Trends Impact Awards: Vivaqua veut épargner 2 millions de mètres cubes d’eau potable par an

Les réparations préventives et planifiées génèrent moins de coûts et moins d'impact que les réparations effectuées dans l'urgence. © PG

Coûteuses pour l’environnement, le consommateur et l’infrastructure, les fuites sur les réseaux de distribution d’eau alimentent un plan d’action innovant chez le gestionnaire bruxellois Vivaqua.

La production et la distribution d’eau potable, ça ne coule pas de source. En 2019, l’opérateur bruxellois Vivaqua n’a pas pu facturer 13% des volumes “d’or bleu” produits. L’entreprise publique a dès lors initié un plan d’action pour y remédier. Avec un objectif bien particulier: ne pas produire “à perte” quelque 2 millions de mètres cubes par an en Région de Bruxelles-Capitale, soit la consommation annuelle des Jettois.

“Le projet vise à réduire les fuites grâce à l’utilisation de nouvelles technologies pour gagner en efficacité et performance: sectorisation, logiciels intelligents et recourt aux images satellites”, évoque Miguel Sebastian Santamaria, responsable du projet.

Gain écologique profitable

La sectorisation consiste à augmenter le nombre de zones de distribution délimitées par des compteurs et des vannes. Ces secteurs permettent d’objectiver plus facilement les débits entrants/sortants et, a fortiori, de détecter les pertes plus rapidement. Pour le smart monitoring, le gestionnaire recourt à un logiciel d’analyse continue entre la consommation effective et celle estimée. L’algorithme alerte en cas d’écart significatif mais collationne aussi les petites différences. Cela permet de prioriser les développements de la sectorisation ou d’entamer des recherches systématiques de fuites sur le terrain. Quant à la détection par satellite, Vivaqua utilise le même procédé que la Nasa pour rechercher de l’eau sur la Lune: un scanner embarqué en orbite passe en revue la surface terrestre pour repérer des sols gorgés d’eau potable. Avec une efficacité incomparable par rapport aux méthodes classiques.

“Nous avons pour vision de réduire les pertes d’eau potable dans un contexte de stress hydrique généralisé. Mais aussi de réduire les conséquences des fuites pour l’ensemble de nos 2,25 millions de clients répartis sur les trois Régions, précise Laurence Bovy, directrice générale. Le gain économique constitue une conséquence secondaire de l’objectif écologique.” Même en épargnant 2 millions annuellement, moins de fuites ne signifie qu’une production légèrement réduite (120 millions de m3 en 2021). Il s’agit néanmoins d’une protection accrue de la ressource en eau. Le plan d’action a porté ses fruits puisque l’année dernière, Vivaqua a réduit à 9,5% les volumes d’eau non facturés.

Ressource de bien-être

Vivaqua préserve l’eau potable, une ressource vitale, sur plus de 3.100 km de conduites en Région bruxelloise. Mais comme toute entreprise, ce producteur et gestionnaire de réseau se doit de concilier rentabilité et durabilité. La société des eaux ne peut pas se permettre de fermer le robinet, même lors de situations inédites comme des confinements. Vivaqua revendique en priorité la protection et le bien-être, tout en devant assurer ses missions.

La résilience se traduit principalement en évitant de façon préventive les conséquences des fuites. “Les réparations préventives et planifiées génèrent moins de coûts et moins d’impact – pour les citoyens comme pour le personnel – que les réparations effectuées dans l’urgence après l’apparition de dégâts”, souligne Miguel Sebastian Santamaria.

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