OneLife, la spin-out de Realco, prête pour la conquête de l’ouest

Koen Billet, CEO de OneLife. PG
Christophe De Caevel
Christophe De Caevel Journaliste Trends-Tendances

OneLife, la spin-out de Realco vient de lever 3,8 millions pour financer son développement commercial, notamment aux Etats-Unis. L’objectif est de porter le chiffre d’affaires à 25 millions d’ici 2028.

La désinfection des appareils hospitaliers n’est pas toujours optimale. En cause : les biofilms qui protègent les bactéries contre les agents désinfectants. « Ces biofilms sont responsables de 65 à 80% des infections nosocomiales », dit Koen Billet, CEO de OneLife, une filiale du spécialiste du nettoyage à base d’enzymes Realco (Louvain-la-Neuve), spécialement dédicacée au domaine de la santé. OneLife a développé une technologie enzymatique capable de dissoudre ces biofilms et de prévenir ainsi les fameuses maladies nosocomiales. Elle est utilisée dans la plupart des hôpitaux belges pour décontaminer les dispositifs médicaux, les blocs opératoires etc. « Notre solution est pleinement opérationnelle et la sensibilisation à l’hygiène a grandi avec le Covid-19, poursuit Koen Billet. Il y a vraiment un momentum pour développer la société. »

Levée de 3,8 millions d’euros

Ce développement passe par des efforts commerciaux en Europe et, plus encore, aux Etats-Unis, le premier marché mondial pour ce type de produits. Le CEO de OneLife rencontrera ce mois-ci des partenaires potentiels pour la commercialisation outre-Atlantique et, si tous les astres s’alignent, les premières ventes aux USA pourraient se concrétiser au début de l’année prochaine.

Pour construire ce réseau commercial mondial et intensifier sa stratégie digitale, tout en continuant à investir dans la recherche, OneLife avait besoin de capitaux frais. L’entreprise annonce ce jeudi la levée de 3,8 millions d’euros auprès d’une série de fonds familiaux (en particulier Nomainvest, de la famille Jolly), ainsi que Wallonie Entreprendre et Noshaq.

Du fait de cette augmentation de capital, Realco ne détient plus la majorité des parts de OneLife (il reste toutefois le premier actionnaire à 35%). La société sera présidée par un administrateur indépendant (Laurent Weerts, maître de conférence à HEC-Liège et qui a longtemps été consultant pour Deloitte), chargé d’assurer le lien entre l’actionnaire historique, les fonds privés et publics.

Fort ancrage local

« Nous aimons investir dans des entreprises belges innovantes, écologiques et au fort ancrage local, qui recèlent un grand potentiel et possèdent des perspectives d’avenir, confie Bernard Jolly, CEO de Nomainvest. Nous sommes très enthousiastes quant à notre collaboration avec OneLife et nous nous réjouissons de notre avenir commun avec une même mission : protéger toujours mieux les patients.” « Nous aurions pu aller au-delà et lever cinq millions en nous tournant vers le Venture capital, ajoute Koen Billet. Nous avons reçu des demandes mais nous ne pouvions pas suivre leurs exigences de rentabilité à relativement court terme. Nous préférons travailler avec des investisseurs qui croient vraiment en notre projet et travaillent sur le long terme, sans songer à un exit après trois ou cinq ans. »

Revers de la médaille : les négociations pour la levée de fonds ont pris un peu plus de temps et OneLife a dû recalibrer ses objectifs. On vise toujours les 25 millions de chiffre d’affaires (contre 1 million actuellement) mais à l’horizon 2028 plutôt que 2026. L’entreprise devrait engager une quinzaine de personnes dans les deux prochaines années. OneLife va progressivement réintégrer le site de Realco, désormais reconstruit après l’incendie de 2020. « Nous conserverons une petite partie de la production en Flandre, où nous travaillions depuis l’incendie, afin d’avoir toujours un plan B et de sécuriser ainsi notre développement », précise Koen Billet.

Une première mondiale

OneLife vient de lancer une première mondiale sur le marché : le nettoyage enzymatique des lavabos et canalisations des hôpitaux, pour lequel il n’existait pas encore de solution aussi « radicale ». L’entreprise finalise par ailleurs la production d’un nouveau détergent, susceptible d’intéresser la stérilisation centrale des hôpitaux. « Nous étions sur des produits de lavage manuel, explique Koen Billet. Nous avons dû les adapter, sans réduire l’efficacité évidemment, à l’environnement plus industrialisé de ces services centraux, trouver des solutions pour les pompes automatiques. Nous avons mis cela au point avec un partenaire plus spécialisé dans ces machines. C’est une évolution stratégique importante pour OneLife : si nous voulons grandir, nous avons besoin de ces gros volumes. Nous devons élargir notre gamme de produits et ne pas rester dans quelques niches. Un hôpital préfèrera toujours gérer ses questions d’hygiène et de désinfection avec une seule entreprise qui assure le tout. »

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