Un tiers des entrepreneurs belges estime que l’IA pourrait réduire leurs besoins en personnel

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L’intelligence artificielle (IA) bouleverse les dynamiques du marché du travail en Belgique, créant à la fois de l’enthousiasme et de l’incertitude. Selon une récente enquête menée par Acerta, les dirigeants d’entreprise se montrent partagés quant à l’impact réel de la digitalisation sur leur entreprise.

Alors que 29 % d’entre eux estiment que l’IA pourrait réduire leurs besoins en personnel, ils n’étaient encore que 14 % à penser ainsi il y a un an. Une progression significative qui montre que l’IA est de plus en plus perçue comme un outil de rationalisation, optimisant les processus internes et automatisant des tâches autrefois manuelles, ressort-il d’une étude d’Acerta.

Cependant, la digitalisation ne signifie pas pour autant une perte systématique d’emplois. Pour 18 % des entreprises, l’automatisation et la numérisation pourraient au contraire mener à des besoins accrus en matière de recrutement. Ce chiffre a même connu, toujours selon Acerta, une augmentation marquée depuis l’année dernière, où seulement 4 % des entreprises envisageaient des embauches pour accompagner cette transformation numérique. Ce paradoxe illustre la double nature de l’IA : elle peut remplacer certaines fonctions répétitives tout en créant de nouvelles opportunités pour des profils plus qualifiés, capables de piloter et d’optimiser ces nouvelles technologies.

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Transformation en profondeur du travail

D’autant plus que l’impact de l’IA ne se limite pas à la disparition ou à la création de postes. Il transforme en profondeur la nature même du travail. Des métiers comme ceux de comptables ou de traducteurs sont amenés à évoluer : moins de tâches répétitives et plus de missions à valeur ajoutée, comme le conseil et la vérification de la qualité des contenus. La capacité à se former rapidement et à se reconvertir devient une compétence clé sur le marché du travail de demain, où la flexibilité sera une condition de la pérennité des emplois.

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Une transition numérique qui exige de nouvelles compétences

Pour les entreprises, l’un des principaux défis réside donc dans l’adaptation des compétences de leur personnel. La rapidité de la transformation numérique a laissé beaucoup de salariés en décalage avec les nouvelles exigences technologiques. Toujours d’après l’enquête d’Acerta, trois dirigeants sur quatre reconnaissent que leur personnel manque de connaissances suffisantes sur l’IA et ses applications. Ce constat contraste de façon notable avec la perception des travailleurs eux-mêmes. En effet, 86 % d’entre eux estiment maîtriser l’IA. Une différence qui illustre à lui seul l’écart de perception entre les besoins réels des entreprises et la confiance des employés dans leur capacité à s’adapter.

Former pour mieux s’adapter au changement : un enjeu stratégique

Pour combler de fossé, les entreprises doivent investir encore davantage dans la formation continue. Des formations qui permettraient aux employés de mieux utiliser les outils d’IA pour gagner en productivité et en efficacité, tout en préparant les équipes à un environnement de travail de plus en plus numérique.

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Aujourd’hui sept entreprises sur dix ont déjà commencé à investir dans des programmes de formation sur l’IA, conscientes que la « culture numérique » est en train de devenir un prérequis. Et 27 % des entreprises proposent déjà des formations pour améliorer la compréhension et l’utilisation de l’IA par leurs équipes, tandis que 42 % envisagent de le faire à court terme.

Si elles sont si nombreuses à le faire, c’est aussi parce que l’accompagnement des équipes dans cette transition est perçu comme un investissement stratégique.

Pas seulement pour rester compétitives, mais aussi pour garantir une adaptation réussie à cette nouvelle ère technologique. Pour les employeurs, il s’agit aussi de faire en sorte que chaque salarié puisse s’approprier les outils numériques afin de transformer l’IA en un levier de croissance, plutôt que de la percevoir comme une menace. « Bien que l’IA soit un outil puissant, elle ne remplace pas totalement les compétences humaines à ce stade. Celles et ceux qui apprennent à l’utiliser pour augmenter leur productivité seront mieux armés pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre qui touche le marché de l’emploi », explique Maria Ferritto, experte en ressources humaines chez Acerta Consult. Selon elle, les entreprises belges doivent être particulièrement attentives aux évolutions de l’IA, en tenant compte des opportunités, mais aussi des risques potentiels liés à une adoption trop rapide de ces nouvelles technologies.

Plus une option, mais une nécessité

L’enthousiasme des dirigeants d’entreprise face à l’IA ne doit pas masquer les défis à relever.  Maria Ferritto souligne l’importance d’une communication claire et d’une planification anticipée pour réussir cette transition. « L’alphabétisation numérique n’est plus une option, mais une nécessité. La formation aux outils numériques est un investissement stratégique pour les entreprises, qui leur permettra de rester dans la course à la compétitivité, mais aussi d’aider leurs salariés à mieux appréhender les transformations du marché du travail », conclut-elle.

Pour les entreprises belges, l’enjeu est de taille: il faut réussir à transformer cette vague de digitalisation en une opportunité pour innover, tout en préservant l’humain au cœur de leurs préoccupations.

L’intelligence artificielle est présente dans la plupart des secteurs, ou presque, avec ses partisans et ses détracteurs, mais quel est son impact?

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