Comment limiter les effets de la hausse des primes d’assurance habitation?

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Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

Suite à l’augmentation du coût des matériaux de construction, les primes d’assurance habitation vont être revues à la hausse dès janvier 2023. Que pouvez-vous y faire?

Ces derniers mois, le conflit en Ukraine et l’inflation qui en résulte ont impacté de nombreux secteurs: énergie, alimentation, construction… Il en va de même pour la prime d’assurance habitation, également appelée assurance incendie, qui connaîtra une augmentation de près de 11% dès janvier 2023. Comment expliquer cette hausse et peut-on en limiter les effets?

Comment est calculée la prime?

Avant toute chose, l’assureur pose diverses questions relatives à l’habitation afin d’en connaître la taille et la valeur. C’est donc cette grille d’évaluation qui va permettre de calculer le montant de la prime et de l’adapter aux caractéristiques du logement.

Outre la valeur du bâtiment, la compagnie d’assurance s’intéresse aussi aux risques à couvrir: le risque de tempêtes, par exemple, ou d’inondations.

Enfin, l’évolution des prix de construction va également avoir un impact sur la prime d’assurance habitation. C’est ce qu’on appelle l’indice ABEX. Ces prix sont déterminés par le prix des matériaux de construction (matières premières) d’une part, et par les salaires des ouvriers du bâtiment d’autre part.

Pourquoi une telle hausse en 2023?

La hausse des primes d’assurance habitation peut s’expliquer de deux façons.

Premièrement, comme expliqué juste avant, ces primes sont indexées chaque année sur base de l’indice ABEX. Celui-ci, calculé deux fois par an aux mois de mai et de novembre, s’est établi à 1004 fin novembre 2022, contre 906 en novembre 2021, soit une hausse annuelle de 10,8%. Si une telle hausse entre en vigueur dès janvier 2023, la majorité des assureurs ne l’appliquent qu’une fois par an, à la date anniversaire du contrat d’assurance. Ainsi, tout propriétaire peut s’attendre à une augmentation d’au moins 10,8% sur son futur contrat d’assurance.

Deuxièmement, certains assureurs appliquent une hausse tarifaire afin de rester rentables. Ainsi, en cas de sinistre, une compagnie d’assurance peut augmenter la prime afin de maintenir l’équilibre entre le montant de cette prime et l’indemnisation payée au ménage sinistré. Par exemple, un client assuré à 500 euros pourrait théoriquement déclarer un sinistre dont le coût serait de 600 euros, soit une perte de 100 euros pour l’assureur. Parallèlement, la compagnie d’assurance est dépendante d’autres frais annexes qui pourront se répercuter sur le montant des primes de leurs clients.

Que faire pour limiter ces hausses?

  • Changer d’assurance avant 2023

Si votre prime est indexée: le calcul de l’indice ABEX n’affectera les primes qu’à partir de janvier 2023. Et a priori, les assureurs ne modifient pas un contrat en cours et attendent son renouvellement pour y répercuter cette hausse de près de 11%. Il est donc encore temps de changer d’assureur ou de modifier les termes de votre contrat pour le revoir à la baisse. Vous bénéficierez ainsi d’un nouveau contrat valable un an et toujours basée sur le précédent indice ABEX, à savoir celui de mai 2022. Mais attention, “étant donné que l’indice ABEX est appliqué dans quasi tous les contrats habitation, vous ne disposez pas d’une grande latitude pour réagir”, prévient l’organisme de protection des consommateurs Test Achats. À défaut de pouvoir vous opposer à cette indexation, vous pouvez résilier votre contrat à condition de respecter un délai de préavis de trois mois avant l’échéance du contrat. Un courrier recommandé est alors souvent exigé.

Si votre prime est indexée ET majorée: si votre compagnie d’assurance décide d’augmenter ses tarifs, vous disposez d’une plus grande latitude pour modifier votre contrat ou changer d’assureur. En effet, toute hausse tarifaire représente un changement unilatéral des conditions d’assurance. “L’assuré a, dans ce cas, le droit de résilier son contrat et d’aller s’assurer ailleurs”, précise Test Achats. Le délai de préavis sera alors plus court: un mois avant l’échéance du contrat. N’oubliez pas d’envoyer un courrier recommandé.

  • Comparer les offres régulièrement

Tous les assureurs ne pratiquent pas les mêmes tarifs ni les mêmes conditions. Il ne faut dont pas hésiter à comparer les offres disponibles sur le marché et ce, régulièrement. Il existe des comparateurs en ligne capables de vous aiguillez.

  • Adapter l’assurance à sa situation

Si vous ne touchez pas à votre prime d’assurance, le contrat se renouvelle souvent automatiquement. Or, une situation familiale n’est jamais gravée dans le marbre. En cas de déménagement, de travaux de rénovation ou d’agrandissement, d’achats de biens à ajouter à la prime d’assurance… Il est bon de revoir son contrat selon ses besoins. En effet, en plus de l’assurance habitation qui couvre les dommages causés au bâtiment, il existe une assurance contenu à ajouter à votre contrat afin de protéger les objets et meubles du logement. Notamment le four, l’ordinateur, la TV, les vêtements…

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