Un congé maladie de 3 jours sans certificat médical : la porte ouverte aux abus ?

Frank Vandenbroucke (Vooruit) plaide dans La Libre pour la suppression de l’arrêt de travail de moins de quatre jours. Selon le ministre de la Santé, cela permettrait aux médecins généralistes de consacrer plus de temps aux patients aux pathologies plus graves.  

Depuis un an et demi, les salariés absents une journée pour cause de maladie ne doivent plus fournir de certificat médical à leur employeur. Le système s’applique aux entreprises de plus de 50 salariés. Chaque salarié peut bénéficier de cette règle au maximum trois fois par an.

3×3 jours pour maladie sans remettre de certificat médical

Frank Vandenbroucke souhaite à présent prolonger le délai. Il se dit favorable à la suppression du certificat médical pour une courte période, plus précisément de moins de quatre jours. Le ministre affirme suivre la position des médecins généralistes. Début avril, Ecolo a proposé que les employés de toute entreprise puissent s’absenter 3×3 jours pour maladie sans remettre de certificat médical.

Une étude de la société RH Acerta a montré en mai que les congés de maladie de courte durée dans les entreprises belges avaient diminué de 5 % au cours du premier trimestre 2023. La suppression de l’arrêt de travail d’un jour ne semble donc pas entraîner une augmentation de l’absentéisme.

“La plupart des gens ne se rétablissent pas en un jour”

Ils soulignent que la plupart des gens ne se remettent pas d’un virus en un jour et qu’ils doivent donc se rendre chez leur médecin généraliste pour obtenir un certificat médical. Le temps que le médecin consacre à cette tâche pourrait être utilisé à meilleur escient, par exemple pour les personnes souffrant de graves problèmes de santé qui ont besoin d’un avis médical dès le premier jour”, a-t-il estimé.

Le dispositif touche également les PME. Le Syndicat National des Indépendants (SNI) s’oppose fermement à la proposition du ministre. Même si la très grande majorité des travailleurs continuera à agir correctement, la suppression des certificats médicaux ouvrira la porte aux abus. « Quelles seront les balises, comment contrôler », se demande le SNI. « L’employeur doit payer le salaire garanti en cas de maladie, il est donc normal que le travailleur prouve en retour sa maladie de manière objective ». Si cette obligation tombe effectivement, le SNI demande qu’on « réinstalle alors en contrepartie le jour de carence ». 

Si le ministre veut libérer du temps pour les généralistes, qu’il fasse plutôt en sorte que leur charge administrative diminue drastiquement, plaide encore le syndicat.

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