Une association belge sur quatre a vu sa situation financière se détériorer en 2012

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Une association belge sur quatre a vu sa situation financière se détériorer en 2012, selon le 3e baromètre de la confiance des associations, présenté mercredi par la fondation Roi Baudouin.

Au total, quelque 700 enquêtes ont été menées par le bureau d’études Ipsos auprès de directeurs ou administrateurs du monde associatif belge. En 2012, 60% des personnes interrogées parlent d’un état stable lorsqu’elles évoquent la situation éco-financière de leur organisation. Au contraire, 27% parlent d’une détérioration (contre 17% en 2011 et 23% en 2010) tandis que 12% ont vu une amélioration se dessiner (contre 34% en 2011 et 32% en 2010).

Les plus petites structures (moins de 500.000 euros) souffrent de plus en plus. Ainsi, 31% d’entre elles déclarent que leur situation financière s’est dégradée, contre 26% du côté des grandes structures.

“La situation financière n’est donc pas positive mais elle n’est pas non plus précaire”, commente la fondation.

Pour répondre à la détérioration de leurs finances, les associations continuent à appliquer des politiques de rationalisation des coûts, dont la plus importante consiste à supprimer les versions papiers de leur rapport annuel (38% des associations en 2012). De plus, 34% d’entre elles ont recouru au bénévolat en 2012, contre 42% en 2011.

Les problèmes de trésorerie ont touché 22% des associations belges au cours de l’année écoulée, notamment parce que les subsides accordés ne sont pas payés à temps.

Il ressort également qu’une large majorité des associations est dépendante du soutien des pouvoirs publics: 6 sur 10 reçoivent un soutien lié à un projet, 7 sur 10 un soutien structurel. Les moyens publics représentent plus de la moitié des revenus pour toutes les organisations: 57% en Fédération Wallonie-Bruxelles et 55 % en Communauté flamande.

En 2012, deux associations sur dix ont vu une diminution de leurs financements permanents et trois organisations sur dix accusent une perte de financements sur appel à projet. “La plupart des directeurs interrogés se rendent compte que les moyens publics sont une source de stabilité mais aussi qu’ils sont comme une épée de Damoclès au-dessus de leur tête”, commente la fondation.

Face à ce constat, les organisations tentent de diversifier leurs sources de revenus mais il s’avère de plus en plus difficile pour elles de recevoir des fonds privés, explique Corinne Descamps d’Ipsos. Les dons d’entreprise et le mécénat, ainsi que les dons de particuliers ou en nature, ont par exemple diminué respectivement de 42% et de 37% en 2012.

En termes de confiance pour l’avenir du secteur associatif en Belgique, 52% des associations se disent assez confiantes. La confiance est certes plus importante en Communauté flamande qu’en Fédération Wallonie-Bruxelles: 57% des organisations néerlandophones se disent assez confiantes contre 42% des francophones. De plus, 44% des organisations francophones se déclarent peu confiantes pour l’avenir de leur secteur, contre 24% en Flandre.

Interrogés sur leurs attentes pour l’an prochain, 60% des sondés pensent que leur situation éco-financière restera stable.

Dans un contexte économique changeant, et des circonstances difficiles et incertaines, les associations sont conscientes qu’elles doivent se réinventer, parfois se restructurer, au risque sinon de disparaître, conclut la fondation.

Avec Belga

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