Le burn-out: un programme d’accompagnement personnalisé voit le jour en Belgique

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Le burn-out est une maladie qui touche de nombreux travailleurs et coûte cher aux caisses de l’Etat. Pour mieux le prévenir et mieux le guérir, le ministre de la Santé lance un programme d’accompagnement des personnes présentant de premiers symptômes. Les retours du projet pilote sont très positifs.

Nous en parlions hier, une pénurie de main d’oeuvre particulièrement criante hante le marché du travail belge. Mais il y a un autre mal qui hante le marché du travail : les malades longues durée (qui sont plus de 500.000). Parmi les maladies, on trouve notamment les burn-out.

Le burn-out est une maladie mentale, pouvant par exemple découler du stress ou d’une surcharge de travail. Elle peut d’ailleurs être assez grave. Au-delà d’affliger le travailleur et d’indisposer l’entreprise, elle pèse aussi sur les finances publiques et le déficit du budget du gouvernement, en termes de dépenses pour la santé.

Dans une analyse chiffrée sur l’importance du phénomène du burn-out et autres troubles mentaux, l’INAMI indique, qu’en 2020 le burn-out et la dépression (classés dans une même catégorie) représentaient 1,6 milliard d’euros en frais d’assurance indemnité. Mais ce n’est qu’une partie des coûts – il faut aussi compter les charges sur les entreprises ou encore le manque à gagner en termes de cotisations sociales des travailleurs en arrêt, par exemple.

Accompagner

Il vaut donc mieux prévenir que guérir, se dit le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke (Vooruit). Ce mercredi, il annonce un plan, personnalisé, pour accompagner les personnes présentant de premiers symptômes, afin d’éviter l’aggravation.

Comment cela fonctionne-t-il ? “La participation à ce trajet est confidentielle et entièrement gratuite. Ce trajet traite tant la dimension organisationnelle (manque de soutien hiérarchique, reconnaissance) que les composantes individuelles (stress, surmenage) du burn-out”, peut-on lire dans le communiqué. Les personnes en question seront ainsi relayées vers des professionnels de la santé, comme des médecins, des psychologues cliniciens, des psychologues du travail, des kinésithérapeutes et des conseillers en prévention.

“Ce sont le médecin généraliste ou le médecin du travail, des personnes de référence et de confiance, qui peuvent faire un diagnostic et proposer le programme aux personnes”, nous explique Sandrine Daoud, porte-parole du ministre.

Le projet estime ainsi aider 1.650 personnes par an à se sentir mieux au travail, à y rester ou à y revenir plus facilement et à éviter une aggravation du burn-out. Cela avec un budget de six millions d’euros.

Retour positif du projet pilote

Fedris, l’agence fédérale des risques professionnels, avait déjà mené un projet pilote de cet accompagnement dans le secteur bancaire et de la santé. Les retours sont très positifs : “Une amélioration de leur état de santé tant physique que psychologique est constatée, avec un maintien de cette amélioration dans le temps. Ces améliorations peuvent encore être constatées après six mois. A la fin du trajet d’accompagnement, les plaintes de burn-out ont fortement diminué ou même disparu dans une grande majorité des cas. Les résultats se traduisent également par une diminution de la consommation de soins de santé (médicaments, consultations, examens médicaux) pendant et après la démarche”, peut-on lire dans le communiqué. Il précise aussi que les personnes qui ont suivi le programme en sont très satisfaites.

Autre retour positif : plus de la moitié des travailleurs étaient en arrêt maladie au moment de commencer le programme, mais la majorité d’entre eux ont pu reprendre le travail pendant ou après ce suivi. Après le projet pilote, le programme est donc étendu aux autres secteurs.

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