Que sont les dark stores, « ces activités destructrices du petit commerce »?

Quatre grandes villes européennes, Paris, Barcelone, Marseille et Lyon, ont demandé vendredi un encadrement européen face aux « dérives de la « quick city » », dont les « dark stores », ces locaux de stockage des produits courants livrés à domicile.
Ces « nouvelles activités », qui suivent de précédentes vagues d’innovation issues de « l’économie de la flemme » (VTC, meublés touristiques, trottinettes électriques et vélos en libre-service…), « reposent sur une approche prédatrice du marché » et « sont destructrices du petit commerce », estiment les quatre cités dans une déclaration commune.
Le développement des « dark stores » se fait en outre « au détriment de la qualité de vie » des habitants, soulignent-elles, en déplorant notamment « des nuisances générées par les ballets incessants de livreurs ».
Les quatre villes ont invité d’autres métropoles européennes (Bordeaux, Cologne, Nice, Rome, Munich, Varsovie, France Urbaine, Euro Cities) à les rejoindre pour réclamer que soit « mis à l’agenda du Parlement européen » un meilleur encadrement vis-à-vis du développement de « services numériques qui ne reposent pas sur un modèle économique effectif ».
Un cadre juridique nécessaire
Emmanuel Grégoire, adjoint à l’Urbanisme de la maire (PS) de Paris Anne Hidalgo, réclame notamment un « cadre juridique à l’échelle européenne en matière de droit du travail sur ces plateformes » afin d’y éviter une « régression des droits sociaux », a-t-il dit lors d’un point de presse. « Les innovations créent de l’emploi, mais pour combien d’emplois détruits en face ? », s’interroge aussi l’élu parisien.
« C’est un sujet qui touche au cadre de vie et nous n’avons aucun outil, aucune ressource pour y faire face« , a ajouté auprès de l’AFP Rebecca Bernardi, adjointe chargée du Commerce de la mairie de Marseille. « Tout ce système d »ubérisation’ transforme la ville vers laquelle nous souhaitons aller, une ville plus calme, plus apaisée », a-t-elle déploré. « La seule solution aujourd’hui, c’est de jouer au chat et à la souris en modifiant les plans locaux d’urbanisme ou avec la police municipale [pour verbaliser les livreurs en infraction]. Il nous faut des armes plus concrètes », a-t-elle poursuivi.