Comment les banques ont fait flamber l’immobilier belge

+ 23,9 % : l’évolution des prix moyens des habitations au 2e trimestre a de quoi impressionner. Il s’agit cependant moins d’une progression des prix au sens strict que d’un assouplissement dans l’octroi des crédits hypothécaires. Ajoutez à cela des taux encore favorables et vous obtenez un marché dopé par la vente de maisons plus chères qui, auparavant, ne trouvaient pas preneur.
Les chiffres du deuxième trimestre de 2010 du « baromètre des notaires« , par lequel la Fédération royale du notariat belge « sonde les activités des citoyens dans des domaines tels que la famille, l’immobilier et les sociétés », illustrent un mois de juin « particulièrement intense » pour l’activité immobilière. Ces chiffres des notaires représentent les ventes qui ont eu lieu le trimestre écoulé. Les notaires collectent les données de manière électronique trois à quatre mois avant la signature de l’acte.
Le prix moyen d’une habitation vendue au cours de ce trimestre augmente, au niveau national, de 23,9 % par rapport au premier trimestre de l’année. La raison ? La reprise des ventes des habitations les plus chères, souligne la FRNB.
Au deuxième trimestre, les notaires ont constaté une stabilité du nombre de transactions immobilières par rapport au premier trimestre, avec une très légère hausse de 0,05 %. Comparé au deuxième trimestre de 2009, il s’agit certes d’une légère baisse « mais, à cette période, on notait une reprise spectaculaire des activités immobilières, souligne la FRNB. C’est surtout au courant du mois d’août que l’activité immobilière a été intense, ce qui tire l’ensemble du trimestre vers le haut. »
Rattrapage du marché immobilier bruxellois : + 2,7 % du nombre de ventes
Tout comme au premier trimestre de 2010, les activités augmentent principalement en Wallonie (+ 0,5 %) et à Bruxelles (+ 2,7 %). La Flandre connaît une petite chute du nombre de ses transactions immobilières (- 0,6 %). « La faible diminution des l’index immobilier notarial est donc principalement imputable à Bruxelles qui, après des mois de stagnation, affiche enfin un relance », souligne la fédération.
Les provinces belges affichent une activité immobilière relativement stable au deuxième trimestre par rapport au premier, avec des variations oscillant entre – 1,8 % et 2,7 %. La province de Namur et du Brabant wallon évoluent positivement, contrairement à Anvers où l’on note un recul de l’activité.
Par rapport au premier trimestre de 2009, l’indice national progresse de 1,8 %. Cette tendance négative se manifeste principalement dans le Limbourg et dans la province d’Anvers, précisent les notaires. Trois provinces évoluent plus favorablement : Namur, la Flandre-Occidentale et le Brabant wallon.
Les prix moyens des maisons flambent au deuxième trimestre, surtout à Bruxelles
Les prix des maisons ayant fait l’objet de transactions au cours du deuxième trimestre affichent une progression au niveau national de 23,9 % par rapport au trimestre précédent.
Cette progression est légèrement moins prononcée en Wallonie, où le prix moyen passe de 126.615 à 148.719 euros (+ 17,5 %). Bruxelles connaît la plus forte augmentation (+ 23,2 %) : le prix moyen y passe de 286.204 à 352.705 euros. Au nord du pays, la progression est de 21,7 %, avec un prix moyen de 212.382 euros, contre 174.526 précédemment.
« Il est normal que l’évolution générale des prix soit plus élevée que les variations distinctes par région ou par province, avance la FRNB. En effet, certaines régions ou provinces ont plus d’impact que d’autres. » L’analyse par province identifie le Brabant wallon comme étant la province avec la plus forte évolution de prix, soit 28,4 %. En Wallonie, le Hainaut présente la progression la plus modérée avec + 8,6 %. Du côté néerlandophone, la Flandre-Occidentale sort du lot avec une évolution des prix moins importante (+ 15 %).
Les ventes de maisons plus chères font fortement remonter la moyenne des prix
« Cette augmentation est significative et générale dans tout le pays, confirme Bart van Opstal, président de la Fédération royale du notariat belge, cité dans un communiqué. En effet, il existait sur le marché des maisons plus chères qui se vendaient difficilement lors des derniers trimestres, en raison des fortes exigences des banques pour l’octroi de crédits hypothécaires et d’un comportement prudent du consommateur. »
Or, « les taux de crédits hypothécaires sont restés favorables et les organismes bancaires, pour des montants plus élevés, se sont assouplis dans l’octroi du crédit. C’est ainsi que les maisons plus chères se sont davantage vendues. Il ne faut donc pas imputer cette augmentation à une progression au sens strict des prix du marché immobilier, même si la tendance à la hausse est évidente. »
Le marché des appartements, un peu plus stable, progresse surtout en Flandre
Plus stable que le marché des maisons d’habitation, le prix moyen des appartements augmente en Belgique de 7,1 %. On constate une augmentation de 4 % pour la Wallonie (144.156 euros) et de 4,8 % à Bruxelles (202.756 euros). La Flandre connait la plus forte évolution : + 8,3 % (196.659 euros).
A l’exception de la Flandre-Orientale, où le prix moyen progresse de 2,5 %, l’ensemble de la Flandre voit ses prix augmenter de 6,9 % à 8,5 %. En Wallonie, les évolutions sont moins uniformes, avec un Brabant wallon qui enregistre une évolution positive de 6 % alors que Liège se maintient au même niveau de prix qu’au premier trimestre.
Trends.be
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