Les parents salariés risquent de démissionner en masse si le télétravail est restreint
Pas moins de 71% des parents actifs envisageraient de démissionner s’ils devaient davantage se rendre au bureau, montre un sondage de Remote. Autre problème constaté : les garderies sont très chères.
Le télétravail est quelque peu devenu la norme dans le monde du travail et dans le vie de nombreux salariés. Et pour certains, il est devenu un besoin vital : c’est le cas des parents. Ils peuvent ainsi combiner le fait de travailler et la garde des enfants.
Cet élément est devenu si important que sept parents qui travaillent sur dix (71%) envisagent de quitter leur emploi si les possibilités de faire du télétravail sont davantage restreintes. C’est ce qu’a réalisé Remote, une plateforme de gestion des ressources humaines, en sondant les parents belges actifs.
Dans ce groupe, bon nombre des répondants indiquent déjà ressentir une augmentation de la pression quant au télétravail, car les entreprises ont mis en place des politiques de retour au bureau (et ils envisagent déjà de quitter leur emploi). De l’autre côté, ils peuvent également “rencontrer des difficultés” lorsqu’ils font la demande pour travailler de manière plus flexible. C’est le cas pour 23% des parents sondés.
Pénurie de main d’oeuvre et productivité
71% qui seraient prêts à quitter leur travail, c’est un chiffre élevé. Et voir autant de monde partir, cela représente un risque pour les entreprises. C’est qu’il y a actuellement une pénurie de main-d’oeuvre : il est déjà difficile de recruter des personnes. S’il faut en plus faire face à une vague de démissions, c’est un double casse-tête.
Mais Remote constate que les entreprises “ne facilitent pas la tâche des parents actifs en matière de travail flexible.” Les chiffres mettent ainsi en lumière “un écart croissant entre les attentes des employés et les politiques des employeurs.” Et faute d’obtenir la flexibilité qu’ils désirent, “les meilleurs employés risques de partir chez la concurrence”, selon Remote. Tout comme les candidats, “le télétravail étant le deuxième facteur le plus important après le salaire dans le choix d’un emploi.”
Offrir cette flexibilité ne permettrait non seulement d’attirer et de retenir les meilleurs éléments, mais aussi d’améliorer la productivité et de créer un plus grand vivier de talents. “72 % des entreprises ayant mis en place un modèle de travail à distance international ont constaté une augmentation de la productivité”, selon une autre enquête de Remote.
Équilibre vie pro-vie privée et coût prohibitif de la crèche
La flexibilité pose la question plus générale de l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée. C’est un élément très important pour les parents. Et selon des experts en ressources humaines, tout comme concernant la flexibilité, offrir cet équilibre aux travailleurs est d’ailleurs un moyen, pour les entreprises, de retenir les talents, dans ce contexte de pénurie.
Remote donne aussi d’autres chiffres sur l’équilibre vie professionnelle – vie privée des parents, de manière plus générale. Il y a ainsi un parfum de grande réduction des heures de travail dans l’air : 82% des parents souhaitent travailler moins afin d’avoir un meilleur équilibre et pour réduire les coûts de la garde. C’est qu’ils sont très élevés en Belgique : 700 euros par semaine, en moyenne (contre moins de 500 euros, en France). “Ce fardeau financier, associé à un manque de flexibilité, contraint les parents à faire des choix difficiles qui affectent leur carrière et leur vie familiale”, souligne le rapport.
Au-delà des coûts, on peut ajouter qu’il y a aussi un problème de disponibilité de places. C’était un des sujets de la campagne électorale (encore plus en Flandre qu’en Belgique francophone), et il reste donc à voir si les nouveaux gouvernements s’attaqueront au problème. C’est en tout cas un besoin important pour les parents, mais aussi pour les entreprises.
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