Accès à la propriété: l’impossible rêve des 18-30 ans
Ces dernières années, entre les prix des logements continuellement en hausse et les difficultés à obtenir la confiance d’une banque et un crédit hypothécaire, les jeunes Belges ont vu s’éloigner leurs espoirs de devenir propriétaires un jour.
Cela fait déjà un bon bout de temps que les jeunes (la tranche 18-30 ans) sont un peu les laissés-pour-compte du secteur immobilier. Et pour cause, ces dernières années, les prix des logements, du simple studio à la villa, n’ont fait que grimper, pour parfois atteindre des sommets. Les banques se sont également montrées extrêmement prudentes quant à l’octroi de crédits hypothécaires, exigeant un apport personnel de plus en plus élevé ou bien des garanties. Bien souvent sans l’aide de parents ou de proches, l’accès à la propriété est un horizon bouché pour les jeunes.
Mais eux, qu’en pensent-ils ? Le jeune Belge a-t-il comme ses aînés une brique dans le ventre ou au contraire être propriétaire ne l’intéresse guère ? C’est pour avoir cette perception, celles des 18-30 ans que Wesold, ibuyer belge spécialisé dans l’achat immobilier résidentiel immédiat, a effectué une enquête en ligne sur le sujet.
Il en ressort deux grandes tendances. Premièrement les jeunes sont pessimistes, tant pour l’accès à la propriété que pour le climat. Ensuite la « Friends’ génération » c’est fini, les jeunes ne sont de sont de moins en moins attirés par les collocations et la ville.
Accès à la propriété et climat
Les résultats de l’enquête de Wesold montrent que 90% des jeunes rêvent toujours d’accéder à la propriété, seulement les prix actuels du secteur immobilier sont un frein, qui les affecte moralement. De ce fait, le même pourcentage de répondants pense que, dans les conditions immobilières actuelles, la majorité des jeunes Belges ne pourront pas acheter une habitation. « Les prix immobiliers élevés (achats, frais, travaux) préoccupent au quotidien un jeune sur deux entre 21 et 24 ans, souligneVincent Dumont, COO et membre du Comité d’investissement de Wesold. Les jeunes qui voient leur avenir avec un peu plus de sérénité sont ceux qui pensent pouvoir disposer d’un budget total de 355 000 euros (dont au moins 70 000 euros de fonds propres) pour acheter un bien.»
De plus, le pessimisme est de mise en ce qui concerne les perspectives de la Belgique d’atteindre ses objectifs climatiques à l’horizon 2050 en matière d’isolation des bâtiments : 60% d’entre eux croient que le pays n’y arrivera pas, 10% se déclarent optimistes et les autres sont sans avis.
L’enjeu de cette isolation est bien entendu de faire des économies d’énergie, car les prix de celle-ci inquiètent sérieusement la moitié des jeunes interrogés. Parmi eux, les Wallons sont plus préoccupés que les Bruxellois et les 21 à 24 ans bien plus que les plus jeunes.
Friends et la ville c’est fini !
Face aux prix de l’immobilier qu’il ne peut s’offrir, est-ce que les jeunes Belges envisageraient la collocation ? Il semblerait bien que la réponse soit « non ». Moins de 10% des interrogés se voient vivre en communauté, sous quelle forme que ce soit, sur le long terme. Ceux qui sont passés par la case « kot » sont moins catégoriques et pourraient l’envisager pour 43% d’entre eux.
De même la ville, malgré ses restos, ses bars et ses innombrables possibilités de sorties, ne fait plus rêver : 50% des répondants bruxellois veulent s’en aller et 80% des Wallons ne souhaitent pas y habiter. Tandis que la périphérie et la campagne attirent de plus en plus les jeunes, surtout les plus âgés d’entre eux, en quête de calme et de verdure pour leurs enfants, présents et/ou à venir. Ils rêvent quasi unanimement d’un jardin 8 jeunes wallons sur 10 le souhaitent même ardemment.
Finalement, 50% de ces jeunes (surtout ceux dans la tranche des 25 à 30 ans) semblent accepter l’idée qu’ils vivront dans une habitation plus petite que celle de ses parents.
«La tendance est clairement marquée par le désarroi des jeunes qu’on laisse désespérer, conclut Vincent Dumont. L’incertitude quant à l’avenir de leur habitat les mine peut-être plus que l’on ne le croit. L’absence de signes d’amélioration sur le marché immobilier renforce cette tendance vectrice de pessimisme chez les jeunes. Ne pas leur permettre d’accéder à la propriété pose question sur le futur de notre société.»
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