Koen Sticker est le CFO de l’Année 2024 

Koen Sticker: "Je suis exigeant et je place la barre très haut. Mais je suis un joueur d’équipe, pas un individualiste."
Patrick Claerhout Patrick Claerhout is redacteur bij Trends.
Alain Mouton Journaliste chez Trends  
Pierre-Henri Thomas Journaliste

Trends et Trends-Tendances ont organisé cette année la treizième édition du Trends CFO of the Year. Un événement grâce auquel les deux maga­zines souhaitent mettre en lumière les réalisations d’une directrice ou d’un directeur financier.

Un jury professionnel et indépendant dirigé par Isabelle Van Iseghem (ancienne CEO de Moore Belgium et ex-CFO de Randstad Belgium-­Luxembourg) a choisi Koen Sticker d’Aliaxis comme Trends CFO of the Year 2024. Il s’est imposé parmi les deux autres nominés : Toni Turi d’Easi et Els De Keukelaere d’Ekopak. Le jury a particulièrement apprécié sa contribution au développement stratégique d’Aliaxis. Depuis 2021, la société, spécialisée dans le transport des fluides, poursuit une stratégie de croissance ambitieuse, basée sur un financement solide et une discipline financière.

Koen Sticker est le CFO de l’Année 2024 

Koen Sticker succède donc à Mel de Vogue, du groupe industriel campinois Etex, au palmarès du CFO of the Year. Il remporte ainsi sa deuxième nomination au titre de Trends CFO of the Year (directeur financier de l’année). Le hasard fait qu’il avait déjà été finaliste de cette même compétition voici 10 ans, lorsqu’il travaillait pour le groupe de fruits et légumes Univeg, devenu Greenyard.

Interrogé sur ce qui le fait rêver, Koen Stickers avait récemment déclaré à Trends : “A court terme, il s’agit de gagner ce prix”, c’est-à-dire devenir CFO of the Year. Une déclaration audacieuse, avouait-il, “mais je la fais en reconnaissance du chemin parcouru avec notre équipe”.

Cette trajectoire a commencé il y a huit ans, au cours de laquelle Koen Sticker a guidé Aliaxis à travers deux phases de son développement. Tout d’abord, il a contribué à transformer Aliaxis, spin-off d’Etex créée en 2003, en un groupe cohérent capable d’obtenir des résultats financiers solides.

A partir de 2021, sous sa direction, Aliaxis, entreprise spécialisée dans les tuyaux et les canalisations, opte pour une stratégie de croissance ambitieuse et des investissements importants. Pour permettre cette stratégie de croissance, Koen Sticker met en place une structure de financement atypique pour une entreprise familiale. Aliaxis lève 1,6 milliard d’euros par l’émission de 750 millions d’euros d’obligations placées auprès d’investisseurs institutionnels à un taux d’intérêt très bas de 0,875 %, complété par une facilité de crédit de 850 millions d’euros.

Discipline financière

Aliaxis réalise une série d’acquisitions, mais fait parler d’elle l’année dernière, lorsqu’elle fait une offre d’achat de 1,8 milliard d’euros sur le groupe finlandais Uponor. Aliaxis est cependant contrée par le suisse Georg Fischer, mais, en partie grâce à Koen Sticker, l’entreprise s’engage dans une guerre d’enchères. Koen Sticker prouve alors, en tant que directeur financier, qu’indépendamment de l’opportunité de l’acquisition, la discipline financière est cruciale pour une entreprise.

Je n’aime pas le statu quo. J’ai besoin de défis.” – Koen Sticker

Le CFO et l’ancien CEO Eric Olsen consacrent beaucoup de temps et de travail à la préparation de l’offre d’achat d’Uponor. Mais pas à n’importe quel prix. “Nous avions déterminé dès le départ où cela s’arrêterait pour nous, explique Koen Sticker à propos de cet épisode. Dans une guerre d’enchères, l’émotionnel peut rapidement prendre le pas sur le rationnel, mais nous avons tiré un trait au bon moment. Cette décision a été accueillie de manière incroyablement positive par les banques, les agences de notation et nos actionnaires.”

Et comme Aliaxis avait acheté un paquet important d’actions d’Uponor pour ajouter à la pression, elle a tiré une plus-value nette de 76 millions d’euros de l’ensemble de l’épisode. “Il faut déjà vendre beaucoup de tuyaux ou de systèmes pour générer un tel montant”, observe Koen Sticker.

Pour rester à la pointe des nouvelles technologies en matière de traitement de l’eau et de bonne gestion de l’énergie, le groupe a lancé Aliaxis Next. Aliaxis vise ainsi à développer des start-up autour de technologies spécifiques. Il incombe à Koen Sticker de veiller à ce qu’il y ait de l’argent à investir dans ces jeunes entreprises, mais aussi de superviser leur rendement.

Un travailleur acharné

Koen Sticker, originaire de Waregem et installé à Saint-Trond, a appris les ficelles du métier des fusions et acquisitions chez EY, où il a commencé à travailler après avoir étudié les sciences commerciales. “Déjà à l’époque, les transactions me tenaient à cœur”, explique-t-il. Il rejoint Univeg en 2010. “En six ans, j’ai pu acquérir une expérience incroyable.”

Mais à l’été 2016, Aliaxis lui fait signe. Il est chargé d’intégrer les nombreuses acquisitions que l’entreprise a déjà réalisées pour en faire un groupe solide. “Il n’y avait jamais eu d’intégration post-acquisition. Il y a donc eu beaucoup de travail pour nettoyer le portefeuille, le rationaliser, commencer à réfléchir à la stratégie à long terme et préparer une structure de financement solide.”

Koen Sticker dirige aujourd’hui une équipe mondiale de 650 personnes, avec une vingtaine de subordonnés directs. Il décrit son style de gestion comme étant très pragmatique. “Je suis exigeant et je place la barre très haut, dit-il. C’est le fruit de ma formation chez EY.” Mais, ajoute-t-il, “je suis un joueur d’équipe, pas un individualiste. Je suis un leader qui croit fermement en la responsabilisation de mon équipe, mais je lui offre également un coaching et un mentorat pour qu’elle soit à la hauteur de sa tâche.” Koen Sticker accorde également une importance particulière aux contacts personnels avec ses équipes financières locales. Cela l’amène à passer quelque 120 jours par an à l’étranger.

Au sein de la très ambitieuse Aliaxis, Sticker peut au moins s’adonner à sa passion pour les fusions et les acquisitions. “Nous opérons toujours sur un marché très fragmenté. Il existe un potentiel incroyable pour racheter de petites entreprises. Je n’accepte pas non plus le statu quo. J’ai besoin de défis, d’une dose de stress saine pour aller de l’avant.” Le travail acharné, dit-il, fait partie de son ADN. “Ma famille a longtemps travaillé dans l’agriculture, où l’on sait ce que le travail acharné veut dire.”

CF’Hope et DEAL OF THE YEAR

Parallèlement au titre de CFO of the Year, deux autres récompenses ont été décernées ce mercredi 29 mai, lors d’une soirée qui s’est déroulée à l’ING Arena, à Bruxelles. Le trophée du CF’Hope de l’année, qui récompense une jeune ou un jeune directeur financier prometteur d’une petite ou moyenne entreprise en croissance a été décerné cette année à Olivia Doyen. Elle dirige les finances de la société de construction Galère depuis 2017. Olivia Doyen a devancé les deux autres candidats : Klaas Reynaert, directeur financier du club de football RSC Anderlecht, et ­Valérie Hemberg, de la start-up prometteuse ArtiQ.

Olivia Doyen a été distinguée en raison des performances financières qu’elle a engrangées et plus spécialement, notamment en termes de fonds de roulement, un poste spécialement important pour une entreprise de construction. Elle a aussi joué un rôle-clé en coulisses dans la vente de Galère au groupe de construction wallon Thomas & Piron.

Le troisième lauréat de la soirée est le fournisseur de services RH SD Worx. Nadine Aerts, directrice financière, a reçu le trophée Deal of the Year. SD Worx a reçu ce trophée parce que l’entreprise a trouvé un partenaire stratégique important avec la société d’investissement CVC. CVC dispose des ressources et de l’expertise nécessaires pour soutenir la stratégie de croissance internationale de SD Worx.

CFO 2024: voici les nominés

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