Pourquoi les touristes chinois n’atterriront plus à l’aéroport de Liège

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L’aéroport de Liège perd une de ses rares liaisons régulières passagers, avec la Chine, à partir du 30 septembre. Il espère que le trafic reviendra au printemps. Pourquoi a-t-il tant de mal à attirer des vols réguliers ?

Décidément, Liege Airport (Bierset) éprouve toutes les peines du monde à développer du trafic régulier. Il recevait depuis avril 2015 des vols en provenance de Chine, affrétés par le tour operator U-Tour. Ils seront stoppés à partir du 30 septembre. Il y en avait 3 par semaine de prévus pour la saison d’hiver. L’été, il y avait jusqu’à 6 vols hebdomadaires. Un couac, annoncé par notre confrère Le Soir, qui montre toute la difficulté pour l’aéroport de Liège à attirer du trafic passager régulier garantissant une activité toute l’année.

Seuil de rentabilité : 500.000 passagers par an

Liege Airport, plutôt fort dans le fret, dispose d’une aérogare susceptible d’accueillir 1 million de passagers par an, et qui devrait accueillir environ 500.000 passagers l’an pour être rentable. Malgré de nombreux efforts, le trafic ne dépasse guère les 300.000 passagers, pour l’essentiel des vols très saisonniers organisés par les compagnies JetairFly, Thomas Cook ou Air Corsica.

Les vols en provenance de Chine apportaient un trafic toute l’année, représentant près d’un tiers du total des passagers de Bierset, mais était apparemment fragile. Le tour operator chinois U-Tour affrète des avions d’une compagnie russe, I-Fly, et font un stop à Moscou. La fin des vols est dû à l’arrêt du contrat entre U-Tour et I-Fly. Les voyageurs chinois arrivaient à Liège pour partir en autocar vers leurs destinations européennes. L’aéroport de Liège espère que U-Tour trouvera un autre transporteur pour la saison d’été. “En avril prochain” dit Christian Delcourt, porte-parole de l’aéroport , “nous espérons que U-Tour trouvera un autre transporteur.”

Cet arrêt est une tuile car les Chinois représentaient environ 150.000 passagers sur un an et demi. Il intervient après quelques lancements interrompus. En 2015, la compagnie belge VLM avait ouvert des vols vers Nice, Venise, Avignon et Bologne, et les a arrêtés après quelques semaines (VLM a depuis lors déposé son bilan). La même année, le Britannique BMI avait lancé des vols vers Munich, un important hub long-courrier. Elle a cessé après 8 mois, en raison d’un taux de remplissage insuffisant.

Une concurrence très dure

Liège Airport souffre de la forte concurrence de Brussels Airport et de Brussels South Charleroi. Le sommet a été atteint en 2013 avec 315.293 passagers. En 2015, malgré l’arrivée des Chinois et le bref passage de VLM et de BMI, il arrivait à 299.292 passagers. Au moment où Brussels Airport et Brussels South Charleroi réalisaient, eux, des records historiques : respectivement 23,4 et 6,95 millions de passagers. Le premier aéroport est cher (28 euros de redevance et de sécurité par passager) mais a l’atout des nombreuses correspondances et d’un accès au rail. Le second est bon marché pour les compagnies (environ 2,2 euros par passager) et joue sur l’expérience concluante de plusieurs compagnies régulières comme Ryanair ou Wizzair. Il en voudrait davantage, ses tarifs sont très concurrentiels par rapport à son voisin wallon. Un des atouts de Liège est la piste plus longue que celle de Charleroi, plus propice aux longs courriers, et une aérogare peu bondée.

Un espoir, toutefois : que la nouvelle compagnie belge, Air Belgium, lancée par Niky Terzakis, vienne s’installer à Liège. Elle devrait compter 4 avions pour relier -hasard ?- la Belgique à des villes chinoises secondaires. Niky Terzakis, ancien CEO de TNT Airways, connait bien l’aéroport de Liège, mais n’a pas encore choisi son aéroport de base, qui pourrait aussi tout aussi bien être Brussels Airport ou Brussels South Charleroi.

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