SPE et EDF : l’énergie belge un peu plus française encore…

L’Hexagone contrôle un peu plus encore l’électricité belge : Dexia et deux autres actionnaires viennent de vendre 12,5 % de SPE à EDF. Celui-ci, lui-même contrôlé à 84,7 % par l’Etat français, détient désormais 63,5 % du 2e producteur belge d’énergie. Or, GDF Suez, via sa filiale à 100 % Electrabel, est le 1er producteur d’électricité du royaume… et appartient à 35,6 % à l’Elysée.

Dexia annonce, dans un communiqué, avoir conclu avec EDF un accord portant sur la vente de sa participation de 6,13 % dans SPE, le deuxième fournisseur d’énergie du pays. Cette vente faisait partie de l’accord avec la Commission européenne.

En effet, suite à la prise de participation de 51 % d’EDF dans SPE, les actionnaires minoritaires disposaient d’une option de vente. Certains actionnaires, comme Publilum et VEH, ont décidé de vendre la moitié de leur participation et de céder l’autre partie. Socofe et Publilec ont décidé de maintenir leur participation inchangée.

Seul Dexia a décidé de sortir de l’actionnariat de SPE, dans le cadre des négociations avec l’exécutif européen concernant sa restructuration. Dexia annonce une plus-value sur cette opération de 69 millions d’euros après impôt, et espère clôturer la transaction dans les jours à venir.

Dans son propre communiqué, l’énergéticien français donne davantage de détails, notamment le prix d’achat total de ces titres, soit 215 millions d’euros. “A la clôture de la transaction, qui devrait intervenir dans les prochains jours, le groupe EDF sera actionnaire de SPE à hauteur de 63,5 %, un seul actionnaire – la banque Dexia – ayant décidé de se défaire totalement de sa participation”, précise encore le groupe.

“L’intégration de SPE au sein du groupe EDF renforce considérablement sa présence au Benelux, zone d’intérêt majeur au coeur de l’Europe, qui constitue une plaque d’échanges d’énergie de première importance”, conclut le communiqué.

En 2008, Centrica avait “soufflé” SPE à EDF… avant de lui vendre une participation double un an plus tard

C’est il y a un peu plus d’un an, le 11 mai 2009 exactement, qu’Electricité de France annonçait le rachat de 51 % de SPE-Luminus au britannique Centrica. Détail piquant : lors de la fusion de Suez et Gaz de France, la Commission européenne avait imposé au nouveau groupe, parmi les conditions d’acceptation de ce mariage, de céder les 25,5 % qu’il détenait dans SPE-Luminus. En juin 2008, l’affaire semblait conclue : EDF débourserait 515 millions d’euros et détiendrait donc un peu plus du quart du producteur belge. Un mois plus tard, coup de théâtre : Centrica, déjà propriétaire de 25,5 % du groupe belge, exerçait son droit de préemption sur cette part et montait donc mathématiquement à 51 %.

Moins d’un an plus tard, le géant français se retrouvait donc avec une part double de ce qu’il prévoyait d’absorber initialement. Avec 63,5 % aujourd’hui, EDF a continué de monter en puissance dans le capital de SPE. Tout comme, mathématiquement, l’Etat français :

En 2008, le journal Le Soir faisait état d’un accord secret voulu par l’Etat français et selon lequel le contrôle de Distrigaz et les 25,5 % de GDF Suez dans SPE devaient revenir à EDF. “Une très mauvaise évolution dans un secteur aussi stratégique, commentait-on au cabinet du Premier ministre d’alors, Guy Verhofstadt. C’est un message qui est donné à tous les responsables politiques et économiques.” Le message n’a cessé de prendre de l’ampleur depuis.

Trends.be

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