Voici les faillites marquantes de 2023
Sur l’année écoulée, différentes faillites ont marqué l’actualité. WeWork, la réorganisation d’Air Belgium, la crise bancaire ou encore Credit Suisse : tout cela s’est passé en 2023.
2023 a été une année de ralentissement économique après une période de boom de relance après la pandémie. Une année marquée aussi par la hausse des taux d’intérêt, qui étaient au plus bas pendant une décennie. Des experts prédisaient alors une reprise des faillites, et certaines entreprises se sont en effet effondrées.
WeWork
Le géant de la location de bureaux et de co-working, présent en Belgique,a demandé à être placé sous protection du Chapitre 11 des faillites, aux États-Unis, en novembre. Ce qui veut dire que ses baux vont être renégociés, mais l’entreprise pourrait bien définitivement faire faillite au cours du procédé. Un temps la startup à la plus forte valorisation du monde, WeWork était monté très haut, et est retombé très bas. La hausse des taux d’intérêt, mais aussi le télétravail lui auront porté le coup fatal, laissant petit à petit apparaître les fissures.
La chute est marquante, car elle signifie la remise en question de tout un modèle économique. “Les 777 sites WeWork, qui appartiennent souvent à de grosses foncières, annoncent notamment autant de galères pour les bailleurs concernés. Et les 7.000 salariés qui travaillent au sein du groupe seront ‘cramés’ – une nouvelle fois – par la tech. La faillite annoncée de WeWork, c’est la faillite d’un écosystème artificiel qui n’existe que grâce aux taux bas, c’est la faillite d’une économie décorrélée des résultats, c’est la faillite des levées de fonds indécentes et de l’argent gratuit. Une start-up est au final une entreprise comme une autre, qui doit devenir rentable à terme”, résumait à l’époque Benjamin Charles, un consultant et expert en communication pour entreprises, parlant aussi de bulle financière de “40 milliards cramés pour rien”.
A côté du modèle économique des startups, c’est aussi celui du co-working qui est sous le feu des projecteurs à cause de cette faillite. Les acteurs belges, au contraire du géant américain (dont les activités sont pour l’heure toujours en cours, en Belgique), ont toujours été dans un processus de croissance plus lent. Avec la pandémie et la hausse des taux, ils sont entrés dans une période où ils préfèrent consolider leur position plutôt que de s’étendre davantage. Ils essaient aussi de s’adapter au télétravail et à une fréquentation différente selon les jours de la semaine. La chute de WeWork n’a donc pas sonné le glas pour tout le secteur, mais c’est vrai que ce n’est pas sa période la plus rose.
Air Belgium
Pas vraiment une faillite pour la compagnie aérienne, mais quand même un peu. En septembre, elle a annoncé mettre fin aux vols avec passagers pour se concentrer sur le fret et le charter (fait d’affréter ses avions pour d’autres compagnies). Pour ce faire, elle a introduit une procédure de réorganisation judiciaire.
C’est que les vols avec passagers étaient son idée de fondation en 2016. Air Belgium voulait alors connecter la Belgique à la Chine, via l’aéroport de Charleroi. La route n’a jamais vraiment pris, et la compagnie a régulièrement changé ses destinations. Elle a aussi continuellement dû être renflouée par des actionnaires et même le contribuable. Elle a fini une seule année dans le vert à une seule reprise, et cumulait 92 millions d’euros de pertes à la fin de l’année 2022 (derniers chiffres disponibles).
Silicon Valley Bank et Credit Suisse
En mars, les faillites dans le monde bancaire ont marqué l’actualité. Silvergate étaient la première à tomber, aux États-Unis, puis Silicon Valley Bank et Signature. First Republic a suivi quelques semaines plus tard. Leurs actifs ont tous été rachetés par d’autres banques. Le dénominateur commun des chutes, entre autres éléments plus spécifiques à chaque banque, semblait être la hausse des taux d’intérêt.
En Europe, c’est Credit Suisse qui s’est écroulé à la mi-mars. UBS l’a racheté dans la foulée, via un mariage forcé organisé par le gouvernement suisse. L’union avait endommagé l’image finance friendly de la Confédération helvétique. D’abord car le gouvernement avait tordu les lois de la concurrence, puis car les investisseurs en obligations ont vu leur placement rayé par Credit Suisse, contre les bonnes pratiques qui règnent dans le milieu. Ils sont normalement les premiers à être remboursés.
Ces chutes étaient la plus importante crise bancaire depuis celle de 2008. Elles se sont en plus suivies rapidement, et il y avait alors la crainte d’une contagion plus grande du secteur financier qui avait fait couler beaucoup d’encre. Toutes les grandes banques ont vu leurs cours chuter fortement à cette période.
Bed, Bath and Beyond
Une faillite qui n’a pas vraiment d’impact chez nous, mais qui a défrayé la chronique boursière. La chaîne américaine, qui vend des meubles et d’articles ménagers, a déposé le bilan en avril, après un long déclin. Elle a ensuite été rachetée par Overstock.com, qui continue de vendre certains des produits, très populaires aux États-Unis.
C’est cette popularité qui a mené à une véritable folie spéculative en bourse. Bed, Bath and Beyond a été un des actifs préférés de la saga des actions mème (comme Game Stop etc.), qui a commencé en 2021. Dans les mois avant la faillite, le titre a donc fortement fluctué en bourse, malgré une faillite qui devenait de plus en plus claire. Cette volatilité a continué dans les mois après son dépôt de bilan, jusqu’à la suppression de l’action fin septembre.
Une histoire qui rappelle aussi celle de Tupperware. Le fabricant de pots de conservation pour aliments, gourdes et autres contenants, en fortes difficultés, a annoncé des soucis financiers ces derniers mois. Mais son action, portée par le phénomène des actions mème, est partie à la hausse. Elle est en hausse de 240% sur les six derniers mois, mais en baisse de 40% sur l’année, pour donner un exemple de la volatilité.
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