“September Surge”: y a-t-il vraiment une vague d’embauche en septembre ?
Les vidéos tagués avec September Surge font des millions de vues sur TiKTok. Elles affirment toutes que le mois de septembre est la période idéale pour trouver un emploi. Mais est-ce bien le cas ?
À croire la hype du « September surge », les recrutements seraient à leur apogée la première semaine de septembre pour ne ralentir que fin octobre, soit aux alentours des vacances de la Toussaint. Pourtant, si la question d’une période plus propice qu’une autre pour trouver un emploi peut sembler assez simple, elle fait en réalité débat. Ainsi, aux Etats-Unis, les experts ne semblent pas vraiment s’accorder sur le sujet, selon Forbes.
Pour Amy Glaser, vice-présidente senior d’Adecco « la vague de septembre est bien réelle », alors que pour Josh Millet, PDG de Criteria, une société spécialisée dans la gestion des talents, les personnes qui tablent sur une forte hausse des embauches en septembre risquent d’être déçus. « D’autant plus que les données récentes du Bureau of Labor Statistics des cinq dernières années montrent que le mois de septembre est, au mieux, un mois moyen pour les créations nettes d’emplois aux États-Unis”, prévient-il. Le léger pic ne serait dû qu’aux emplois saisonniers dans le commerce de détail et la vente.
Pour de nombreux experts, le meilleur mois pour se faire embaucher ne serait donc pas septembre, mais plutôt le mois de janvier. Pour Guy Berger, économiste principal et responsable des tendances macroéconomiques chez LinkedIn, après janvier, ce ne serait pas le mois de septembre qui est le plus propice en matière d’embauche, mais le mois de juin.
Et en Belgique ?
Selon Nora Van den Eynden, experte en recrutement chez Acerta, il existe bien un pic en septembre en Belgique. « Je suis active depuis plus de 20 ans dans le monde de recrutement et je constate que chaque année, septembre et octobre sont les deux mois où l’on observe un pic dans les demandes d’emploi et les engagements. Cette hausse est de plus ou moins 20%, je dirais. Ces deux mois sont vraiment les moments pour solliciter pour un nouveau job».
Il est vrai qu’il y a des arguments en faveur d’une saison de recrutement à la sortie de l’été. Ainsi les vacances annuelles offrent souvent un certain flottement dans les embauches. La productivité baisserait même de 20% durant les deux mois d’été alors qu’à l’automne la plupart des employés sont là. On peut donc plus facilement discuter des candidats, on cherche aussi à rattraper le retard pris en juillet-Août. À la rentrée, on fait aussi le point sur les postes à pourvoir et les budgets disponibles. À partir de ce moment-là, les entreprises examinent où en sont leurs objectifs pour 2023 et commencent à établir leur budget pour 2024. S’il y a des fonds dans leur budget 2023, ils chercheront à embaucher. Et s’ils envisagent des revenus pour 2024 et qu’ils ont besoin d’un nombre d’employés pour y parvenir ils doivent embaucher dès maintenant.
«La plupart des entreprises en Belgique ont une année budgétaire qui va de janvier à décembre. En septembre, elles font donc souvent le point sur le budget qu’il leur reste pour engager. On notera que les sociétés internationales ont régulièrement des années budgétaires qui vont d’avril à mars, ce qui explique qu’il y a une vague d’embauche pour les sociétés internationales dans la période de janvier à mars. Mais si on regarde au niveau national, le pic est clairement en septembre, et ce même si on y inclut les sociétés internationales. »
Il y a-t-il un mauvais moment pour postuler ?
Toujours selon Nora Van den Eynden, « on constate la plus grande baisse des embauches en juillet et août. De septembre à décembre on a la période dans lesquelles on a le plus d’engagements. En novembre et décembre on une petite baisse dû au fait qu’il a de nouveau des vacances et que le personnel des ressources humaines a d’autres soucis à régler. Néanmoins, avec un taux de chômage inférieur à 6%, il y a beaucoup de postes vacants toute l’année. Il y a beaucoup de mouvement sur le marché de l’emploi. Le marché est clairement en manque de candidats et effectue des recherches actives autour des postes à pourvoir. Ce qui veut dire que ceux qui cherchent un emploi ou envisagent de changer, tous les moments sont bons pour postuler ».
Astuces pour booster sa candidature
– Beaucoup de recrutements se font par LinkedIn. C’est moins formel et il y est plus facile d’interagir. Les recruteurs sont aujourd’hui très actifs sur ce réseau social et avec beaucoup de résultats. Il est donc très important d’avoir un profil à jour. Et ne pas hésiter non plus à faire soi-même la démarche. Vous serez surpris par le nombre de personnes prêtes à vous aider. Ceux qui ne demandent rien ont 100% de chances de ne pas obtenir ce qu’ils veulent.
– Tant que vous êtes sur LinkedIn, faites du réseautage. Si vous postulez pour un emploi, il ne faut pas hésiter à envoyer un message et à réitérer son enthousiasme pour la fonction. Si vous cherchez un travail activement, faites même du réseautage une priorité. Loin d’être une perte de temps, le réseautage est particulièrement payant puisque les recommandations basées sur les relations représentent 70 % de tous les recrutements effectués par les employeurs.
– Mettre en avant ses capacités non techniques comme sa facilité d’adaptation et sa flexibilité. Soit autant de choses utiles en ces temps où l’IA remplace de nombreux talents. Le monde du travail change très vite pour l’instant et il est très important d’avoir des candidats qui peuvent passer d’un système à l’autre, s’adapter rapidement. Soyez aussi flexible pour l’heure et l’endroit de l’entretien.
– Bien analyser la culture de la société pour laquelle on postule. On trouve tout sur internet aujourd’hui et ça n’est donc plus si compliqué. Le fait qu’il y ai un «match» entre le candidat et la société est parfois tout aussi important que les compétences ou l’expérience.
– Postulez tôt. Il ne faut donc pas attendre la date limite des candidatures.
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