Le job-hopping en Belgique: une pratique courante chez les jeunes travailleurs

Smiling Chinese businesswoman waiting for a job interview with other candidates in the office. Some of them are in blurred motion. Photographed in medium format. © Getty

Changer fréquemment d’employeurs a un nom : le « butinage professionnel » (ou job-hopping). Les raisons de ces changements sont multiples : meilleures opportunités de carrière, salaires plus élevés ou encore de nouveaux défis plus attrayants.

Le Belge est-il un « job-hopper » ? Aujourd’hui, change-t-il d’emploi de plus en plus rapidement ? Pas vraiment, en fait, à en croire une étude d’Acerta (mai 2024). Les Belges travaillent en moyenne 11 ans et 4 mois pour le même employeur. En réalité, l’ancienneté moyenne a même légèrement augmenté, dépassant de près de 4 % celle d’il y a cinq et dix ans. Ainsi, les travailleurs belges ont en moyenne 3 ou 4 employeurs au cours de leur carrière.

Et qu’en est-il chez nos voisins français ? La situation est sensiblement la même qu’en Belgique. Selon le portail de statistiques Statista, les Français restent en moyenne 10,3 années auprès du même employeur.

Surtout les jeunes

Cependant, ce phénomène est plus particulièrement répandu chez les jeunes générations, qui souhaitent explorer différentes expériences professionnelles tout en développant un large éventail de compétences. Ainsi, la mobilité professionnelle varie selon l’âge. Une constatation que confirme une autre étude menée par le secrétariat social Partena Professional : les jeunes travailleurs dans la vingtaine changent d’emploi après seulement 1,6 an en moyenne, tandis que les salariés de 50 ans et plus tendent à rester environ cinq ans dans leur entreprise avant de partir. En comparaison, les salariés dans la soixantaine restent en poste près de 8 ans avant de changer d’employeur.

Un constat similaire est fait par l’Observatoire français des inégalités : ce sont principalement les jeunes employés et les personnes peu diplômées qui sont touchés par la précarisation des emplois. En 2021, 15,3 % des salariés occupaient un emploi précaire, un chiffre qui monte à 56,9 % chez les moins de 25 ans. Face à cette instabilité, les jeunes Français ont souvent peu de choix que de multiplier les expériences professionnelles pour améliorer leur situation.

Le type de contrat joue également un rôle dans ce phénomène. Beaucoup de salariés en CDD ou intérim aspirent à un CDI plus sécurisant. Ce manque de sécurité lié aux contrats à durée déterminée pousse de nombreux travailleurs à changer fréquemment d’emploi dans l’espoir de trouver une meilleure stabilité.

Le site de conseils en création de CV Livecarrer a fait une analyse en étudiant plus de 400 000 CV créés durant les six mois précédant juin 2024. Selon cette étude, il apparaît que ses utilisateurs ont en moyenne 105,11 mois d’expérience (soit 8,7 ans) et ont occupé près de 3,52 emplois, soit 29,82 mois (environ 2,5 ans) par emploi.

Belgique, patrie des PME

Il existe cependant une grande différence entre les plus grandes et les plus petites entreprises, précise Acerta. Ainsi, l’ancienneté moyenne varie considérablement en fonction de la taille de l’entreprise. Dans les sociétés de plus de 500 travailleurs, l’ancienneté atteint environ 15,5 ans, en hausse de 9 % sur la dernière décennie.

En revanche, dans les plus petites PME, l’ancienneté oscille entre 6,5 et 8 ans. « La Belgique est un pays de PME, précise Benoît Caufriez, directeur chez Acerta Consult. Les PME ne disposent pas des mêmes ressources et opportunités que les grandes entreprises en termes d’offres d’emploi et de possibilités de développement. Dans le même temps, le changement constant est également une réalité pour les PME, où le contexte de l’entrepreneuriat est en perpétuelle évolution. »

4 erreurs commises par les adeptes du job-hopping
Une tendance à la surestimation : Les adeptes du job-hopping ont souvent une vision de leurs aptitudes et de leurs perspectives qui ne correspond pas à la réalité. Ils considèrent leur employeur comme étant le problème, tout en minimalisant leur propre part de responsabilité.
Quitter plutôt que d’améliorer : Beaucoup cherchent à tout prix un autre travail, sans même explorer les opportunités au sein de leur propre entreprise.
Partir pour un meilleur salaire : Ils sont nombreux à quitter leur emploi pour un salaire plus élevé, mais ils oublient souvent que de bonnes relations avec leurs collègues ont plus de valeur à long terme.
Prendre peu de renseignements sur le nouvel employeur : Ils prennent rarement le temps de se renseigner sur la culture de l’entreprise qu’ils envisagent de rejoindre, risquant ainsi d’être rapidement insatisfaits, sauf si la fonction elle-même leur paraît plus prestigieuse.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content