Tesla, BYD, Xiaomi : la voiture électrique à la croisée des chemins

Les grands acteurs comme Tesla et BYD voient leurs ventes baisser ou ralentir fortement, dans un contexte de chute de la demande et de contexte économique difficile pour les véhicules électriques (VE). En même temps, un nouvel acteur chinois voit ses commandes exploser.

Des signaux contraires apparaissent sur le marché des véhicules électriques. Depuis des mois, on parle d’un ralentissement, à l’échelle mondiale, notamment à cause des taux d’intérêt plus élevés. Ils rendent l’achat d’un VE, déjà plus cher, encore plus onéreux pour les clients. Le ralentissement économique peut aussi dissuader de l’achat d’un nouveau véhicule plus cher, tout comme le coût de la vie qui a fortement augmenté ces deux à trois dernières années.

Tesla et BYD : baisse des ventes

Ce ralentissement s’est clairement manifesté en ce début de mois. Les marques ont publié leurs chiffres trimestriels de ventes, et force est de constater que les affaires vont moins bien. Tesla par exemple, a connu une véritable baisse, de l’ordre de 8,5%, par rapport au même trimestre en 2023. Alors que le constructeur américain avait habitué les investisseurs a une croissance importante. Il a ainsi vendu 386.810 véhicules sur les trois premiers mois de l’année.

La parade, contre cette baisse, devrait être difficile à trouver dans l’immédiat. Les baisses des prix de ces derniers mois ont rongé les marges bénéficiaires de Tesla, ce qui laisse peu de place pour de nouvelles réductions. Un nouveau modèle, moins cher, ne verra pas le jour avant un an environ, si tout va bien (la sortie du Cybertruck avait par exemple maintes fois été reportée).

L’autre mastodonte du marché mondial des VE, BYD, n’a pas connu un bon trimestre non plus. Les ventes étaient en baisse de plus de 40% par rapport au quatrième trimestre de l’année passée. Par rapport au premier trimestre de 2023, elles étaient en hausse de 13% – le constructeur chinois a déjà fait mieux et termes de croissance. Il a ainsi vendu 300.114 véhicules entre janvier et mars 2024 et repasse derrière Tesla.

Xiaomi : les commandes explosent

Mais ces ralentissements de la demande auprès des grands ne semblent pas toucher un nouvel acteur, fraichement débarqué sur le marché. Xiaomi, de base un fabricant de smartphones, a dévoilé son véhicule SU7 à la fin décembre dernier. Et les premières livraisons ont pu avoir lieu ce mercredi. La marque a même organisé une cérémonie à Pékin.

Ces premières livraisons faisaient partie d’une première série de 5.000 véhicules, produite à l’avance pour des clients qui avaient passé commande plus tôt. Le véhicule est en fait officiellement sorti jeudi dernier. Ce mercredi, Xiaomi est revenu sur ce lancement : plus de 100.000 commandes ont déjà été faites. La demande est donc très forte, même si les clients vont devoir attendre quelques mois avant de recevoir leur véhicule.

Ce qui est intéressant aussi, c’est que la SU7 est vendue à moins de 30.000 euros environ, ce qui lui permet de se distancier des concurrents (qui sont nombreux) et des véhicules de gamme similaire, comme la Tesla Model 3. Xiaomi a en fait un atout secret pour casser les prix : le groupe électronique a de nombreuses autres activités, contrairement aux purs constructeurs automobiles.

Cela lui permet de vendre le VE à perte (à hauteur de 10.000 euros par véhicule cette année environ, selon des estimations), grâce aux autres revenus. Mais aussi de profiter de son expertise technologique pour équiper le véhicule (les clients chinois sont très friands d’atouts technologiques dans l’habitacle).

La SU7 n’est pas encore disponible en Europe.