La scale-up belge Shyfter, spécialisée dans la gestion du personnel en mode SaaS, lève 1,5 million d’euros pour accélérer sa présence en Europe.
Shyfter aurait pu se passer de nouveaux fonds. L’entreprise, fondée en 2019, prétend en effet avoir atteint le seuil de rentabilité en 2024, tout en enregistrant une croissance annuelle de 70 %. Une belle performance dans le secteur de la tech qui prend du recul par rapport au modèle de levée de fonds. Depuis quelques temps, les levées à tout va pour la croissance à tout prix n’a plus la cote: les start-up, poussées dans le dos par leurs investisseurs historiques, choisissent souvent la croissance raisonnée et la rentabilité.
Pourtant, les fondateurs de Shyfter ont choisi de lever 1,5 million d’euros auprès notamment de Welovefounders et de Mik Vandenhooft (fondateur de Newpharma), deux ans après avoir levé 1,1 million d’euros. Pourquoi ce nouveau tour de table ? L’entreprise veut accélérer. « La rentabilité n’est pas une fin en soi, déclare Lionel Hermans, CEO. Nous voulons aller plus vite, plus loin, tout en gardant un modèle sain, scalable et responsable ».
La levée de fonds servira, d’après Shyfter, à trois axes prioritaires : l’expansion internationale (France, Espagne, Pays-Bas), le développement produit et le renforcement de l’équipe. L’objectif à l’horizon 2027 est d’arriver à 10 millions d’euros de revenus récurrents annuels et un retour à l’équilibre dès fin 2026.
Déjà présente en Belgique, et en France de manière limitée, Shyfter veut capitaliser sur ses premiers résultats pour renforcer sa position à l’international. La France devient un marché prioritaire, tandis que l’Espagne et les Pays-Bas sont identifiés comme relais de croissance en raison de la forte densité d’entreprises multi-sites ayant des besoins complexes en gestion RH. Car jusqu’ici, le cœur de cible de Shyfter reste inchangé : les entreprises actives dans l’Horeca et le retail, où les besoins de flexibilité et de planification sont critiques. Shyfter y équipe déjà des acteurs comme Burger King, Quick ou le groupe Tero. Mais la plateforme, grâce à ses intégrations poussées avec les outils de paie (Attentia, Acerta, UCM…) ou d’intérim (AbsoluteYou), s’adapterait aussi à d’autres environnements complexes. L’objectif souhaité ? Devenir la plateforme RH indépendante, interconnectée avec tous les prestataires.
Enfin, une partie substantielle des fonds levés ira à la R&D. Shyfter prévoit de lancer de nouvelles fonctionnalités autour de la planification automatisée, du suivi du temps et de l’intégration avec les systèmes tiers. Pour cela, elle se base sur sa plateforme alimentée par les suggestions de ses 1.800 clients et plus de 250.000 utilisateurs actifs.