Stands pour foires et salons: Conceptexpo devient Pluo

Alain Pajot et Thomas Blake, co-CEO “Si on veut être cohérent, il faut que notre entreprise soit aussi un modèle en matière de durabilité.” © PG
Frederic Brebant Journaliste Trends-Tendances  

Spécialisée dans la conception et la construction de stands pour les foires et les salons, l’entreprise wavrienne se réinvente et vise “plus haut”. Son nouveau nom assume un repositionnement osé où l’aménagement de bureaux, de musées et de pharmacies témoigne de cette remise en question. La devise fédératrice de Pluo: “Donner vie à des espaces qui nous rapprochent”.

Ils en ont essayé des dizaines. Pesé et soupesé la pertinence de chaque proposition. Mais c’est finalement l’appellation Pluo qui a remporté les suffrages, boostée par cette symbolique du “sky is the limit”. Graphiquement, ce nouveau nom formé par quatre lettres présente également un avantage: le “O” final s’étire délibérément pour souligner les notions d’espace et de lien si chères à l’entreprise, mais aussi pour rappeler l’importance de la circularité brandie par les deux CEO.

A la barre de Conceptexpo devenue aujourd’hui Pluo, Alain Pajot et Thomas Blake savourent ce nouveau chapitre dans l’histoire de leur société née à Wavre au début des années 1990. L’épidémie de coronavirus et les contraintes prolongées de la crise sanitaire ont en effet bousculé l’activité historique de l’entreprise (la conception et la construction de stands) et forcé les deux hommes à réinventer leur business model.Avec le covid, notre chiffre d’affaires, qui était de 18 millions en 2019, a chuté de 70% en 2020, rappelle Alain Pajot. Les foires et les salons ont été interdits durant de longs mois et nous sommes entrés dans une phase de résilience, puis de résistance et enfin de survie en développant de nouvelles solutions.”

Ironie du sort, Conceptexpo galvanise à l’époque quelques sociétés concurrentes dans le secteur de l’événementiel pour lancer le mouvement Stand Up for Wallonia, dédié à la conception et à la construction des premiers centres de vaccination au sud du pays. Mais en coulisses, les deux CEO de l’entreprise wavrienne repensent déjà leur métier post-covid.

Ils décident donc de développer les activités minoritaires du groupe, à savoir l’aménagement de points de vente dans le monde du retail et de la santé (magasins, show-rooms, pharmacies, centres médicaux, etc.) mais aussi la mise en scène d’espaces pour des musées et des salles d’exposition.

“Avant le covid, ces activités complémentaires représentaient à peine 30% de notre chiffre d’affaires, explique Thomas Blake, mais nous y accordons désormais beaucoup plus d’importance et nous allons d’ailleurs accélérer ces métiers, avec une autre activité qui prend également de l’ampleur, à savoir l’aménagement de bureaux.”

Pluo a notamment aménagé les nouveaux espaces de travail d’un groupe d’agences de marketing digital, dans l’ancienne Royale Belge.
De nouveaux espaces de travail dans l’ancienne Royale Belge. © PG

Récemment, Pluo a ainsi collaboré avec l’entreprise immobilière Colliers pour aménager les nouveaux espaces de travail de Virtuology International, un groupe d’agences de marketing digital qui vient de s’installer au Mix, le bâtiment fraîchement rénové de l’ancienne Royale Belge à Bruxelles. En collaboration avec l’agence de design NCBAHM, l’entreprise wavrienne a également participé à la conception et à la réalisation de l’offre de comptoirs alimentaires pour les 4.500 employés du nouveau siège de BNP Paribas Fortis, situé Montagne du Parc, au cœur de la capitale.

Data et durabilité

Ce virage stratégique de l’entreprise pour “donner vie à des espaces qui nous rapprochent” ( la devise de Pluo) est réfléchi et assumé. “Cela ne signifie pas notre désaffection pour le stand, tempère toutefois Thomas Blake. Nous allons d’ailleurs installer prochainement une antenne en France pour y proposer des services qui sont peu ou pas répandus là-bas, à savoir des stands modulaires pour les salons, mais aussi toute notre offre sur la data. Nous pouvons en effet analyser l’empreinte carbone de chaque stand que nous installons grâce à une série de capteurs qui enregistrent des données et délivrent une mesure exacte en termes d’impact.

La Belgique et Bruxelles en particulier n’attirent plus les grands acteurs des foires et des salons.

Mais cette performance de Pluo qui allie écologie et technologie ne compense cependant pas le lent déclin de l’activité foires et salons que l’entreprise constate sur le marché belge. L’année prochaine, la Fédération belge de l’automobile (Febiac) n’organisera pas de Salon de l’Auto à Bruxelles et bon nombre d’observateurs constatent également une perte de vitesse du salon Batibouw, deux rendez-vous d’envergure où l’ancien Conceptexpo était fortement actif.

“La Belgique et Bruxelles en particulier n’attirent plus les grands acteurs des foires et des salons, constate Alain Pajot. Le salon professionnel Seafood, par exemple, a quitté Bruxelles pour Barcelone. Le covid a aussi sa part de responsabilité dans l’évolution de notre métier. La digitalisation s’est accélérée, les gens se déplacent moins qu’avant. Et comme l’offre se réduit à Bruxelles, nous allons donc la chercher en France avec une proposition de services différenciée, tant au niveau de la data que de la durabilité.”

La durabilité, la circularité, la transition écologique… Voilà l’autre grand virage amorcé par Conceptexpo devenu aujourd’hui Pluo. Ses deux patrons veulent faire de leur société “une entreprise à mission” avec de nouveaux engagements inscrits dans ses statuts fraîchement adaptés. On peut notamment y lire: “Nous désirons que Pluo soit une entreprise qui s’engage à réduire son impact sur les limites planétaires et explore les possibilités de régénération dans le cadre de ses activités” ou encore “Nous désirons engager des relations vertueuses et durables avec nos partenaires”.

La volonté de rassembler

Alain Pajot et Thomas Blake le répètent volontiers: leur vision d’entreprise ne se limite pas à la seule rentabilité et s’intègre dans un modèle qui mise davantage sur des valeurs sociétales où le facteur humain et le développement durable prédominent. Voilà pourquoi Pluo privilégie un système de gouvernance axé aujourd’hui sur le modèle collaboratif, “dans un esprit positif qui stimule les liens forts et fait appel à l’intelligence collective” parmi ses 70 employés.

Pour montrer l’exemple du développement durable, l’entreprise wavrienne s’est engagée à choisir ses matériaux pour les stands en fonction de leur degré de circularité, mais à réduire aussi de 50% ses propres émissions de CO2 d’ici 2030. Pluo a également décidé de revoir la configuration de ses 10.000 m2 d’installations, pour mieux intégrer bureaux et ateliers – aujourd’hui cloisonnés – dans ses missions au quotidien. “On ne peut pas avoir l’ambition de créer des espaces qui rapprochent sans appliquer ce concept chez nous, sourit Thomas Blake. Si on veut être cohérent, il faut que notre entreprise soit aussi un modèle en la matière.”

Le choix du nouveau nom s’inscrit d’ailleurs dans cette logique. Derrière ce terme coupole Pluo, c’est en effet la volonté de rassembler qui s’impose, quelle que soit l’activité mise à l’honneur. Qu’il s’agisse d’une boutique de mode, d’un musée, d’un stand d’exposition, d’une pharmacie ou de bureaux d’entreprise, le fil conducteur reste intact: les artisans de Pluo activent leur savoir-faire pour réaliser le mobilier adéquat, sur mesure, histoire de “donner vie à des espaces qui nous rapprochent”.

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