Salaires des CEO dans le public: deux décisions majeures

Chris Peeters © belga
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Chris Peeters, nouveau CEO de bpost, obtiendra bien une rémunération revue à la hausse. Luc Partoune, ex-CEO de l’aéroport de Liège, obtient globalement gain de cause auprès de la Cour constitutionnelle.

Le salaire des CEO dans le secteur public reste un sujet sensible. Les montants importants ou les hausses significatives font souvent débat. Deux décisions pourraient réveiller cette question récurrente.

bpost met la main au portefeuille

L’arrivée de Chris Peeters, ancien CEO d’Elia, chez bpost a déjà fait grincer des dents. L’homme est réputé, il a obtenu le prix de Manager de l’année de nos collègues de Trends en Flandre l’an dernier, et il est amené à gérer une situation ultra-délicate chez bpost. Cela se paie, surtout tenant compte de sa rémunération passée.

En 2022, Chris Peeters avait touché chez Elia 1,35 million d’euros sur base annuelle. Chez bpost, il touchera autant, voire davantage. Le salaire annuel du patron se monte normalement à 585 000 euros. Mais l’entreprise est prêt à mettre la main au portefeuille pour monnayer ses talents. S’il réussit ses objectifs, il pourrait atteindre 1,7 million d’euros.

C’est ce que L’Echo évoque ce vendredi, sur base de la convocation pour l’assemblée générale du 23 novembre, qui doit consacrer les différents éléments de sa rémunération. Chris Peeters touchera une prime à la signature de 250 000 euros. Des incitants visent également à encourager les performances de durabilité (critère valant 30% de l’évaluation), de gouvernance (20%) et de rentabilité (50%) . Voilà ce qui pourrait gonfler sa rémunération.

Vu les problèmes rencontrés par bpost avec ses précédents dirigeanrs, une clause de restitution est toutefois prévue.

Une victoire partielle de l’ex-CEO de l’aéroport de Liège

L’autre décision émane de la Cour constitutionnelle. Elle est le fruit de questions préjudicielles posées par la Cour du travail de Liège dans le cadre d’un litige concernant l’ancien CEO de l’aéroport de Liège, Luc Partoune. Celui-ci, qui a été licencié par la suite, dénonçait la volonté du gouvernement wallon de plafonner le salaire à 245 000 euros indexés.

Que dit en substance la Cour constitutionnelle. Oui, le gouvernement wallon a le droit de plafonner le salaire d’un patron pour renforcer la confiance entre l’autorité publique et le citoyen, garantir la bonne gouvernance et la gestion des deniers publics. Mais il faut prévoir une période transitoire suffisante, ne pas porter atteinte au droit de propriété et prévoir une juste et préalable indemnité. Bref, on ne peut trancher tel que cela a été fait.

Le salaire d’un CEO dans le public, cela reste un sujet sensible, mais on ne peut pas faire n’importe quoi.

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