Nouvelle construction: pourquoi c’est si cher? Quatre facteurs qui font grimper les prix

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Après le terrain, le choix des matériaux représente le deuxième poste de dépense le plus important. © Pixabay/Pexels
Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

Avant de se lancer dans un projet de construction, il faut déterminer un budget clair. Or, en Belgique, ce budget pour une maison neuve n’a cessé d’augmenter ces dernières années. Pourquoi construire devient de plus en plus cher et quels sont les principaux facteurs qui influencent le prix?

En Belgique, le coût de construction d’une maison explose: s’offrir un bon logement est devenu très cher pour une famille moyenne. En 10 ans, la surface habitable pour une habitation standard serait ainsi passée de 180m² à 135m² pour le même prix, souligne Dirk Evenepoel, le gérant de l’entreprise de construction et promoteur BATO à Schepdaal (Dilbeek). Résultat: le nombre de projets de construction baisse. Mais quels sont les facteurs qui influencent réellement le prix d’une maison neuve en Belgique?

1. Acheter un terrain à bâtir

Vouloir construire son logement de A à Z, c’est une chose, trouver un endroit où poser les premières briques en est une autre. D’autant que l’achat du terrain à lui seul représente une part importante de votre budget « construction ».

Selon les dernières données de Fednot, publiées en août 2023,  le prix moyen d’un terrain à bâtir était de 310€/m² au premier semestre 2023. Un montant qui varie selon plusieurs critères:

  • La localisation: on constate d’énormes différences entre les Régions, à savoir 128€/m² en Wallonie, contre 429€/m² en Flandre. Mais également entre provinces.
  • L’environnement: les prix sont généralement plus élevés dans les zones urbaines et plus bas dans les régions rurales. La présence d’une autoroute à proximité peut également impacter le prix du terrain.
  • La taille: plus la superficie du terrain à bâtir est grande, plus il aura de la valeur. À savoir que les larges terrains se font de plus en plus rares.
  • L’orientation et la configuration du terrain: les parcelles en pente ou qui ne sont pas planes sont moins attractives et donc souvent moins chères. Mais attention, niveler un terrain représente un certain coût qui peut faire bondir le budget final.

À tous ces éléments s’ajoutent bien entendu les frais de notaire et les droits d’enregistrement du terrain concerné.

2. Le type de prestation peut tout changer

Lorsqu’on fait construire une maison neuve, deux choix s’offrent souvent à nous. Soit on opte pour une maison clé sur porte, choisie dans un catalogue et pour laquelle vous n’avez finalement que très peu de choses à organiser. Soit on opte pour du gros œuvre fermé, qui demandera un peu plus d’investissement personnel.

De manière générale, la maison clé sur porte est plus coûteuse. Et pour cause: l’entrepreneur assure le suivi complet de l’ensemble des travaux. Cela signifie donc que vous ne pourrez pas sélectionner vos propres artisans, et donc comparer les devis pour choisir le tarif le moins cher et réaliser quelques économies.

Si vous préférez concevoir votre maison sur mesure, vous aurez certes la liberté de choisir vos prestataires. De quoi permettre quelques économies. Mais il ne faut pas négliger un facteur essentiel: l’architecte. Cet expert ne se contentera pas de réaliser les plans de votre future maison, mais vous accompagnera tout au long du processus de construction. Et ses honoraires aussi représentent un certain coût. Selon le promoteur Matexi, « les coûts pour faire appel à un architecte pour une nouvelle construction en Belgique varient généralement entre 5 % et 12 % du coût total des travaux ». Ainsi, pour un bien dont le coût final serait de 350.000 euros, les honoraires de l’architecte peuvent varier de 17.500 euros à 42.000 euros, selon la complexité du chantier.

3. Le choix des matériaux peut faire pencher la balance

Après le terrain, le choix des matériaux représente le deuxième poste de dépense le plus important. Le prix de la brique, du parpaing, du béton et du bois fluctue en fonction des tendances du marché. Or, la pandémie – suivie par la crise économique – a porté un coup dur au secteur : les prix des matériaux ont explosé (ciment +74 %, briques, béton et hourdis +50%). Et même si on assiste désormais à une stabilisation des prix, le coût de certains matériaux de construction continue de grimper… et le secteur a du mal à s’en remettre. Dernière illustration en date : l’entreprise de matériaux de construction Allmat a déclaré faillite le 7 août dernier.

À cela s’ajoutent les exigences en matière de performances énergétiques, qui alourdissent encore la facture. Chauffage, ventilation, climatisation, eau chaude… De nouvelles technologies – plus efficaces mais souvent plus onéreuses – sont aujourd’hui devenues la norme dans les bâtiments neufs.

4. Les frais supplémentaires qui font gonfler la facture

Outre les factures des différents artisans, il faut encore prévoir une série de frais annexes, parmi lesquels:

  • Certificat PEB ;
  • Contrôle des sols ;
  • Les raccordements aux réseaux publics (eau, gaz, électricité…) ;
  • Contrôle des installations ;
  • Les frais de notaire : qui comprennent les honoraires, les droits d’enregistrement et d’autres frais administratifs. Ces coûts varient selon la Région (droits réduits à 3% en Wallonie et 2% en Flandre) et la complexité du dossier ;
  • Le permis d’urbanisme: qui couvre les frais administratifs et les études préliminaires ;
  • La TVA, fixée à 21% pour les nouvelles constructions ;
  • Les éventuels frais liées au prêt hypothécaire.

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