L’immeuble Continental, place De Brouckère, va être entièrement redessiné

Le futur hôtel Continental, vu depuis la place De Brouckère. © Régie foncière de la Ville de Bruxelles

La Régie foncière de la Ville de Bruxelles redéveloppera elle-même l’immeuble Continental. Le projet mixte dont elle est le maître d’ouvrage est actuellement à l’enquête publique.

Place de Brouckère, on ne peut pas le rater, surtout depuis que le piétonnier a dégagé les voiries à l’entour et la vue en sa direction depuis le boulevard Anspach. Aujourd’hui, l’immeuble de la Régie Foncière de la Ville de Bruxelles, alias le Continental, du nom de l’hôtel historique construit en 1874 après le voûtement de la Senne, trône fièrement dans la perspective vers le quartier Nord. Victime, durant le siècle dernier, de plusieurs rénovations peu respectueuses qui ont dénaturé ses aménagements intérieurs, il n’est pas classé.

Depuis plus d’un an déjà, la Régie foncière de la Ville de Bruxelles tentait de revendre les murs de cet immeuble phare de son portefeuille sis au n°1 du boulevard Emile Jacqmain et occupé par certains services communaux. Et le grand rassemblement entamé des services de la Ville dans son nouveau QG voisin, baptisé Brucity et logé à l’ancien emplacement du Parking 58, est encore venu accentuer la pression pour trouver rapidement une nouvelle affectation à l’immeuble obsolète, vidé de ses occupants.

Le restaurant du rez-de-chaussée, avec ses mezzanines. © Régie foncière de la Ville de Bruxelles


Mais l’appel d’offres lancé vers le privé sur base d’un bail emphytéotique de minimum 50 ans a été à ce point mal reçu par les possibles candidats investisseurs approchés que personne n’a finalement mordu à l’hameçon. Il faut dire que l’immeuble communal mis à l’étal, s’il est idéalement situé, n’est pas simple à reconvertir pour en dégager un rendement intéressant.


De guerre lasse, ne trouvant pas preneur, la Régie foncière restera – dans un premier temps du moins – propriétaire et pilotera la réhabilitation lourde des lieux «en vue d’y accueillir des activités répondant aux ambitions d’une ville dynamique, résiliente et accueillante». Le projet mixte porté par Déborah Van der Linden, architecte et directrice technique maison, est à l’enquête publique jusqu’au 20 avril. La commission de concertation est prévue le 9 mai prochain.

Projet mixte audacieux


L’îlt dans lequel s’insère le projet faisant l‘objet de la demande de permis comprend d’ores et déjà 39 logements avec rez commerciaux. A la lecture attentive des notes explicatives accompagnant la demande de permis d’urbanisme déposée à la Région, on peut lire que le futur ensemble lourdement rénové sera divisé en cinq entités mêlant commerces, activités productives et bureaux.

Plan de coupe des futures fonctions, avec les doubles niveaux horeca au rez et au 4ème étage (avec terrasse). © Régie foncière de la Ville de Bruxelles

Deux étages seront supprimés pour augmenter les hauteurs sous plafonds actuelles à deux niveaux choisis, dont le rez-de-chaussée. Sous-sol, rez-de-chaussée, mezzanine, dernier étage (4e) et terrasse en toiture seront dédiés à une ou plusieurs activités horeca, sur un total de quelque 1.700 m2. «La terrasse sur le toit présente une configuration organique sur deux niveaux : le niveau d’entrée et le niveau surelevé d’où le visiteur peut profiter de la vue panoramique», précise la note. Le premier étage et sa mezzanine seront également affectés à une activité commerciale (653 m2). Le deuxième étage sera dévolu à des activités productives et le troisième à des bureaux.

« La Régie foncière nous répond »

Selon Youri Maury, conseiller de l’échevine bruxelloise Lydia Mutyebele en charge du Patrimoine public et de la Régie foncière, “la Ville souhaite garder ce bâtiment au sein de son patrimoine et cherche un emphytéote qui proposera un projet qui s’intégrera dans la dynamique de reconfiguration des boulevards centraux et viendra renforcer l’interaction avec la zone piétonne de la place De Brouckère. Un premier appel à bail emphytéotique a été lancé mais, vu le contexte de l’époque, plusieurs acteurs du secteur nous ont pointé notamment le fait que la prise de risque était trop élevée. La Régie a donc décidé de retravailler son appel en dialogue avec le secteur tout en poursuivant en parallèle une procédure de demande de permis d’urbanisme. Le futur emphytéote pourra faire le choix de poursuivre le permis d’urbanisme introduit par la Régie ou d’en introduire un nouveau. L’objectif reste donc inchangé : que le projet soit développé par un acteur privé ayant l’expertise en la matière “.

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