Intelligence artificielle : les chiffres étonnants de son utilisation au travail

Stress et ­épuisement 
au travail
sont des maux dont la Génération Z souffre également. © Getty Images

Un quart des personnes interrogées déclarent avoir déjà perdu un emploi à cause de l’intelligence artificielle (IA), un employé sur dix a peur que cela lui arrive, mais tous ont envie de développer leurs compétences. Voilà les constats surprenants d’un nouveau rapport sur l’IA dans le monde du travail.

L’intelligence artificielle devrait grandement bouleverser le monde du travail. Mais qu’en pensent les travailleurs aujourd’hui ? C’est ce qu’a voulu savoir Zety, site spécialisé dans le conseil en ressources humaines et recrutement. Il a donc sondé les travailleurs sur leur ressenti et leurs craintes quant à l’IA, tout comme les opportunités qu’ils y voient. Et les chiffres peuvent être intrigants.

Utilisation de l’IA et volonté de formation

Force est de constater que l’immense majorité des travailleurs utilise l’IA. 1% seulement des personnes interrogées ne l’utilise pas du tout, montre le rapport. 71% des travailleurs utilisent ainsi l’IA au travail (23% l’utilisent au travail et à des fins personnelles, 48% seulement au travail), et le reste (28%) l’utilise à des fins privées uniquement.

Depuis quand utilisent-ils l’IA ? La majorité des répondants (60%) indique avoir commencé à l’utiliser en 2023. 26% d’entre eux n’ont commencé que cette année (entre janvier et mars) – une croissance rapide donc. En 2021 et 2022, ils étaient encore beaucoup moins nombreux à tester les outils d’IA : 5 et 8%, respectivement. Pour mémoire, ChatGPT a débarqué à la toute fin de l’année 2022.

1% des travailleurs n’utilise toujours pas l’IA donc, mais cela pourrait vite changer, montre le rapport. Car il ne s’agit pas forcément de personnes qui font de la résistance contre la machine, mais de personnes qui n’ont peut-être pas encore eu l’opportunité de s’y essayer : elles indiquent en tout cas vouloir s’y former. “Aucune personne interrogée (0 %) n’a déclaré ne pas avoir d’intérêt pour le développement des compétences en IA”, souligne le rapport.

“Les employés font un effort pour garder une longueur d’avance en améliorant leurs compétences. Lorsque l’on a demandé aux participants s’ils ont suivi une formation ou pris d’autres mesures pour développer leurs compétences en IA, la majorité a répondu ‘oui'”, peut-on également lire.

Peur du licenciement et licenciements réels

Une des raisons qui pourrait pousser les travailleurs à massivement adopter l’IA pourrait être la peur de perdre son travail et de se faire remplacer par une machine. 89% des répondants confirment craindre ce scénario.

“Ces peurs ne sont pas infondées. Un quart des répondants a déclaré avoir déjà subi une perte d’emploi directement liée à l’IA. Les résultats de l’enquête suggèrent que les jeunes employés, qui sont plus susceptibles d’occuper des postes de premier échelon, ont été les plus touchés par les pertes d’emploi liées à l’IA”, continue le rapport.

43% des jeunes de moins de 25 ans indiquent ainsi avoir perdu leur travail à cause de l’IA. Chez les plus de 41 ans, la part est plus petite, mais c’est néanmoins 19% des personnes qui ont été mises à la porte.

Qu’est-ce que cela nous dit sur l’avenir du monde du travail ? Zety en tire la conclusion suivante : “Se familiariser avec les outils d’IA, développer des compétences techniques et identifier les opportunités de commencer à travailler avec l’IA en milieu de travail sont des étapes indispensables pour garder le dessus alors que l’IA commence à avoir un impact profond sur le lieu de travail. Un vent de changement souffle et il est clair que l’apprentissage, la formation et l’adaptation sont les meilleures voies à suivre.”

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