Les métiers ont-ils un genre ?
MonCVparfait a voulu examiner l’état actuel des préjugés de genre dans le monde professionnel en interrogeant plus de 1000 employés. La société a interrogé les idées reçues courantes, leur effet sur le marché du travail et la division entre les métiers dits masculins et féminins.
Selon les participants à cette enquête, certaines professions sont plus adaptées aux femmes : enseignante, garde d’enfants, aide à domicile, réceptionniste, coiffeuse et infirmière/aide médicale. D’autres sont davantage associées aux hommes : officier de police, pompier, secrétaire, chauffeur routier, ouvrier du bâtiment et électricien. Près de la moitié des professions évoquées n’ont été associées à aucun genre. Les métiers neutres évoqués sont les suivants : médecin, avocat·e, manager, informaticien·ne, travailleur·euse social·e, ingénieur, vendeur·euse, analyste financier·e et politicien·ne. Dans ces carrières, hommes et femmes peuvent évoluer sans être limité·e·s par des stéréotypes de genre.
Le genre d’une personne détermine-t-il ses performances dans un métier ? En théorie, non. Mais en pratique, peut-être, révèle le sondage. Certaines caractéristiques de genre, comme la force physique pour les hommes ou l’empathie pour les femmes, peuvent ainsi faciliter ou freiner la progression professionnelle.
Le genre, des effets sur les performances ?
Les personnes interrogées estiment que pour neuf des 21 métiers cités (43 %), le genre n’a aucun effet sur les performances. Ainsi, hommes et femmes font de très bon·ne·s avocat·e·s, managers, secrétaires, médecins, informaticien·ne·s et développeur·euse·s, travailleur·euse·s sociaux, vendeur·euse·s, analystes financier·e·s et politicien·ne·s. Cependant, les femmes sont jugées meilleures dans les professions d’enseignante, de garde d’enfants, d’aide à domicile, de réceptionniste, de coiffeuse et d’infirmière / aide médicale.
Les hommes sont considérés meilleurs dans les professions d’officier de police, de pompier, de chauffeur routier, d’ingénieur, d’ouvrier du bâtiment et d’électricien.
Dans le milieu du travail, le genre n’est pas le facteur décisif. Comme le montrent les réponses des participants, dans la plupart des cas, les compétences professionnelles sont plus importantes que les caractéristiques de genre.
Les métiers dans lesquels les compétences priment sur le genre sont les professions d’enseignant·e, d’officier de police, d’avocat·e, de manager, de secrétaire, de médecin, d’aide à domicile, d’informaticien·ne, de travailleur·euse social·e, de réceptionniste, d’ingénieur, de coiffeur·se, de vendeur·se, d’infirmier·e/aide médical·e, d’ouvriers du bâtiment, d’analyste financier·e et de politicien·ne.
Deux professions ont toutefois partagé les participants : les pompiers et les électriciens. Dans les deux cas, les compétences professionnelles ont été jugées plus importantes que le genre à 51 % contre 49 %. Cependant, les privilèges de genre ne sont pas totalement effacés. Le genre apparaît comme le facteur décisif dans deux professions : les baby-sitters et les chauffeurs routiers.
Les personnes sondées considèrent à 45 % que le genre n’a aucune incidence sur la fiabilité des personnes et des professions masculines ou féminines. Pour leur part, 28 % estiment que les femmes sont plus fiables, tandis que 27 % font davantage confiance aux hommes.
En matière d’orientation professionnelle, il semble que le genre compte. Plus de sept personnes sur dix (74 %) pensent que le genre doit jouer un rôle dans le choix d’une carrière. 71 % des personnes sondées pensent qu’il est plus difficile pour une femme à trouver un emploi dans une profession à prédominance masculine. À l’inverse, 70 % considèrent qu’il est plus difficile pour un homme de trouver un emploi dans un secteur à prédominance féminine. 81 % des femmes interrogées accepteraient de travailler dans un secteur à prédominance masculine, tandis que 79 % des hommes accepteraient de travailler dans une branche à prédominance féminine.
Le genre, cause de difficultés
Tout travail présente des difficultés quel que soit le genre de l’employé. Cependant, le genre peut être la cause de difficultés, en particulier pour qui choisit un secteur dans lequel le genre opposé est surreprésenté.
Les origines de ces difficultés vont des facteurs physiques et psychologiques aux préférences sociales et culturelles qui nuisent à la progression et aux possibilités d’évolution des femmes.
L’une des difficultés les plus manifestes que les femmes peuvent rencontrer dans un métier à prédominance masculine concerne la force physique. Certaines tâches et professions nécessitent une certaine force que l’on associe généralement aux hommes. Les femmes exerçant ces métiers sont donc souvent considérées comme étant moins efficaces que leurs collègues masculins. Le haut niveau de stress et d’anxiété est également une difficulté importante : la nécessité de faire ses preuves peut générer une pression plus importante pour les femmes travaillant dans un environnement à prédominance masculine. De plus, l’intimidation et la violence fondée sur le genre peuvent créer un environnement hostile et dangereux.
Enfin, les stéréotypes liés à la grossesse et la maternité, le manque de respect de la part des collègues ainsi que les opportunités limitées en matière d’augmentation de salaire et de progression de carrière sont des problèmes souvent rencontrés par les femmes au travail.
Manque de soutien et incompréhension
Tout comme pour les femmes, les difficultés rencontrées par les hommes vont des stéréotypes sociaux et culturels aux facteurs psychologiques. Le manque de soutien ou les incompréhensions de la part d’autres hommes représentent une difficulté majeure. Cela peut comprendre le sentiment d’être isolé ou dévalorisé par les autres hommes, qui ne saisissent pas la valeur du travail réalisé dans un domaine traditionnellement occupé par les femmes. Cela s’accompagne d’un manque de reconnaissance et d’un sentiment de honte. Comme pour les femmes, les hommes peuvent souffrir d’un manque d’opportunité d’évolution de carrière. Enfin, il semble que les individus (clients ou bénéficiaires de services) ont peur de travailler avec un homme lorsqu’il exerce un métier traditionnellement féminin (par exemple, les postes en crèches, maternelles ou dans la garde d’enfants).
Des femmes trop émotives
Les difficultés à trouver un équilibre entre la vie personnelle et professionnelle sont les premières à être mises en évidence. Les femmes sont plus susceptibles de s’occuper des enfants et des personnes âgées de leur famille, ce qui rend la conciliation entre ces responsabilités et les exigences professionnelles difficiles. Une autre difficulté identifiée réside dans la maîtrise des émotions. Il est avancé que les femmes sont possiblement plus à même que les hommes de manifester des émotions telles que la tristesse, l’empathie ou la frustration, qui peuvent être identifiées comme étant des points faibles dans le monde professionnel. Elles peuvent également choisir de ne pas montrer leurs véritables émotions, ce qui peut être perçu comme une faiblesse. Enfin, les difficultés à demander de l’aide s’ajoutent à la liste.
Des hommes colériques
Les hommes, eux aussi, peuvent être jugés « trop émotifs », peuvent montrer leur frustration ou leur colère, ce qui est perçu comme leur plus grande faiblesse. La supposition selon laquelle les hommes ont une plus grande volonté décisionnelle que les femmes s’avère être un mythe. En effet, l’indécision occupe la seconde place dans ce classement. Les difficultés liées à l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie de famille touchent aussi les hommes. Il peut être attendu d’eux qu’ils fassent passer leur carrière avant leurs responsabilités privées, mais cela ne veut pas dire qu’ils ne doivent pas endosser ces responsabilités. Le manque de confiance en soi, qui figure en dernière position du classement, suggère que les hommes peuvent avoir du mal à se présenter comme étant forts, compétents, sûrs d’eux, ce qui peut conduire à un sentiment d’insécurité et de doute.
Les points forts des femmes au travail
Compétences techniques ;
Capacité à résoudre des problèmes ;
Prise de décision ;
Compétences en gestion et en direction ;
Attention au détail ;
Prise de risque ;
Flexibilité ;
Empathie et compréhension ;
Construction de relations ;
Intelligence émotionnelle ;
Réflexion stratégique.
Les points forts des hommes au travail :
Compétences techniques ;
Prise de risque ;
Prise de décision ;
Compétences en gestion et en direction ;
Réflexion stratégique ;
Attention au détail ;
Construction de relations ;
Intelligence émotionnelle ;
Flexibilité ;
Empathie et compréhension.
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