Olivier Mauen (SNI): “Il faudrait peut-être déplacer les soldes en février”

Christophe De Caevel
Christophe De Caevel Journaliste Trends-Tendances

Les soldes d’hiver déçoivent les commerçants, selon un coup de sonde du Syndicat neutre des indépendants (SNI). Olivier Mauen, en charge de la communication, répond à nos questions et avance les propositions de son syndicat pour revigorer cette période cruciale pour beaucoup de magasins.

1. D’après vos recensements, quatre commerçants sur dix n’ont vendu que de 20 à 40% de leur collection après presque trois semaines de soldes. Comment expliquez-vous cette morosité?

On pouvait espérer qu’avec les inquiétudes actuelles sur le pouvoir d’achat, les consommateurs attenderaient impatiemment les soldes. Nous sommes, hélas, un cran plus loin: les gens y regardent à deux fois avant de dépenser, ils attendent avec anxiété la facture de régularisation de leur fournisseur d’énergie et ceux qui ont déjà dû la payer n’ont souvent plus la tête au shopping. Les soldes, ce sont des achats plaisir, ce n’est pas vraiment le contexte du moment.

Par ailleurs, nous avons connu des jours de drache, et même de neige. On aurait pu penser que cela inciterait les gens à regarder les gros manteaux d’hiver mais ce mauvais temps est aussi un frein au déplacement. Nos affiliés sont des indépendants installés dans les rues commerçantes, pas dans de grands centres commerciaux.

Olivier Mauen:
Olivier Mauen: “A force de voir des ristournes, le consommateur finit par se dire que le prix réduit est en fait le prix normal”.© PG

2. Les soldes ne sont-ils pas victimes de la multiplication des promotions tout au long de l’année, que ce soit le Black Friday, les ventes privées, etc.?

C’est vrai que trop de réductions tue la réduction. A force de voir des ristournes, le consommateur finit par se dire que le prix réduit est en fait le prix normal. Economiquement, ce n’est alors pas tenable pour un petit commerçant. Les soldes restent très importants pour la plupart de nos membres, de même que la période d’attente qui les précède. Elle permet d’éviter une trop forte concurrence des grandes chaînes et du commerce en ligne.

3. Quelles adaptations devraient, selon vous, être faites pour redynamiser ces périodes de soldes?

Je vous l’ai dit, nous restons globalement partisans d’une période de soldes et d’une période d’attente juste avant. Mais il faudrait peut-être pouvoir discuter d’une modification du calendrier et reculer les soldes d’hiver au mois de février. On s’éloignerait un peu des fêtes, durant lesquelles les consommateurs ont déjà beaucoup dépensé et aussi reçu beaucoup de cadeaux. Les soldes d’été pourraient aussi être décalés de juillet à août, ce qui permettrait aux familles de faire leurs achats pour la rentrée durant cette période de soldes.

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