Le robotaxi de Tesla a fait sa première sortie officielle et a pris ses premiers passagers payants. Un service qui reste limité aujourd’hui, alors que la conduite autonome générale est encore loin.
Les premiers taxis autonomes de Tesla ont débarqué dans les rues d’Austin au Texas (États-Unis), ce dimanche. Il n’y a, dans un premier temps, qu’un petit groupe de dix véhicules qui parcourent les rues, comme phase de test, mais ils prennent déjà des passagers payants… qui paient un forfait de 4,20 dollars par voyage (chiffre qui fait référence à la consommation de cannabis et qui revient régulièrement dans “l’humour” du CEO Elon Musk). C’est plus cher qu’un billet de bus, qui est à 1,25 dollar à Austin, alors que l’inverse était une des promesses de Musk.
Les véhicules circulent sans chauffeur, mais avec une personne qui observe l’expérience et la sécurité, assise sur le siège du passager. Ce sont d’ailleurs des Tesla “normales” (Model Y) qui servent de taxi, peut-on voir sur les images, et non les Cybercab spécifiques à deux sièges que Tesla avait montré lors de sa grande présentation, en octobre dernier.
Tesla avait invité des influenceurs pour cette première journée test. Qui ont documenté leur expérience sur les réseaux sociaux :
Il est ainsi possible de demander un arrêt ou de l’assistance ou de choisir de la musique via une interface située entre les deux sièges de devant, ou via l’application. Cette dernière retient d’ailleurs, pour les propriétaires d’une Tesla, les préférences en termes de musique et de position de siège et les adapte dans le taxi.
Marché
Cela fait des années que Tesla travaille sur ce service, maintes fois reporté. Il devrait être le nouveau grand moteur de croissance pour le groupe et son cours en bourse, à l’avenir, selon l’entreprise et des analystes. Mais d’ici à un déploiement total, il y a encore quelques pas.
Le service n’est disponible que dans une zone limitée. Il ne roulera pas en cas de mauvais temps et évitera des carrefours difficiles. Tesla a également l’option d’intervenir à distance et de téléguider le véhicule par un humain, mais il n’est pas connu à quel degré. En cas d’accident, “Robotaxi” peut vite perdre sa licence, donnée par l’autorité routière de l’État du Texas. La loi vient d’ailleurs d’être adaptée pour faciliter le lancement de tels services.
Tesla rejoint ainsi Waymo, du groupe Alphabet (Google), sur les routes des États-Unis. Mais ce premier acteur de taxis autonomes est déjà plus avancé. Il a commencé à prendre des passagers payants en 2025 et fait plus de 250.000 courses par an. Ses services sont déjà disponibles dans quatre villes, dont Austin (et surtout San Francisco, où les véhicules peuvent circuler dans toute la ville ou presque), et en test dans cinq autres. Mais ce n’est pas un univers facile à conquérir : Cruise, de GM, s’est par exemple totalement retiré, après de nombreux problèmes, entre autres de sécurité.
Reste à voir à quelle vitesse Tesla va développer le service, entre les promesses mirobolantes de Musk (des centaines de milliers de véhicules fin 2026, dans plusieurs villes) et la réalité du terrain.