Nethys fait geler les comptes de Moreau & co, une enquête judiciaire ouverte

Stéphane Moreau © belgaimage

Des huissiers de justice ont fait le tour des banques concernées ce jeudi afin de leur ordonner de geler les comptes de Stéphane Moreau, Pol Heyse et Bénédicte Bayer, anciens dirigeants du groupe liégeois Nethys, rapporte L’Echo dans son édition de vendredi. Le Soir relève par ailleurs qu’une instruction judiciaire a été ouverte.

La nouvelle direction de Nethys, sur la base d’une requête unilatérale, a obtenu trois ordonnances de saisie conservatoire sur les comptes des trois managers. Cela signifie que les juges des saisies des tribunaux de première instance de Liège (pour Stéphane Moreau et Bénédicte Bayer) et de Nivelles (pour Pol Heyse) ont accédé à la demande faite par les nouveaux dirigeants de Nethys de faire geler leurs comptes en banque.

Des huissiers de justice ont fait le tour des banques concernées ce jeudi afin de leur ordonner de geler les comptes en banque visés. Ces mêmes huissiers se sont également présentés chez l’assureur Integrale, auprès duquel les trois anciens dirigeants de Nethys disposent d’assurances-groupe. À partir de ce vendredi, les comptes en banque de Stéphane Moreau, de Pol Heyse et de Bénédicte Bayer sont donc gelés et les banques ont un délai maximal de quinze jours pour révéler les montants qui s’y trouvent.

Les ex-dirigeants de Nethys ont empoché quelque 18 millions d’euros d’indemnités juste avant leur départ cette année. Après s’être séparé d’eux, Nethys tente désormais d’en récupérer 15 millions.

Le journal Le Soir révèle par ailleurs qu’une instruction judiciaire a été ouverte par le parquet de Liège. Après les révélations de la presse et les décisions du ministre de tutelle, un juge d’instruction a été saisi de l’enquête.

L’enjeu sera de déterminer si oui ou non, en mai 2018 et mai 2019, le Comité de nomination et de rémunération de Nethys (composé de François Fornieri, Jacques Tison et Pierre Meyers) avait le droit de compléter la rémunération du management en lui versant des indemnités de rétention et différents bonus rétroactifs, écrit Le Soir.

Interrogé par la RTBF, le conseil de Stéphane Moreau, Me Adrien Masset, a assuré que son client entendait faire valoir ses droits. Les montants en question ont été décidés par les instances dirigeantes de Nethys de manière “régulière et légale”, sur base des contrats, fait valoir l’avocat. La défense relève aussi que M. Moreau n’a pas touché 12 millions d’euros mais beaucoup moins en raison des impôts et que l’ancien homme fort de Nethys se sent victime d’un acharnement.

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