Ne subissez plus vos données !
Avec les milliards de données qui circulent chaque jour à travers le monde, les entreprises doivent désormais passer le cap de leur récupération et de leur gestion. Et pour celles qui n’y arrivent pas, la récente Data Academy leur propose des formations…
“Si vous cherchez sur Internet, vous verrez qu’on ne trouve pas vraiment d’autres structures qui se qualifient comme des Data Academies. ” Manager du pôle Formations entreprises chez Technofutur TIC, Pierre Lelong est heureux de présenter le nouveau projet mis en place par son centre de compétence : la Data Academy. Lancée au mois de novembre, cette dernière a pour objectif ” de proposer un parcours cohérent et structuré de formations destinées à élever le niveau de compétence des entreprises et de leurs collaborateurs en matière de data et de big data. ”
Avantage concurrentiel
Si Technofutur a décidé de se lancer dans l’aventure Data Academy, c’est après avoir dressé plusieurs constats. Parmi ceux-ci, la prise de conscience du flot incommensurable de données créées ces dernières années – 2,5 quintillions (un quintillion = 1030, Ndlr) de bits par jour – et qu’il faut gérer. ” Globalement, même les données qui entrent en entreprise croissent en permanence et augmentent de 30 % chaque année, complète Pierre Lelong. Le problème, c’est qu’on ne les exploite pas et différentes études ont prouvé qu’une perte de profit de 12 % est liée à cette non-exploitation. ” Selon Technofutur, les entreprises qui utiliseraient ces données à bon escient renforceraient considérablement leur avantage concurrentiel, surtout à une époque où les sociétés essaient de s’approprier des données à 360° autour du client. ” Et puis plusieurs études européennes l’indiquent : ce sont des dizaines de milliers d’emplois qui seront créés dans les 10 prochaines années grâce à l’utilisation des données, certifie Pierre Lelong. LinkedIn a d’ailleurs publié une étude qui démontre que la deuxième fonction la plus demandée dans le monde est liée à l’analyse de data. ” La donnée existe depuis que l’homme écrit, mais si son utilisation et sa maîtrise totale ne sont effectives que depuis quelque temps seulement, c’est dû à une question de maturité et de connaissances. ” Avant, on générait les données par soi-même, maintenant elles sont disponibles partout, illustre Pierre Lelong. Désormais, tous les systèmes de gestion en entreprise sont en outre devenus accessibles technologiquement et économiquement. ”
Une mine, plusieurs métiers
A travers la Data Academy, l’objectif de Technofutur TIC est clair : contribuer à faire changer le paradigme avec lequel on conçoit les données au sein des entreprises. Pour ce faire, les fondateurs utilisent la métaphore d’une mine pour laquelle il faut former plusieurs métiers (des ingénieurs, des ” foreurs “, etc.) qui vont permettre d’exploiter la ressource, qui est ici la donnée.
” On ne veut plus subir les data mais en faire quelque chose, assure Yvan Huque, le directeur de Technofutur TIC. La donnée est le pétrole du 21e siècle, nous en sommes persuadés. ” Consultant en entreprise en matière de data, Emmanuel Bouquet a contribué à la constitution de la Data Academy. Il est évidemment convaincu de ses bienfaits. ” La valeur ajoutée que l’on veut offrir à l’entreprise est d’avoir ce qu’il lui faut pour supporter les business transformations actuelles, pour devenir une société qui prend ses décisions en fonction de l’information et pas uniquement de l’analyse décisionnelle réactive. ”
Quatre métiers
Des dizaines de milliers d’emplois seront créés dans les 10 prochaines années grâce à l’utilisation des données. LinkedIn a publié que la deuxième fonction la plus demandée dans le monde est liée à l’analyse de data.” – Pierre Lelong, manager du pôle Formations entreprises chez Technofutur TIC
Pour mettre leur Data Academy sur pied, les initiateurs du projet ont tout d’abord cartographié l’ensemble des métiers nécessaires à l’utilisation des données dans le monde. Ils se sont dans un premier temps fixés sur quatre fonctions à développer. Il y a d’abord le chief data officer, celui qui va mettre en place la gestion des données et conscientiser l’entreprise sur l’importance de celles-ci. Le data scientist va tenter de définir de nouveaux algorithmes pour analyser les données là où le data analyst va utiliser les algorithmes existants pour les décoder et les “vulgariser”. Enfin, le machine learning engineer a pour fonction de structurer et stocker les données.
” On a développé des modules très pratiques pour permettre aux personnes intéressées d’acquérir les connaissances nécessaires. En fonction des prérequis présents au sein d’une entreprise, celle-ci peut décider de suivre la formule “de base” ou de choisir des formations spécifiques “, assure Emmanuel Bouquet, bientôt complété par Stéphane Faulkner, directeur du département des sciences de gestion à l’Université de Namur et conseiller scientifique pour la Data Academy. ” Technofutur TIC, qui forme 13.000 personnes par an, a une très grande expérience dans le transfert de savoirs de manière simplifiée et concrète. Les PME qui se sentiraient éventuellement peu formées en matière de données ne doivent donc pas avoir de craintes. ” Selon Stéphane Faulkner, la Data Academy est orientée vers deux profils : d’un côté les employés, de l’autre les demandeurs d’emploi. ” Dans tous les cas, l’entreprise y est gagnante. ” Les formations des employés durent entre deux et cinq jours pour ne pas les mobiliser trop longtemps là où celles des demandeurs d’emploi peuvent s’étendre de trois à six mois au bout desquels ils suivront un stage en entreprise.
Passage obligatoire
Mais toutes les entreprises actuelles sont-elles concernées par la problématique des données ? ” Il y a une conscience générale du besoin de changer et d’utiliser les data, assure Yvan Huque. Le problème, c’est que les gens ne savent pas comment. ” Ces dernières années, les entreprises ont donc d’abord fait appel à des experts extérieurs pour régler ce problème des données… avant de comprendre que c’est au niveau structurel qu’il fallait agir. ” L’entreprise est envahie par l’information, illustre Stéphane Faulkner. Avant, elle pouvait être attentiste et laisser faire ou réagir. Désormais, elle ne peut plus que réagir, profiter de l’information pour prendre de meilleures décisions, trouver les sources d’innovation sur ses produits ou services car si elle ne le fait pas, les autres le feront. L’environnement concurrentiel est complètement déstabilisé. ” Et tous les secteurs sont concernés par l’utilisation de ces data, du centre hospitalier qui peut anticiper une montée d’occupation des lits ou la nécessité de placer plus de personnel aux guichets à la PME qui prévoit correctement les hausses de température dans le nord du pays et n’y envoie pas ses pulls en vente.
” Nous voulons permettre aux entreprises de réaliser une gestion méthodologique et appuyée sur une réalité objectivable et mesurable “, martèle Yvan Huque. ” En plus, cette possibilité de réduire la marge d’erreur en anticipant les actions va permettre de développer la créativité, ajoute Emmanuel Bouquet. Quand on sait mettre le doigt sur ce qui ne fonctionne pas, on peut se remettre en question, ce qui rend tous les métiers plus intéressants puisqu’ils doivent se réinventer. ” Au niveau du prix, la journée de formation s’élève à 250 euros, auxquels se greffent toute une série d’avantages tarifaires : Technofutur TIC est reconnu par le label Qfor, est aussi agrégé de formation – ce qui permet aux entreprises de payer 15 euros pour une heure de formation – et enfin les membres de la commission paritaire 200 peuvent passer par le Cefora pour bénéficier de la gratuité des cours.
Les objectifs
Actuellement, 25 autres sont programmées pour l’année prochaine. ” Ce qui représente 100 à 150 personnes formées, pose Yvan Huque. Certaines entreprises que l’on a rencontrées nous ont déjà dit : ‘Si vous nous sortez cinq data analysts, on les prend !’ Nous sommes donc convaincus que nous allons atteindre notre objectif et, dans le futur, il y a encore d’autres métiers que les quatre que l’on a sélectionnés qui vont pouvoir être développés. Les entreprises n’ont plus le choix : elles possèdent tous les moyens – y compris financiers – pour venir se former et réaliser ce saut inévitable. ”
Par Émilien Hofman.
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