Fiscalité automobile: tout ce qui change en 2025
Aujourd’hui, tout est fait pour inciter les entreprises à adopter des alternatives plus écologiques pour leurs véhicules de société. Mais quelles sont les règles fiscales et sociales dont employeurs et employés doivent tenir compte cette année ?
Lorsqu’un employé bénéficie d’une voiture de société, qu’il utilise également pour ses déplacements privés, cet avantage de toute nature (ATN) est considéré comme un revenu imposable par le fisc. Le montant de cet avantage est calculé selon une formule qui prend en compte :
• la valeur catalogue du véhicule,
• un coefficient de dégressivité (lié à l’âge du véhicule),
• un pourcentage de CO2.
En d’autres termes, plus le véhicule est cher, récent et polluant, plus la taxe sera élevée.
« Le pourcentage de CO2 dans la formule du calcul de l’ATN dépend du niveau d’émissions de la voiture de société, auquel est appliquée une valeur de référence », explique Dimitri Lemaire, directeur des services fiscaux et juridiques chez Moore, une société d’expertise comptable et de conseil. « Cette valeur de référence correspond à la moyenne des émissions des nouvelles voitures immatriculées en Belgique. » Ces dernières années, cette moyenne a considérablement diminué grâce à la transition écologique du parc automobile belge.
Transition écologique
Si cette évolution est une bonne nouvelle pour le climat, elle l’est moins pour les conducteurs de voitures de société roulant à l’essence ou au diesel. En effet, plus la moyenne des émissions des nouveaux véhicules baisse (et donc la valeur de référence de CO2), plus l’imposition sur l’avantage de toute nature augmente.
Prenons un exemple concret : un employé dispose d’une BMW 530d équipée d’un moteur diesel (émissions de 149 g de CO2/km) avec une valeur catalogue de 52 500 euros. En 2025, l’ATN pour ce véhicule sera de 543,75 euros par mois, contre 521,25 euros l’année précédente. Cela représente une hausse de 4,30 %.
« Pour les véhicules à essence, l’augmentation de l’ATN est généralement encore plus importante », précise Karel Van De Steene, manager en fiscalité des entreprises et fiscalité internationale chez Moore. « En revanche, pour les voitures électriques, peu de changements sont à signaler. Ces véhicules étant à zéro émission, un pourcentage forfaitaire de 4 % est appliqué. De même, les véhicules hybrides, qui ne doivent pas dépasser 50 g de CO2/km, bénéficient également de ce forfait. »
En 2025, toutes les voitures de société sont soumises à un avantage de toute nature minimum de 1 650 euros/an, soit 137,50 euros/mois. En 2024, ces montants étaient respectivement de 1 600 euros/an et 133,33 euros/mois.
La déductibilité fiscale continue de diminuer
Cette fiscalité sur les véhicules de société émetteurs de CO2 ne pèse pas seulement sur les employés, mais aussi sur les employeurs. En effet, les règles deviennent chaque année plus strictes, rendant les véhicules à essence ou diesel de moins en moins attractifs. Leur déductibilité fiscale diminue progressivement, en fonction de leur date d’acquisition.
« Pour les véhicules essence et diesel acquis avant le 1er juillet 2023, rien ne change », précise Dimitri Lemaire. « Les anciennes règles de déductibilité restent applicables en 2025, ce qui signifie que les frais professionnels liés à ces véhicules continuent d’être déductibles dans les mêmes proportions. »
En revanche, la déductibilité fiscale maximale des véhicules à carburant achetés, loués ou pris en leasing entre le 1er juillet 2023 et le 31 décembre 2025 diminue chaque année. Pour les véhicules avec des émissions de CO2 supérieures à zéro, acquis à partir du 1er janvier 2026, la déductibilité fiscale sera supprimée. À compter de cette date, seuls les véhicules neutres en carbone permettront de déduire les frais professionnels liés à leur usage.
« Les véhicules à zéro émission, comme les voitures électriques, resteront déductibles à 100 % s’ils sont acquis avant le 1er janvier 2027 », explique Karel Van De Steene. « Cependant, même pour ces véhicules, la déductibilité sera progressivement réduite après cette date. »
Diminution de la déductibilité fiscale des véhicules à carburant
Année | Déduction fiscale maximale |
2025 | 75% |
2026 | 50% |
2027 | 25% |
2028 | 0% |
Suppression de la déductibilité minimale
Jusqu’à récemment, une déductibilité minimale s’appliquait en complément de la déductibilité maximale. En 2024, cette déductibilité minimale était de 50 %, ou de 40 % pour les véhicules émettant 200 grammes de CO2 par kilomètre ou plus. Mais depuis le 1er janvier 2025, cette déductibilité minimale n’est plus en vigueur. Cela signifie que la déductibilité fiscale peut désormais être réduite à zéro.
Ce scénario concerne les véhicules à carburant à fortes émissions de CO2, tels que :
• les voitures diesel émettant 240 g de CO2/kilomètre,
• les voitures essence émettant plus de 253 g de CO2/kilomètre.
Le parc automobile belge se verdit
Année | CO2 – valeur de référence pour les moteurs essence, LPG ou gaz naturel | CO2 – valeur de référence pour les moteurs diesel |
2025 | 71 grammes/km | 59 grammes/km |
2024 | 78 grammes/km | 65 grammes/km |
2023 | 82 grammes/km | 67 grammes/km |
2022 | 91 grammes/km | 75 grammes/km |
Augmentation de la contribution de solidarité
La contribution de solidarité, également appelée taxe CO2, vise à rendre les véhicules essence et diesel moins attractifs pour les entreprises. Il s’agit d’un montant forfaitaire que l’employeur doit verser mensuellement à la sécurité sociale (ONSS). Cette obligation a été instaurée en raison de l’absence de cotisation sociale sur l’ATN lié à l’usage privé des véhicules d’entreprise. « La contribution n’est obligatoire que si l’utilisation privée du véhicule de société est autorisée », précise Dimitri Lemaire. « Elle ne s’applique qu’aux salariés. Les indépendants ne sont pas soumis à cette contribution pour leurs véhicules d’entreprise. »
La contribution de solidarité est calculée en fonction des émissions de CO2 et du type de carburant utilisé par le véhicule. Un pourcentage d’indexation est également appliqué. Par le passé, le montant non indexé de la contribution minimale s’élevait à 20,83 euros. Depuis le 1er janvier 2025, une augmentation annuelle s’applique aux véhicules acquis à partir du 1er juillet 2023. Ces montants sont également soumis à une indexation, ce qui les augmente encore un peu plus. À noter que depuis le 1er juillet 2023, la contribution de solidarité est multipliée par un facteur (multiplicateur) qui augmente chaque année.
Karel Van De Steene explique : « L’augmentation annuelle de la contribution minimale et du multiplicateur peut rapidement entraîner un surcoût de 10 000 euros pour la durée moyenne d’utilisation (de quatre à cinq ans) d’un véhicule à carburant. Bien que ces contributions soient entièrement déductibles fiscalement pour l’employeur, elles peuvent néanmoins sérieusement peser sur la trésorerie d’une entreprise. »
Contribution de solidarité
Année | Contribution de solidarité minimum |
2025 | 23,41 euros |
2026 | 25,99 euros |
2027 | 28,57 euros |
2028 | 31,15 euros |
Année | Contribution de solidarité minimum |
2024 | 2,25 |
2025 | 2,75 |
2026 | 4 |
2027 | 5,50 |
Indexation des plafonds du budget mobilité
Le budget mobilité offre des possibilités supplémentaires d’optimisation pour toutes les parties concernées. Ce montant virtuel peut être réparti par les salariés entre trois piliers :
- une voiture de société écologique,
- des alternatives de transport durables (ainsi que des frais liés à un logement proche du lieu de travail),
- un montant en espèces.
Les choix dépendent des options proposées par l’employeur.
Pour éviter les abus, des seuils minimum et maximum s’appliquent au budget mobilité. Ces plafonds ont été indexés pour 2025. Cette année, le montant minimum s’élève à 3 164 euros, tandis que le montant maximum correspond à 20 % du salaire brut annuel total, avec un plafond de 16 875 euros.
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