De Bruxelles à New York, la croissance fulgurante de la start-up Merchery

Simon Polet et Benoit Fortpied, les fondateurs de Merchery

La start-up Merchery, spécialisée en cadeaux d’entreprise « durables et de qualité », connaît une croissance fulgurante depuis son lancement en 2020. Elle vient d’ouvrir un bureau à New York. Retour sur ses derniers challenges relevés et ses futurs projets avec son cofondateur, Simon Polet.

Merchery, la jeune start-up bruxelloise de goodies d’entreprises « durables et de qualité », a déjà un beau parcours depuis son lancement, en 2020, par deux amis d’enfance. Simon Polet a fait ses classes chez e-Founder et Benoit Fortpied chez Deloitte et Deliveroo, avant de se lancer à 26 ans dans l’aventure entrepreneuriale.

Leur plateforme d’e-commerce offre une sélection variée de produits – 360 pour le catalogue européen, 260 pour l’américain d’ici fin avril – que les entreprises peuvent personnaliser en y ajoutant leur logo ou un slogan. Une attention particulière est apportée à la qualité, à la provenance et au design de chaque objet sélectionné.

Merchery connaît une croissance impressionnante depuis que les deux comparses ont mis 5.000 euros chacun sur la table au tout début de la pandémie, pour lancer leur business. Une évolution fulgurante qui s’explique, entre autres, par leur fonctionnement qui ne nécessite pas d’investir dans un stock de produits.

Un bureau à New York

L’année 2023 a débuté en fanfare avec une implantation outre-Atlantique. La boite a en effet envoyé deux de ses employés à New York afin de conquérir le marché américain. « On ne part pas de rien, car on avait déjà une bonne base de clients américains, comme Uber», explique Simon Polet à Trends Tendances. « Il faut quand même adapter notre catalogue au marché local », concède-t-il. La start-up réalise actuellement 10% de son chiffre d’affaires outre-Atlantique et vise les 15% en 2023. Le panier client moyen monte à 8000 euros aux Etats-Unis. « C’est le double du panier du client européen », explique le cofondateur de Merchery.

Pour autant, l’installation dans la Grosse Pomme n’a pas été un long fleuve tranquille, notamment au niveau administratif. L’aventure a dû être reportée à plusieurs reprises. « Il y a pas mal d’obstacles à l’expatriation, notamment concernant les visas de nos employés, mais aussi pour les taxes à payer, sans parler des systèmes fiscaux qui sont différents d’Etat en Etat. » Simon évoque également la grande différence de culture d’entreprise et le challenge au niveau des ressources humaines, pour recruter du personnel fiable. 

Une attention particulière est apportée à la qualité, à la provenance et au design de chaque objet sélectionné.

Concurrence et conscience écologique

Par ailleurs, Merchery n’est certainement pas la seule entreprise spécialisée dans les cadeaux d’entreprise aux Etats-Unis. Le pays de l’Oncle Sam raffole de goodies en tout genre. Des produits qui ne sont toutefois pas toujours de très bonne qualité, ni très écologiques. La valeur ajoutée de la start-up bruxelloise réside justement dans le fait que ses potentiels concurrents sont moins sensibles aux enjeux écologiques estime son fondateur. « Même s’il y a de nombreux ‘early adopters’ à New York, Los Angeles ou San Francisco, la conscience écologique est beaucoup moins forte aux Etats-Unis qu’en Europe. Cela a été un choc de le constater à New York. On a donc une certaine longueur d’avance dans ce créneau».

La conscience écologique est beaucoup moins forte aux Etats-Unis qu’en Europe. Cela a été un choc de le constater à New York. On a donc une certaine longueur d’avance dans ce créneau».

Simon Polet, fondateur de Merchery

Confiant, le jeune entrepreneur ajoute : « On a peut-être de la concurrence, mais le marché est immense, le nombre de clients est beaucoup plus élevé. On peut vraiment se démarquer avec notre philosophie durable ». Pour sa visibilité, l’entreprise mise sur la publicité et un investissement dans le référencement SEO en ligne.

1000 clients

Sur le Vieux Continent aussi, Merchery a aussi connu une belle évolution ces derniers mois et nourrit de nombreux projets. En Belgique, l’équipe a été doublée en un an, passant de 15 personnes à une trentaine. La start-up a franchi le cap des 1000 clients. Issus du secteur bancaire, de la tech, des cosmétiques, ou de la mode, on retrouve parmi eux Netflix, Spotify, WeTransfer, Cohabs, eFounders, Accenture, BCG, Bain & Co, Deloitte, Ray Ban, Dior, Caudalie, Umicore, RTBF, Nestlé,…

La start-up réalise 10% de son chiffre d’affaire en Belgique. La prochaine grande étape en 2023 sera un lancement en Grande-Bretagne où elle vise un CA de 1 million. « Nous ne comptons pas y ouvrir un bureau, mais créer une structure qui facilitera les envois de nos colis qui sont parfois compliqués par les douanes à cause des nouvelles règles imposées par le Brexit » , explique Simon Polet.

L’autre projet sur lequel la start-up travaille est le lancement d’une technologie qui permettra au client de personnaliser lui-même son produit, sans devoir passer par un intermédiaire. “Notre objectif, pour l’été 2023, est d’avoir un site ‘self-service’ avec un outil de personnalisation mis à la disposition du client. Il pourra lui-même concevoir ce qu’il veut, déterminer le prix, gérer son stock”, détaille le fondateur. 

Première levée de fonds

De premier abord réfractaire aux levées de fonds, la jeune pousse s’est résolue à solliciter des investisseurs externes afin de mener à bien tous ces défis. Elle a réalisé sa première levée de fonds d’un million d’euros auprès de business angels, dont Quentin Nickmans (eFounders), Matthieu Vaxelaire (eFounders), Olivier Verdin (Apptweak), Michael Vandenhooft (New Pharma), Olivier Pailhès (Aircall), Charles-Antoine Bodson (The Skateroom), ou encore, Nicolas Debray (Semetis).

Merchery vise un chiffre d’affaires d’environ 7 millions d’euros pour 2023. « Dans les cinq ans, on aimerait atteindre au moins les 50 millions d’euros de chiffre d’affaires”, déclare son fondateur. Chez Merchery, comme pour les gratte-ciel new-yorkais, The sky is the limit.

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