Perte de 40,6 millions pour Brussels Airlines, le management réduit son salaire, une crise “incomparable”

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Brussels Airlines a clôturé l’année 2019 avec une perte de 40,6 millions d’euros et un EBIT ajusté de -25,9 millions d’euros, indique la compagnie aérienne belge jeudi à l’occasion de la publication de ses résultats financiers annuels. L’entreprise a par contre enregistré une croissance de 1,7 % du nombre de passagers, pour atteindre un total de 10,2 millions de passagers.

Face à la crise du coronavirus, qui touche fortement la société –tous les vols seront cloués au sol dès samedi et pour quatre semaines-, le Management Board de Brussels Airlines a décidé, conjointement avec le Extended Management Board, de réduire son salaire pour les six prochains mois de respectivement 20% et 15%.

Les résultats financiers ont été largement influencés par la faillite de Thomas Cook Belgique en septembre dernier, ainsi que par des grèves de contrôleurs aériens en Belgique et à l’étranger, ce qui a eu un impact négatif au-delà des 12 millions d’euros sur le résultat net. En outre, le coût élevé du carburant a pesé sur les résultats financiers de la compagnie à hauteur de 14 millions d’euros, détaille Brussels Airlines.

La crise du coronavirus actuelle affecte en outre gravement et négativement la compagnie en raison des interdictions de vols associées à la propagation du virus et d’autres mesures restreignant la connectivité aérienne. Cela a en effet obligé la compagnie à annoncer la suspension temporaire de ses vols réguliers pendant quatre semaines à compter de samedi et la mise en place d’un régime temporaire de chômage technique de 100% pour l’ensemble du personnel.

Brussels Airlines continuera cependant à maintenir une capacité de vol minimale pour les vols de rapatriement, à la demande du gouvernement belge. Vu le contexte économique et alors que l’entreprise a lancé le déploiement de son plan de redressement Reboot visant une marge bénéficiaire de 8% à partir de 2022, le Management Board de Brussels Airlines a décidé, conjointement avec le Extended Management Board, de réduire son salaire pour les six prochains mois de respectivement 20% et 15%.

La crise actuelle “incomparable” à toutes les crises préalables

La crise liée au coronavirus n’est comparable avec aucune autre crise préalable, a estimé jeudi Dieter Vranckx, le patron de Brussels Airlines, en marge de la publication des résultats financiers 2019 de son entreprise. Que ce soit la crise financière de 2008, la période qui a suivi les attentats de mars 2016 ou celle post-11 Septembre 2001. “C’est presque une combinaison de tous ces épisodes” à laquelle doit faire face le secteur aérien, selon l’administrateur délégué.

En raison de la propagation du coronavirus et des restrictions de vols et de voyages qui se multiplient à travers le monde, Brussels Airlines a été contrainte de suspendre ses vols durant quatre semaines à partir de ce samedi et de mettre progressivement l’ensemble de son personnel au régime de chômage économique temporaire à 100% durant cette période. Le but de la manoeuvre est de maximiser la réduction des coûts alors que la compagnie a déjà clôturé l’exercice 2019 sur une perte financière nette de 40,6 millions d’euros.

La société n’a pas de chiffre à communiquer actuellement sur l’impact financier de la crise actuelle, qu’elle analyse de manière continue, répond son patron. Les effets secondaires sont en outre également du “jamais vu”, d’après lui.

C’est dans ce contexte que l’entreprise belge se tourne vers le gouvernement pour lui demander une aide d’État de 200 millions d’euros afin de soutenir le secteur à travers la crise. Une réunion a eu lieu mercredi matin avec le ministre de la Mobilité et des Transports François Bellot (MR) ainsi que des représentants du cabinet de la Première ministre Sophie Wilmès (MR). Brussels Airport et la compagnie aérienne TUIfly, qui demandent également un soutien financier, y étaient également représentées.

“Nous sommes en contact permanent avec le gouvernement et avec l’aéroport”, commente Dieter Vranckx. Les discussions de mercredi ont été “positives”, à l’entendre. La compagnie y a été “très transparente sur la situation, sur ce qu’elle attend des autorités et sur les idées des compagnies aériennes pour survivre à cette période très difficile”.

L’administrateur délégué se dit convaincu que l’aide d’Etat qui pourrait en découler sera “flexibilisée” dans les semaines à venir. “C’est au gouvernement et à l’Union européenne de se concentrer sur ses éléments et à trouver des réponses qui pourront aider les compagnies à pouvoir gérer la crise.”

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