Soupes, smoothies et jus à base d’invendus, le défi de Freshr

Henri Dubois. " A Zemst, on récupère quotidiennement environ 20 à 30 kg de fruits et légumes. " © pg

Freshr utilise les légumes et les fruits invendus d’un Carrefour pour proposer, sur place, des soupes, des smoothies et des jus ultrafrais à la clientèle. Un concept qui va s’étendre dès l’an prochain à toute la galaxie du distributeur français.

Limiter les invendus des supermarchés et recycler les fruits et les légumes qui ne correspondent plus aux standards de vente, voilà un concept bien dans l’air du temps. Il émane de Raphaël Halberthal, le cofondateur de Startup Factory. Il en a confié le développement à Henri Dubois, un jeune entrepreneur de 26 ans. C’est ainsi qu’en juillet, Freshr a ouvert son premier point de vente dans l’Hyper Carrefour de Zemst. A l’instar des points Sushi Daily déjà présents chez Carrefour, il s’agit d’un shop in shop. Il propose des jus, des smoothies et des soupes à des prix variant entre 2,50 et 4,50 euros, dont le paiement se fait en caisse. L’enseigne de distribution prélève une marge de 10 à 15%, qui comprend la mise à disposition de l’espace et les charges. Les produits utilisés sont pour 50% des invendus et pour 50% des achats réalisés à la centrale de Carrefour.

150.000 euros : les fonds levés au lancement de Fresh via Spreds et le crowdfunding.

“Cette proportion change tous les jours, explique Henri Dubois, le CEO de Freshr. A Zemst, on récupère quotidiennement environ 20 à 30 kg. Pas question de reprendre des fruits pourris ou explosés mais les normes strictes de Carrefour nous donnent de la belle matière première. Par exemple, si une orange est pourrie dans un sac, tout le sac est sorti de l’assortiment. Pareil si un ananas a trop de feuilles brunes ou présente un coup. Il est souvent encore tout à fait délicieux.”

Exclusivité Carrefour

Le business model repose clairement sur un win-win pour les deux parties. Freshr récupère des denrées à moindre coût et Carrefour, non seulement prend une marge mais, en plus, vend des produits qu’il aurait jetés à grands frais. Le tout sans cannibaliser son offre habituelle. Freshr est une exclusivité Carrefour. Rien n’empêchera Henri Dubois d’exporter le concept ailleurs mais ce sera sous un autre nom. L’expérience de Zemst démontre que malgré la pandémie, la clientèle est réceptive. “Nous assistons à une vraie fidélisation, confie Henri Dubois. Le taux de conversion de nos dégustations est très élevé et nous permet d’être optimistes.”

Freshr occupe aujourd’hui trois personnes. Jusqu’ici, la start-up a levé 250.000 euros. 150.000 via Spreds et le crowdfunding. Ce qui correspond à 20% des parts. Trois investisseurs, qui préfèrent rester anonymes, ont ajouté 100.000 euros. Un deuxième corner va ouvrir début de l’année prochaine à Crainhem. Par la suite, l’idée est d’en ouvrir deux par mois dans toute la galaxie des Carrefour intégrés. Celui de Bierges et du cimetière d’Ixelles pourraient être les suivants.

“Zemst, où nous avons récupéré un corner tout fait, marche pas mal, confie Henri Dubois. Les ventes vont s’accélérer avec la mise en place, dès Crainhem, de notre propre corner thématisé. Il sera plus convivial et son aménagement facilitera le contact avec le client.” Installer un corner thématisé revient à 20.000 euros. Il est donc crucial pour Freshr d’augmenter le ticket moyen, aujourd’hui proche des 3 euros. Ce qui passera par l’élargissement de sa gamme, notamment via des offres de lunch: salades, wraps, sandwiches conçus, pour partie, avec des invendus.

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