Marché immobilier : l’impayable Capitale

La brique bruxelloise explose tous les records. © JEAN-LUC FLÉMAL/BELGAIMAGE

Immobilier ultracher et population ultrapauvre, Bruxelles cumule les extrêmes, comme le rapportent les dernières statistiques régionales.

Le marché immobilier de la capitale est à son image, unique en Belgique. Nulle part ailleurs qu’à Bruxelles, le différentiel entre la valeur vénale des biens et les revenus des ménages qui y résident est aussi grand. Cela fait quelques années, en effet, que plusieurs entités bruxelloises trustent le top 10 des communes dont les habitants sont les plus pauvres du pays. En 2015, dernière année fiscale dépouillée par le SPF Economie, elles étaient sept à occuper l’extrémité du tableau (lire Le Vif/L’Express du 1er mars). En parallèle, la brique bruxelloise explose aussi tous les records, mais en positif cette fois : en 2017, une maison s’y échange 80 % plus cher que la moyenne nationale, 60 % plus cher que la moyenne flamande et… 134 % plus cher que la moyenne wallonne. Le ratio est plus mesuré pour un appartement, tombant à respectivement 9 %, 7 % et 36 % de plus que les moyennes nationale, flamande et wallonne.

Bruxelles compte la proportion de locataires la plus importante du pays

Un ménage sur deux est isolé

Mais ce ne sont pas là les seules particularités de la Région bruxelloise. Il en est d’autres, liées à ses habitants tout autant qu’à son parc de logements, sur lesquelles s’est récemment penché l’Institut bruxellois de statistique et d’analyse (Ibsa). Il a publié, fin février dernier, son fascicule Mini-Bru, opus 2018. Où l’on apprend notamment que la population bruxelloise est majoritairement composée de ménages d’une seule personne (46 %). Et ce, principalement en appartement, la capitale comptant près de 35 000 immeubles à appartements contre près de 130 000 maisons unifamiliales.

Toujours selon l’Ibsa, en ce qui concerne les ventes de logements, l’année 2016 a vu s’échanger trois quarts (73 %) d’appartements contre un quart de maisons (25 %), le solde étant le fait de quelques rares ventes de villas. Et pour cause, d’après les statistiques du SPF Economie citées par l’Ibsa, leur prix moyen dépassait le million d’euros en 2016. A titre de comparaison, il était de 412 900 euros pour une maison et 235 200 euros pour un appartement. Des montants à mettre en parallèle avec le taux d’épargne moyen des Bruxellois, qui est de 7,6 % par ménage, contre 12 % pour la Belgique. Mais aussi avec le taux de chômage, qui grimpe à 16,9 % de la population âgée de 15 à 64 ans à Bruxelles, contre 7,9 à l’échelle nationale. Rien d’étonnant, dans ces conditions, à ce que Bruxelles compte la proportion de locataires la plus importante du pays – 62 % selon le dernier Observatoire bruxellois des loyers (septembre 2017).

Des communes denses

Si on se penche sur la carte de la capitale et qu’on observe les différences communales, il apparaît que Bruxelles-Ville est l’entité la plus étendue (32,6 km2) et la plus peuplée (176 540 habitants) en Région bruxelloise. Suivent, pour le nombre d’habitants, Schaerbeek (133 040) et Anderlecht (118 240) ; pour la superficie, Uccle (22,9 km2) et Anderlecht (17,7 km2). C’est à Saint-Josse-ten-Noode, commune la plus étriquée de la capitale (1,1 km2) que la densité de population est la plus haute : 23 740 habitants/km2. Saint-Gilles arrive en deuxième position (19 990 habitants/km2) et Koekelberg en troisième (18 430 habitants/km2). A noter qu’exceptée Uccle, toutes les entités précitées font partie du top des dix communes les plus pauvres du pays.

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