Manufast veut licencier 100 travailleurs

Manufast © Manufast

L’entreprise de travail adapté (ETA) Manufast, située à Berchem-Sainte-Agathe, a annoncé ce vendredi vouloir licencier 100 travailleurs, sur les quelque 380 que compte l’entreprise, a indiqué le front commun syndical.

À l’annonce de la procédure de licenciement collectif, « il y a eu des malaises parmi les travailleurs », dénoncent les syndicats CSC-FGTB-CGSLB. Selon Jeanne Maillart, du syndicat chrétien, une majorité des personnes qui risquent de perdre leur emploi sont dans une situation de handicap.

Ce n’est pas la première fois que Manufast doit passer par la case « restructuration ». Un licenciement collectif avait, notamment, déjà été mené en 2011. 

Les syndicats, qui dénoncent la responsabilité du management, jugé « défaillant », affirment qu’ils n’accepteront aucun licenciement.

« De prime abord, les organisations syndicales détectent des manquements et des mauvais choix de gestion trop basés sur la rentabilité plutôt que sur les compétences et le fonctionnement des travailleurs en situation de handicap, ensuite peut-être trop de lenteur à solliciter les mécanismes d’aide et de financement existants dans le secteur du non-marchand bruxellois », décrient les organisations syndicales dans un communiqué. « Elles constatent également que Manufast est toujours incapable de présenter un plan d’avenir cohérent qui permettrait de sauver l’entreprise après le licenciement collectif en cours. »

Assurer la survie de l’entreprise

Dans une réaction, la direction de l’entreprise bruxelloise assure « avoir pris le temps d’examiner toutes les options disponibles pour sécuriser la pérennité de l’organisation ». Toutefois, au vu de sa situation économique et financière, l’ASBL affirme avoir été contrainte d’envisager une réduction de ses effectifs, dans un souci de « rationalisation de ses opérations ».

La société compte désormais se recentrer sur ses activités « Print&Mail » et logistiques, fait-elle savoir dans son communiqué. Elle travaillera parallèlement avec la Fédération bruxelloise des entreprises de travail adapté (FEBRAP) sur la réforme bruxelloise des ETA. 

La direction se dit également consciente « de l’émoi » provoqué par une telle annonce. Selon les syndicats, des « malaises » sont survenus parmi le personnel à l’annonce du licenciement collectif. L’entreprise s’engage en outre à mettre « tout en œuvre » pour garantir le « meilleur dialogue social possible ». 

Afin de limiter au maximum l’impact sur les emplois du public-cible, l’ASBL explique avoir sollicité de l’aide externe auprès de la FEBRAP. Cette dernière travaillera de concert avec la Cocof pour faciliter administrativement l’engagement d’un travailleur licencié dans une autre ETA bruxelloise. Elle fera également remonter les demandes des ETA bruxelloises qui seraient en capacité d’accueillir des personnes supplémentaires. Selon Jeanne Maillart, du syndicat chrétien, une majorité des personnes qui risquent de perdre leur emploi sont dans une situation de handicap.

Le licenciement collectif annoncé chez Manufast pourrait par ailleurs constituer le premier d’une longue série, d’après le président de la FEBRAP, Benoît Ceysens. « Des circonstances propres à Manufast-ABP expliquent que c’est la première entreprise de travail adapté bruxelloise à devoir restructurer pour poursuivre sa mission. Mais le risque est bien réel de voir d’autres ETA subir une situation similaire prochainement », met ainsi en garde M. Ceysens, cité dans le communiqué. 

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