Reprise de Mestdagh par Intermarché: pas de licenciement prévu, mais de possibles réductions de salaires?
Un conseil d’entreprise extraordinaire s’est tenu ce lundi matin au siège du groupe de supermarchés Mestdagh, dont la reprise par l’enseigne Intermarché est effective depuis le 3 janvier dernier. La direction devait notamment présenter “son ambition pour l’entreprise et ses points de vente”.
Si la direction de Mestdagh s’est voulue “rassurante” en n’annonçant “aucune restructuration ou fermeture” de ses points de vente, les syndicats restent néanmoins “dubitatifs quant aux futures conditions de travail”, confie à l’agence Belga Myriam Delmée, du Setca. Et pour cause: le passage en franchise entraînerait un changement de commission paritaire pour les salariés des magasins franchisés de Mestdagh. Ces derniers bénéficieraient non plus de la commission paritaire 202, mais de la commission paritaire 202.01. “A terme, celle-ci entraînerait une réduction de 20 à 25% des conditions salariales“, déplore la syndicaliste.
Du côté de la direction, on affirme que pour le personnel, rien ne changera puisque les salariés sont couverts par la convention collective (CCT) 32bis, qui prévoit la reprise des travailleurs transférés aux mêmes conditions que celles octroyées par l’employeur précédent. “Pourquoi devrait-on passer sous franchise si les conditions de travail restent identiques?”, s’interroge Mme Delmée.
Un passage en franchise progressif
La question est de savoir combien de temps les salaires et avantages du personnel resteront en l’état, car la direction souhaite appliquer progressivement le modèle de franchise à tous les magasins Intermarché. “Ce programme sera mis en oeuvre étape par étape, dans le respect de la législation sociale et avec un dialogue avec les syndicats et le personnel”, a assuré la direction dans un communiqué.
Deux conseils d’entreprise extraordinaires sont prévus le 12 et le 24 janvier. Les organisations syndicales espèrent recevoir plus de précisions sur les nouvelles conditions de travail.
Se développer en Flandre
Désormais propriétaire de 163 magasins en Wallonie et à Bruxelles, pour un chiffre d’affaires combiné de 1,432 milliards d’euros, le groupe reluque également la Flandre et espère implanter de futurs magasins dans le nord du pays.