Année difficile en vue pour la construction, mais il y a des signes d’espoir

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Le secteur de la construction est dans la tourmente. 2024 devrait être une année pire encore que 2023, pour l’Europe mais aussi pour la Belgique. Mais il y a quelques éléments positifs.

Avec l’inflation et la hausse des taux, 2023 était déjà une année compliquée pour la construction. Mais 2024 ne sera pas beaucoup mieux, au contraire, prédit une étude d’ING publiée ce lundi. “En Europe, la délivrance de permis de construire a chuté et les coûts de construction restent élevés, ce qui laisse présager une année difficile pour le secteur de la construction”, note-t-elle d’emblée, s’attendant à une baisse de 0,5% du volume.

Cela après une hausse de 0,1% en 2023. “Les taux d’intérêt élevés et la faiblesse de l’économie ont rendu les acheteurs de logements et les entreprises réticents à investir dans de nouveaux bâtiments”, poursuit ING. Et cette réticence se répercutera ainsi sur les volumes, en 2024.

En Belgique, la baisse devrait même être de 1% (2023 : +0,6%), ce qui est moins qu’aux Pays-Bas (-2,5%), en Allemagne (-2%) et en Autriche (-2%). Mais la France s’en sort mieux, avec une baisse de 0,5%. De l’autre côté, la Turquie, l’Espagne et la Pologne devrait connaître un taux positif, de 2 à 3%.

Mais il y a de l’espoir

Les différents domaines de la construction ne suivent cependant pas tous la même tendance. La rénovation et la construction d’infrastructures ont résisté en 2023 et devraient continuer à le faire cette année aussi. “Le sous-secteur de la rénovation (y compris les travaux de durabilité) connaît une croissance structurelle de la demande. Nous nous attendons également à ce que les investissements dans les infrastructures continuent de croître. Les principaux moteurs de cette croissance continue seront les fonds de relance de l’UE, les investissements dans l’infrastructure numérique, les extensions du réseau électrique et la transition énergétique”, note le rapport.

Puis en 2025 : rebelote. Rénovation et infrastructure devrait continuer sur la même tendance. Pour le marché résidentiel, les analystes s’attendent aussi à une amélioration. Elle devrait cependant prendre du temps, car il faut d’abord que l’impact de la baisse de demandes de permis de construire se résorbe.

Autre signe positif : ils notent aussi que les prix de biens existants sont de nouveau en hausse. En cause : “La pénurie structurelle de logements, en particulier dans les villes, soutient la demande. L’augmentation des salaires permet aux acheteurs de logements d’emprunter davantage, mais à des taux d’intérêt plus élevés, ce qui fait grimper les prix des logements.”

Hausse des prix des biens existants. Image : ING.

Une hausse des prix des biens existants a un impact sur les prix des biens neufs. Les promoteurs peuvent alors augmenter les prix (ce n’est pas toujours si simple que cela, note la banque au logo orange, mais c’est une possibilité). Les prix des biens neufs augmentent déjà aujourd’hui, mais il y a donc une perspective de hausse pour l’avenir aussi.

Voilà une bonne nouvelle pour les entreprises actives dans la construction, car une hausse du prix pourrait permettre de limiter l’impact de la baisse du volume et de leurs activités. Tout comme l’impact de la hausse du prix des matériaux : malgré une accalmie en 2023, ils ont très fortement augmenté ces dernières années (+27% en cinq ans).

Hausse des prix des biens neufs. Image : ING.
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