Absentéisme, jobs étudiants, télétravail : quatre mesures qui vont bousculer le marché du travail

Le nouvel accord de coalition apporte son lot de changements pour le marché du travail belge. Partena Professional a analysé quatre mesures clés et leur impact sur les employeurs et les travailleurs. Entre responsabilisation des grandes entreprises face à l’absentéisme, extension des jobs étudiants, reconnaissance du travail en train et réforme des flexi-jobs, décryptage d’un tournant social.

Absentéisme : un coût accru pour les grandes entreprises

Petite révvolution sur le marché du travail. Le gouvernement veut responsabiliser les entreprises face à l’absentéisme prolongé. Désormais, les employeurs devront financer 30 % des allocations des travailleurs en arrêt de longue durée durant deux mois.

L’analyse de Partena Professional, basée sur les données de 150 000 travailleurs issus de 20 600 entreprises, révèle que les grandes entreprises seront les plus touchées. Yves Stox, expert chez Partena, souligne : “Dans les entreprises de moins de quatre salariés, le taux de travail effectif était de 79 % en 2024, contre seulement 67,1 % dans les structures de plus de 1 000 salariés.”

Autre changement de taille : le salaire garanti ne sera plus obligatoire en cas de rechute après huit semaines de reprise (contre deux semaines auparavant). Une mesure jugée “justifiée” par Yves Stox : “6,1 % des travailleurs actifs en 2024 ont été en arrêt maladie au moins cinq semaines tout en percevant un salaire garanti.”

Jobs étudiants : un plafond relevé mais peu d’impact attendu

Le nouveau plafond annuel des heures de travail sous régime avantageux passe de 600 à 650 heures. Mais cette extension concerne-t-elle vraiment les jeunes travailleurs ?

L’analyse de Partena Professional, portant sur près de 38 000 étudiants en 2024, est sans appel : 90 % d’entre eux ne dépassaient déjà pas la barre des 600 heures. Mieux encore, 70 % travaillaient moins de 400 heures par an. “Les étudiants cherchent avant tout un équilibre entre études, travail et loisirs. Pour la plupart, 400 heures par an, soit l’équivalent d’une journée par semaine, suffisent amplement”, analyse Yves Stox.

Télétravail hybride : le train devient un bureau à part entière

Autre mesure innovante : les heures de travail effectuées dans le train pourront être comptabilisées comme du télétravail. Mais est-ce vraiment une avancée légale ?

Pour Partena Professional, la mesure est avant tout symbolique. “Le télétravail implique déjà une organisation flexible, où seul compte le résultat. Légiférer sur la possibilité de travailler dans le train ne change donc pas fondamentalement les choses”.

Flexi-jobs : une extension qui ne profitera qu’à une minorité

Afin de dynamiser le marché de l’emploi, le gouvernement relève le plafond de revenus des flexi-jobbers de 12 000 à 18 000 euros et élargit le système à tous les secteurs. En parallèle, le salaire minimum horaire passe de 17 à 21 euros.

Mais l’impact reste incertain. D’après Partena Professional, seuls 3,4 % des flexi-jobbers en 2024 dépassaient déjà le seuil de 12 000 euros annuels. “Les comportements évolueront peut-être, mais dans l’immédiat, la mesure ne concerne qu’une fraction des travailleurs”, observe le secrétariat social.

Un équilibre entre responsabilisation et flexibilité sur le marché du travail

Avec ces mesures, le gouvernement cherche à la fois à responsabiliser les entreprises sur l’absentéisme tout en offrant plus de flexibilité aux travailleurs. Reste à voir si ces réformes auront un impact durable sur l’emploi et la productivité. Les entreprises devront rapidement s’adapter à ce nouvel environnement réglementaire.

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