Cette main-d’œuvre qualifiée qui est encore largement ignorée en Belgique
McKinsey publie une étude qui casse certains préjugés sur les minorités et l’emploi. En Belgique, les personnes issues des minorités sont davantage détentrices d’un diplôme du supérieur, mais elles sont largement ignorées sur le marché de l’emploi.
56% des entreprises belges connaissent des difficultés pour recruter du personnel qualifié. C’est le chiffre le plus important en Europe, aux côtés des Pays-Bas. Et cette pénurie de talents devrait s’aggraver d’ici 2027. C’est du moins ce que pensent 52% des entreprises belges, apprend-on dans l’étude de McKinsey.
Cette étude s’attarde sur le potentiel largement inexploité des minorités ethnoculturelles en Europe. La Belgique ne déroge pas à cette problématique. Certains chiffres parlent d’eux-mêmes:
- Si les minorités ethnoculturelles (43%) sont plus susceptibles d’arrêter leurs études au niveau du secondaire inférieur ou en dessous que les non-minorités (39%), elles sont proportionnellement plus nombreuses (32%) à faire des études supérieures que les non-minorités (27%).
- Pourtant, le taux de chômage des minorités est plus de trois fois supérieur à celui des non-minorités dans notre pays. On leur rétorque souvent qu’elles sont surqualifiées pour leur fonction : elles sont deux fois plus susceptibles de faire face à cet argument.
- En outre, les minorités ne représentent que 8% du groupe des professions les mieux rémunérées, mais environ 20% des professions les moins bien rémunérées.
De qui parle-t-on ?
Les minorités ethnoculturelles représentent 15% de la population totale en Belgique, soit 1,7 million de personnes. Parmi elles, 41% sont issues du Moyen-Orient ou d’Afrique du Nord, 21% d’Afrique sub-saharienne, 14% d’Asie, 13% de Turquie et 11% d’Amérique du Sud et des Caraïbes.
Le Royaume-Uni (18%) connait la plus grande proportion de minorités ethnoculturelles, suivi par les Pays-Bas (17%) et la Belgique (15%).
Un énorme potentiel
Selon l’étude de McKinsey, recruter davantage de personnes issues des minorités pourrait combler les pénuries de compétences et de talents. Elles permettraient de couvrir un quart des emplois vacants. Cela représente un potentiel économique de 120 milliards d’euros pour les 27 pays de l’UE.
À plus long terme, face à la chute démographique du vieux continent, ignorer cette population serait une faute économique.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici