Pieter Timmermans (FEB): “Les Diables auront tiré les leçons du match contre le Canada”

Pieter Timmermans © Belgaimage
Christophe De Caevel
Christophe De Caevel Journaliste Trends-Tendances

Grand supporter des Diables rouges et du Sporting d’Anderlecht, le CEO de la FEB voit la Belgique l’emporter contre le Maroc. “Et après, tout est possible”, dit-il.

D’où vient votre passion pour le football ?

Depuis ma jeunesse. Nous habitions pas loin du stade d’Anderlecht, j’allais régulièrement voir les matches. Je n’ai jamais joué moi-même, j’étais plutôt volley-ball, ce qui convient sans doute mieux à mon 1,90 mètre… Mais le foot m’a toujours passionné. Parce que c’est un sport d’équipe, il faut que tout le monde aille dans le même sens pour performer ; et parce qu’on n’est jamais sûr du résultat. Argentine battue par l’Arabie Saoudite, c’est totalement impensable et ça se produit quand même. C’est le côté amusant de ce sport.

Aviez-vous un joueur favori dans votre jeunesse ?

Robbie Rensenbrink. Il a gagné des titres et des coupes d’Europe avec Anderlecht, il a disputé la finale de la Coupe du monde avec les Pays-Bas. J’adorais ce joueur, son style, ses dribbles – on le surnommait “le serpent”. C’était un homme modeste, il ne voulait pas se mettre en avant, mais sur le terrain, c’était quelque chose.

Aujourd’hui, j’aime beaucoup Kevin De Bruyne. Il voit des choses que d’autres ne voient pas – même si ce n’est moins le cas quand il est énervé, comme lors du match contre le Canada. Il ne regarde jamais le ballon, il regarde ce qui se passe autour de lui, ce qu’il va faire avec le ballon. Ça, c’est extraordinaire.

Que voyez-vous comme parallèles entre le football et le monde de l’entreprise ?

J’en citerai trois. D’abord, le business est aussi un travail d’équipe. Tout seul, on ne peut rien obtenir. Une entreprise a besoin d’équipes rodées pour bien fonctionner. Ensuite, il faut toujours un capitaine fort, un pilote qui, parfois, peut prendre des positions même en dehors du foot ou du business. On le voit bien avec toutes les discussions autour du Qatar. C’est vrai dans l’entreprise qui fait partie du débat sociétal. Enfin, le foot est devenu international, comme l’économie. Une petite entreprise, si elle veut grandir, elle doit développer une stratégie au niveau mondial. Dans le foot, c’est la même chose et là, la Belgique a raté le coche. Il y a 30-40 ans, Anderlecht jouait dans le top européen. Aujourd’hui, aucun club belge n’en a plus les moyens. J’aimerais que cela change mais ça devient de plus en plus compliqué.

Vous évoquiez ce débat sur le Qatar. Cela vous pose-t-il problème que la coupe du monde ait été attribuée à ce pays ?

Il faut se poser les questions au bon moment, c’est-à-dire quand la décision de l’organiser là-bas a été prise. Il serait peut-être utile de fixer des critères, des conditions à respecter dans l’organisation de ces événements. Maintenant, les joueurs sont là pour jouer. Le reste, c’est au niveau politique. Aux dirigeants politiques, peut-être, de profiter de l’occasion pour formuler des observations.

Je n’irai pas voir de match au Qatar. En novembre-décembre, ce n’est pas la même ambiance qu’une coupe du monde en juin. Et, surtout, jouer au foot là-bas, dans des stades climatisés, c’est une empreinte écologique très élevée.

Que pensez-vous du début de compétition des Diables rouges ?

Le premier match n’a pas été sans souci – je comprendre l’énervement de Kevin De Bruyne – mais je suis certain qu’ils vont en tirer les leçons. L’équipe est un peu moins rôdée, il n’y a eu que quelques jours de préparation, c’est une grande différence avec le calendrier habituel. Le match contre le Maroc sera crucial, il faut se méfier, c’est une bonne équipe. Je pronostique une victoire 2-1 de la Belgique ce dimanche. Le Maroc va ouvrir le score mais la Belgique va réussir à hausse le tempo en seconde période pour l’emporter.

Je pense que Roberto Martinez et les Diables auront tiré les leçons du match contre le Canada et qu’ils atteindront les huitièmes de finale. A partir de là, tout est possible en football. A mesure qu’elle avance dans un tournoi, une équipe se renforce, elle gagne en confiance. En tant que vrai fan, j’espère vraiment que les Diables pourront aller jusqu’en finale. Mais, pour cela, ils devront jouer comme ils ne l’ont jamais fait auparavant, éviter les blessures et avoir un peu de chance aussi.

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