Top 5.000 des entreprises industrielles et commerciales belges : l’industrie patine

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A trop penser loisirs et services, n’avons-nous pas perdu de vue combien industrie et santé économique sont étroitement liées?

Avec plus de 30 annonces de licenciements collectifs au cours du premier trimestre de l’année, soit la moitié du total enregistré l’année précédente, 2023 avait fort mal commencé. Au quatrième trimestre de l’année, la croissance de l’emploi salarié s’est même arrêtée. Puis, a commencé la descente aux enfers avec comme moments marquants la faillite du constructeur de bus Van Hool, en avril 2024, suivie, quelques mois plus tard, par l’annonce de la fermeture d’Audi à Forest. Sur les 48 secteurs de notre industrie réalisant plus d’un milliard de chiffre d’affaires, 22 ont vu leurs ventes reculer en 2023 par rapport à 2022. Les capacités de production étant loin de tourner à plein régime, l’industrie manufacturière a fort logiquement privilégié l’automation et la numérisation de ses activités. Fin 2023, le poids de l’industrie manufacturière dans notre économie n’atteignait plus que 12,6%, soit 2,5 points en deçà de la moyenne européenne. Et cette dernière aussi, s’amenuise. Face aux rouleaux compresseurs chinois et américain, l’Europe qui, depuis la crise du covid, a pris conscience de sa dépendance pour quantité de biens essentiels – à commencer par les masques – peine à relever en commun le défi de sa réindustrialisation. Au niveau national, la progression de notre PIB est depuis 2022, chaque année divisée par deux. De 3,5%, celle-ci est en effet tombée à 1,5% en 2023 et pour l’année en cours, les projections les plus récentes ne nous accordent guère plus de 0,8 % !

Voilà pour le décor. Côté chiffres, les entreprises industrielles et commerciales de notre Top 5.000 ont réalisé, en 2023, un chiffre d’affaires en recul de 9 milliards ou en progression de 20 milliards d’euros, selon que l’on prend en compte ou non les résultats de Pfizer Service Company (PFCY), dont le chiffre d’affaires est tombé d’un exercice à l’autre, de 68 à 39 milliards d’euros. PFCY inclus, le chiffre d’affaires cumulé s’établit à 950 milliards d’euros.

Loi des grands nombres

Ensemble, les 5.000 entreprises industrielles et commerciales de notre Top ont engrangé 57 milliards d’euros en bénéfices, contre 40 milliards l’année précédente, une performance qu’il convient toutefois de tempérer dans la mesure où les seules progressions d’InBev Belgium, Telenet Group et ExxonMobil Petroleum dépassent déjà les 13 milliards d’euros.


Si l’on fait abstraction des résultats extraordinaires d’Euroclear, liés à la mise en œuvre des sanctions russes, le secteur bancaire voit son résultat – 7,4 milliards – légèrement fléchir. Mais encore une fois, l’image est trompeuse dans la mesure où KBC Banque a vu, d’un exercice à l’autre, les dividendes versés par ses filiales diminuer de 1,5 milliard d’euros. De leur côté, les compagnies d’assurance ont vu leur résultat amputé d’un milliard d’euros, essentiellement imputable au recul du bénéfice net d’Ageas, pour retomber de 3,8 à 2,8 milliards d’euros.

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Tony Coenjaerts

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