SecondBox: donner une seconde vie aux colis perdus

Lancée en octobre dernier, SecondBox lutte contre le gaspillage en revendant au poids des colis non distribués. Et… ça cartonne !

Le principe est répandu outre-Atlantique, il fleurit aussi sur YouTube, où l’on voit parfois des influenceurs ouvrir des montagnes de colis perdus, s’amusant de ce qu’ils y découvrent, avec l’espoir de tomber sur un trésor.

De quoi générer un engouement pour cette forme de loterie moderne derrière laquelle l’entrepreneur liégeois Romain Fiammetti, fondateur et CEO de SecondBox, voit, lui une façon de lutter contre le gaspillage : “J’ai toujours trouvé indispensable de réutiliser, recycler… plutôt que de jeter. Depuis 2015, je travaille dans le domaine de l’économie circulaire, j’ai œuvré plusieurs années à la revalorisation de matériaux de construction, dont des centaines de kilos sont broyés et détruits chaque année. La remise en circuit des colis non distribués va dans le même sens. L’idée est née en discutant avec un ami, dont la société de logistique conserve régulièrement des tas de colis qui ne sont pas réclamés par les expéditeurs (en majorité des plateformes de vente en ligne), ceux-ci préférant indemniser leurs clients plutôt que d’engranger de nouveaux frais de manutention et d’envoi.” Résultat ? Des palettes entières s’entassent sur des milliers de mètres carrés dans les dépôts en attendant que leur contenu soit incinéré (environ un mois après leur arrivée).

Colis surprise

Romain 
Fiammetti, 
fondateur et CEO 
de SecondBox.

Lots que l’homme d’affaires décide donc de racheter. “J’ai noué des collaborations avec plusieurs boîtes de logistique. On paie la main-d’œuvre affectée à la remise en vente des colis, qui se charge de leur anonymisation, du transport, de la manutention, etc. Et nous revendons au kilo – à partir de 29,99 euros pour 2 kilos mais les gens achètent en moyenne entre 5 à 10 kilos – , avec une marge approximative de 80%. On ne sait pas ce que les colis contiennent mais via les retours de nos clients, on sait que l’on peut y trouver à peu près tout ce qui se vend en ligne, pour une valeur entre 1 et 400 euros : vêtements, accessoires, petit électro, déco, etc.”

Et côté coûts ? “Tout ce que l’on achète est revendu dans les jours qui suivent. La demande est forte. On a démarré petit avec 500 kilos achetés avec nos fonds propres et écoulés très vite. On réinvestit ce que l’on gagne et il n’y a pas de perte. En outre, on n’a pas dû engranger de frais supplémentaires pour louer notre entrepôt, à Werbomont, car on s’en servait déjà pour nos activités antérieures. On veut développer d’autres concepts dans les mois à venir, dont une plateforme d’échange. L’idée étant de pousser au maximum la réutilisation et éviter que les objets soient jetés.”

Lancée fin octobre 2023, SecondBox séduit hommes et femmes, entre 25 et 65 ans, des particuliers, en Wallonie, en Allemagne, au Luxembourg, en France et aux Pays-Bas. Il arrive que des familles viennent sur place pour choisir leurs “colis mystère”. “J’espère, confie Romain Fiammetti, qu’au-delà du côté ludique, les gens sont mus par l’écologie. Qu’ils ont conscience que par leur achat, ils participent à la lutte contre le gaspillage.”

A ce jour, SecondBox a déjà écoulé quelque… 20 tonnes de colis !

15 euros
Le prix moyen 
au kilo des colis.

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