Chift, le “multiprise pour logiciel” qui veut devenir incontournable

L’équipe de Chift: Matthieu Hertoghe, Gauthier Henroz, Henry Hertoghe. © PG
Anthony Planus Journaliste

En un peu plus d’un an d’existence, la start-up belge Chift est parvenue à séduire une trentaine d’éditeurs de logiciels, intégrer Station F et toucher du doigt la rentabilité. “Notre objectif est de devenir incontournable en France dès cette année, avant de nous tourner vers le reste de l’Europe.”

Fondée en avril 2022, la start-up Chift développe des API (interfaces de programmation) unifiées pour les éditeurs de logiciels désireux de proposer à leurs clients des connexions avec leurs autres outils financiers numériques (logiciels de compta, de caisse, etc.). “Nous offrons un gain de temps énorme en termes de développement et des opportunités de vente assez conséquentes, explique le CEO Gauthier Henroz. Nous sommes une sorte de multiprise: lorsqu’un éditeur se connecte à notre plateforme, il se retrouve directement relié à une multitude d’autres logiciels.”

Bureau à Paris

Ce cœur de métier était pourtant loin d’être une évidence. “Au tout début, notre projet était de créer une plateforme low code sur laquelle les développeurs et les consultants pourraient créer une base de données d’intégration de flux et piocher les éléments dont ils avaient besoin. Nous avons essayé de vendre cet outil, mais sans grand succès”, se remémore celui qui a fondé Chift avec deux amis développeurs, Matthieu Hertoghe (CCO) et Henry Hertoghe (CTO). C’est finalement en rencontrant son premier gros client (Vertuoza, à Nivelles, pour qui Chift a conçu ses premiers API unifiés) que la start-up s’est définitivement orientée vers son business actuel.

“En fait, nous codons dans la plateforme que nous avions développée à l’époque et que nous n’avions pas su vendre”, se félicite Gauthier Henroz. C’était au printemps 2022. Ensuite, les choses sont allées très vite. Les trois associés ont quitté leur emploi pour se consacrer entièrement à leur projet, leur entreprise est passée par l’accélérateur Start it @KBC, avant d’ouvrir un bureau à Paris à Station F, le plus grand campus pour start-up au monde, et d’intégrer le réputé programme d’accélération Cegid Data Lab financé par l’éditeur du logiciel de gestion du même nom.

700.000 euros ont été levés à ce jour, dont 400.000 euros en notes convertibles.

Chift entend booster encore davantage sa croissance en France, développer des partenariats avec Cegid et préparer sa future expansion européenne. “Notre objectif est de franchir la barre des 20.000 euros de MRR (revenu mensuel récurrent, Ndlr) sur les seules licences dès octobre ou novembre, avant de procéder à une nouvelle levée de fonds qui doit nous permettre de recruter une quinzaine de personnes.”

Vaste marché

D’ici là, Chift espère être devenue incontournable sur les marchés belge et français. Il sera alors temps de se lancer à la conquête d’autres pays. “Le marché est assez énorme. Toute entreprise peut potentiellement disposer d’un dossier comptable dans lequel elle souhaite injecter de la donnée. Par contre, il s’agit d’un business dans lequel l’acteur qui est le plus grand est susceptible de prendre le dessus sur les autres, entre autres parce que le churn (taux d’attrition, Ndlr) y est très difficile. Quand un client est satisfait d’un prestataire, il n’en change généralement plus. C’est pour cette raison que nous ne devons absolument pas tarder à nous développer”, conclut Gauthier Henroz.

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