Welovefounders: nouveau fonds à 15 millions pour les start-up

Thomas Goubau, Olivier Tabery, Antoine Duchateau et Olivier Mertens

Réunir 15 millions d’euros de fonds privés en Belgique pour investir dans les start-up du digital. C’est ce qu’a réussi ce nouveau fonds qui compte grimper à 35 millions pour investir de manière ambitieuse en seed dans des spécialistes du saas.

Quand un nouveau fonds d’investissement belge débarque sur le marché des start-up du numérique en s’appelant « welovefounders », on mesure toute la promesse qui est faite aux entrepreneurs. Fondé par 4 anciens entrepreneurs et spécialistes de l’investissement dans la tech, ce nouveau fonds dispose de 15 millions d’euros pour prendre des parts dans des start-up spécialisées en B2B saas. Ces 15 millions ne sont qu’une partie d’un objectif de 35 millions, que les fondateurs comptent bien atteindre dans les mois à venir. À ce stade, aucun fonds public n’a encore injecté d’argent dans welovefounders. L’ensemble des fonds provient actuellement du privé. Ils ont été investis par quelques grandes familles belges, par des anciens entrepreneurs comme Antoine Duchateau ou encore des noms du business comme Pierre-Olivier Beckers. « Arriver à récolter 15 millions de pur privé en Belgique francophone est déjà un bel exploit en soi, du jamais vu », note le responsable d’un fonds qui n’a pas investi dans welovefounders parce que « leur vision de l’investissement qui consiste à investir en seed des montants déjà relativement élevés ne correspond pas à la nôtre ». 

Welovefounders prévoit, en effet, d’investir en « seed », c’est-à-dire dans les premières phases de la croissance de la boîte, des tickets à partir de 500.000 euros et pouvant faire grimper les lignes jusqu’à 3 millions d’euros. Avec une prédilection pour le créneau des start-up « B2B Saas ».

Le marché belge de l’investissement n’est, toutefois pas totalement vierge, y compris en « seed ». Du côté francophone, on trouve, par exemple, le W.IN.G, les business angels de BeAngels, le Seeder Fund, entre autres. Mais la plupart interviennent dans un premier temps avec des tickets dès 50.000 à 100.000 euros, parfois un peu plus. Du côté flamand, des VC un peu plus structurés comme Volta Ventures et Fortino sont actifs, à des montants comparables à ceux que vise welovefounders. Mais ces deux fonds flamands restent un peu absents du côté francophone : malgré quelques investissements en Wallonie et à Bruxelles, ils marquent de plus en plus d’intérêt pour les start-up aux Pays-Bas. Voilà pourquoi le quatuor derrière ce nouveau fond se montre convaincu de son positionnement.

La vraie spécificité de welovefounders ne semble pas résider uniquement dans son positionnement sur les montants et le créneau du saas B2B. Elle réside bel et bien dans la promesse contenue dans son nom. « Lancer une start-up n’a rien d’une sinécure, enchaîne Antoine Duchateau. C’est un travail difficile et éprouvant. On le sait et on l’a vécu. On voit donc aussi notre rôle dans le soutien et l’encouragement, y compris moral, des entrepreneurs. Beaucoup de VC belges restent passifs et ne travaillent pas vraiment avec les fondateurs. Ils se limitent à siéger au conseil tous les trois mois et à des conseils quand les entrepreneurs le demandent. » Welovefounders, par contre, promet une implication et une présence plus importante, dans l’intérêt des fondateurs. « Partant du constat que les entrepreneurs qui en sont à leur première start-up ne savent pas ce qu’ils ne savent pas, détaille Thomas Goubau qui sera l’opérationnel du fonds, nous sommes là pour leur montrer, pour leur apporter les bonnes méthodes et les playbooks qui leur permettront d’aller plus loin ».

Partenaires qui ne sont pas totalement des inconnus dans l’écosystème francophone des jeunes pousses digitales. Le quatuor est composé d’Antoine Duchateau, ancien fondateur et dirigeant d’Odyssey Financial Technologies, fintech basée en Suisse et revendue 81 millions en 2010. Aujourd’hui, l’entrepreneur est devenu investisseur dans des start-up comme Urbantz, Emasphere, Bsit,… Il est accompagné de Thomas Goubau connu de la scène tech pour avoir lancé la scale-up Aproplan qui digitalisait les processus de chantiers dans la construction et qui a fusionné avec un grand acteur nordique. Mais aussi d’Olivier Mertens et Olivier Tabery sont eux des spécialistes de l’investissement. Le premier a travaillé pour Sambrinvest et le deuxième est head of investments au sein du fonds luxembourgeois Dedicated, présent en Belgique (aerospacelab, Shippr, Smovin, etc) et qui a aussi investi dans Airbnb.

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