Les congés illimités, une mauvaise idée ?

Congé Illimité

Prendre autant de jours de congé que l’on veut. Cela peut faire rêver, sauf qu’une étude montre que l’enthousiasme envers ce concept est limité. Tant chez les employeurs que chez les employés.

Si pouvoir prendre autant de jours de congé qu’on le souhaite a de quoi séduire, le concept ne fait pourtant pas l’unanimité en Belgique. Selon une nouvelle étude menée par SD Worx ,il ressort que plus de sept travailleurs belges sur dix s’en tiendraient au même nombre de jours ou prendraient seulement un peu plus de vacances s’ils en avaient le choix.

Le reste de l’Europe ne semble d’ailleurs pas plus convaincu puisqu’un peu moins de la moitié des travailleurs européens (48 %) sont intéressés par le concept de vacances illimitées, tandis que 40 % sont plutôt neutres à l’égard de ce concept et 12 % ne sont pas du tout intéressés. En Belgique, ce chiffre atteint même 16 %, soit un Belge sur six. On notera que les plus favorables sont les travailleurs croates (66 %), polonais (60 %) et espagnols (56 %). Les travailleurs anglais (51 %), danois (49 %) et suédois (46 %) sont par contre plus susceptibles d’être neutres ou indifférents. 

La moitié des travailleurs prendraient juste un peu plus de congés

Près de la moitié des travailleurs, y compris en Belgique, sont favorables au concept de jours de vacances illimités. Cependant, si les travailleurs bénéficiaient réellement de congés illimités, la plupart d’entre eux préféreraient prendre seulement un peu plus de congés (36 %), ou se contenteraient de prendre le même nombre de congés (36 %).  Concrètement, 72 % s’en tiendraient au même nombre de jours ou prendraient seulement un peu plus de vacances. En Belgique, seul un cinquième des travailleurs (21 %) prendrait beaucoup plus de vacances qu’aujourd’hui.

Pas la panacée

Ce manque d’enthousiasme est aussi flagrant du côté des employeurs belges puisque la majorité d’entre eux (37 %) y sont opposés. Seuls 30 % pensent qu’il s’agit d’une bonne idée et un sur trois (33 %) n’a pas d’avis.

Selon Bruce Fecheyr-Lippens, Chief People Officer chez SD Worx. « Tant les travailleurs que les employeurs sont plutôt modérés quant aux vacances illimitées. D’un point de vue juridique, il y a certainement des limites ». Il est par exemple impossible de tasser tout son travail en six mois ou de le faire à n’importe quel moment vu qu’il existe des réglementations sur un maximum d’heures prestées par semaine.  Or l’une des conditions des congés illimités c’est que ceux-ci ne soient pas leur absence ne soit pas dommageable à l’entreprise.

En plus du côté pratique, il y a aussi un effet psychologique. « Le travail donne aux gens quelque chose de significatif à faire et des occasions de se développer » précise encore Bruce Fecheyr-Lippens, alors que « Les vacances permettent de recharger les batteries » poursuit le responsable.

Sur ce sujet, une étude publiée sur Bloomberg pointe encore un autre aspect. Aux États-Unis, où le système est en vigueur dans certaines grandes entreprises, le système a même poussé les employés à prendre moins de congés. Par peur de se trouver désavantagés par rapport à ceux qui restent au bureau ou à cause d’une certaine pression des patrons qui ne les encouragent pas à prendre effectivement des congés. Selon Geoffrey James, rédacteur en chef du magazine en ligne Inc.com, les congés illimités sont même l’“arnaque du siècle”. Ainsi “Vous pouvez rêver de prendre un mois de vacances, mais il y a de fortes chances que vous n’aurez pas le culot de le faire”.

Quelle est la durée idéale de vacances ?

Toujours selon l’étude SD Worx, «cela varie d’une personne à l’autre, mais, en moyenne, les Belges disent avoir besoin d’au moins 14 jours de vacances consécutifs pour recharger leurs batteries ». Avec une nuance tout de même: la possibilité de prendre un jour par-ci par-là de façon ponctuelle contribue à garder un bon équilibre. Ce qui n’est par contre pas partout possible. Dans beaucoup d’entreprises, la flexibilité en ce qui concerne les congés n’est pas toujours de mise.

Ainsi dans les entreprises belges, seul un travailleur sur trois (34 %) a la possibilité de demander son congé le jour même. Deux tiers (67 %) peuvent demander des congés dans un délai d’une semaine ou moins, 5% des travailleurs belges doivent demander 1 à 2 semaines à l’avance et 28 % doivent s’y prendre entre 2 semaines et un mois à l’avance.

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