Télétravail: un choix qui peut coûter cher

Le travailleur peut aussi opter pour le télétravail, une option qui sera plus facile en cas de garde d’ados que d’enfants en bas âge et qui dépendra aussi de la nature des tâches à effectuer.

Perçu comme un progrès dans l’organisation du travail post-Covid, le télétravail cache une série de coûts souvent ignorés. Perte de visibilité, moindre évolution de carrière, hausse des charges au domicile, isolement mental… Autant de revers que confirment plusieurs études récentes. À long terme, ce modèle pourrait désavantager une partie des travailleurs, en particulier ceux qui y recourent à temps plein.

Un frein à la progression professionnelle,c’est l’un des angles morts les plus frappants du télétravail. D’après une enquête menée en 2023 par Resume Builder auprès de 1.000 managers américains, 55 % des employés en présentiel ont obtenu une promotion, contre seulement 42 % des télétravailleurs. Même tendance pour les hausses salariales : la moitié des employés sur site ont bénéficié d’une augmentation de 10 % ou plus, contre 41 % pour leurs collègues à distance.

Cette dynamique semble se confirmer en Belgique. Selon une étude du cabinet Robert Half publiée fin 2023, les salariés présents au bureau bénéficient de davantage d’opportunités d’évolution, notamment dans les grandes entreprises bruxelloises. Dans de nombreux cas, la visibilité reste un critère décisif pour les promotions, selon cette étude.

La facture d’énergie à la hausse

Le cabinet d’audit Deloitte a informé récemment ses spécialistes fiscaux américains que l’intensité de leur présence physique serait désormais intégrée aux critères d’évaluation de leurs bonus. « Être présent au bureau ou chez un client sera désormais pris en compte dans vos évaluations de performance », peut-on lire dans un mail interne consulté par le Financial Times, rapporte Le Soir. Amazon a aussi réduit drastiquement le télétravail.

Autre point souvent sous-estimé : le surcoût énergétique du travail à domicile. Le comparateur belge comparateur-energie.be estime qu’un poste de télétravail génère en moyenne une consommation mensuelle de 70 à 80 kWh supplémentaires (PC, éclairage, chauffage d’appoint…), ce qui équivaut à une dépense de 23 à 34 euros par mois. Des montants rarement compensés intégralement par les indemnités prévues par les entreprises.

Risques psychosociaux accrus

Le télétravail peut également peser sur la santé mentale. En cause : l’isolement, la perte de lien social, mais aussi la difficulté à maintenir une frontière claire entre la vie privée et la vie professionnelle. Une étude de l’université de Stanford (2022) pointait déjà un risque accru de burn-out chez les télétravailleurs à temps plein. En Belgique, le nombre de dossiers liés à la souffrance mentale au travail est en hausse constante, selon les chiffres de l’INAMI.

Les effets du télétravail s’étendent aussi à l’économie urbaine. À Bruxelles, plusieurs restaurateurs et commerçants de quartiers de bureaux témoignent de pertes de chiffre d’affaires massives. Michaël, propriétaire d’un restaurant près du quartier européen, déclarait au micro de RTL en février 2022 avoir perdu 70 % de sa clientèle depuis la généralisation du télétravail. Les flux de consommation s’effondrent dans certaines zones, ce qui entraîne une fragilisation de l’économie locale.

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