Compétences vs ancienneté: comment maximiser son salaire en Belgique?

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Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

Une nouvelle enquête d’Acerta révèle une évolution majeure des critères de rémunération: les compétences et les performances prennent le pas sur l’ancienneté dans de nombreuses entreprises.

En Belgique, le salaire reste un sujet sensible, autant pour les travailleurs que pour les employeurs. Selon la dernière enquête d’Acerta, les Belges donnent une note moyenne de satisfaction de 6,8/10 à leur rémunération. Un chiffre en légère baisse par rapport à l’année précédente. Mais quelle est la vision des employeurs pour 2025? Outre l’indexation, quels sont les critères qui détermineront les éventuelles hausses de salaire?

Critère-clé dans la détermination du salaire

Si jusqu’à présent, l’ancienneté était un facteur-clé dans la progression salariale en Belgique, les politiques de rémunération des entreprises belges sont de plus en plus axées sur les compétences. Ainsi, 51% des employeurs veulent désormais rémunérer leurs salariés sur la base des compétences. 41% privilégient une rémunération basée sur les prestations. Seuls 15% des employeurs souhaitent encore donner plus de poids à l’ancienneté, chiffre Acerta.

Les travailleurs sont plutôt d’accord quant à ce que devrait être la base de la rémunération, mais ils sont encore nombreux (37%) à vouloir maintenir l’ancienneté comme critère de base de la détermination du salaire. «  De nombreux travailleurs tiennent au principe d’ancienneté en raison de sa clarté et de son objectivité, explique Laura Couchard, experte juridique chez Acerta. De plus, rémunérer sur la base de l’ancienneté favorise la loyauté des travailleurs dans les environnements caractérisés par une forte pénurie de main-d’œuvre. »

Ce sont surtout les travailleurs plus âgés, en particulier ceux de plus de 55 ans, qui sont en faveur d’une rémunération basée sur les années de service. Les plus jeunes y accordent moins d’importance et donnent plus de poids aux “compétences professionnelles ou personnelles”.

Quelles compétences feront grimper votre salaire en 2025?

L’ancienneté ne suffit donc plus à garantir une augmentation salariale. L’étude d’Acerta montre que que certaines compétences spécifiques seront de plus en plus valorisées:

  • Capacité d’adaptation et résilience: les employeurs (38,1%) et les travailleurs (36,5%) la placent en tête des compétences les plus importantes.
  • Culture numérique: un critère-clé pour 36,6% des employeurs, mais sous-estimé par les travailleurs (23% seulement).
  • Résolution de problèmes de façon créative (30,6%) et apprentissage tout au long de la vie (30,4%) semblent également être deux compétences essentielles.

« La résilience et la capacité d’apprentissage et d’adaptation resteront des compétences importantes à l’avenir. L’apprentissage tout au long de la vie y est étroitement lié, estime Laura Couchard. Compte tenu de l’évolution rapide du marché du travail et son lot de défis tels que la numérisation, l’allongement de la durée du travail et les nombreux malades de longue durée, il fallait bien s’y attendre. »

En d’autres termes, pour maximiser son salaire, il serait essentiel d’investir son temps dans l’apprentissage continu. Les travailleurs qui se forment aux nouvelles technologies et qui développent de nouvelles compétences seront sans doute mieux rémunérés. Et pour cause: les entreprises privilégient désormais les résultats et la valeur ajoutée. Dans ce contexte, il est crucial de négocier son salaire autrement, en mettant en avant ses compétences et non plus uniquement son ancienneté.

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