Vers une scission de Shell?
Third Point, un fonds activiste devenu l’un de ses actionnaires principaux, souhaite que le groupe néerlandais sépare ses activités pétrolières du reste de l’entreprise.
Le verdissement des activités des grands groupes pétroliers est en marche. En Europe, Shell, BP, TotalEnergies, Eni et Repsol ont accentué leur virage vers les énergies renouvelables. Aux Etats-Unis, même ExxonMobil, qui n’était pas très chaud, a dû s’y mettre sous la pression d’un actionnaire. Ce virage, les compagnies l’envisagent de façon très diverse. Total a changé de nom pour devenir TotalEnergies, indiquant par là qu’elle n’entendait pas séparer les activités ou se priver de certaines énergies. Eni et Repsol ont, elles, décidé de passer par une IPO de leurs activités renouvelables.
Cette manière de procéder est au coeur de la démarche que vient de lancer Third Point, un des fonds activistes les plus importants de Wall Street. Dirigé par Daniel Loeb, ce fonds possédant environ 20 milliards de dollars d’actifs en gestion vient de prendre une participation considérable dans Shell: il a acheté pour 750 millions de dollars d’actions ces deux derniers trimestres, ce qui en fait désormais l’un des actionnaires principaux de la compagnie pétrolière.
Dans sa lettre trimestrielle à ses investisseurs, Third Point détaille le projet qu’il espère mener à bien: une scission du groupe en deux pour attirer les investisseurs de tout poil. D’un côté, une machine à cash avec l’ensemble des activités pétrolières (exploration, production, raffinage et chimie) pour les tenants d’une rentabilité rapide. De l’autre, les énergies renouvelables et le gaz naturel regroupés dans un bloc qui nécessite des investissements colossaux mais dont les valeurs plaisent aux investisseurs et à la Bourse en général, même si les marges sont faibles et la rentabilité lente.
Le management actuel Shell ne l’a évidemment pas encore entendu de cette oreille. Affaire à suivre…
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