Jean Muls, ex-numéro 2 de bpost, a touché, sous les radars, une indemnité de départ de 619.000 euros

Jean Muls, l’ex-numéro deux de la société Bpost licencié l’automne dernier, a discrètement reçu une indemnité de départ de plus de 619.000 euros. C’est ce que révèle le livre “Bpost Hold-Up” écrit pas deux journalistes du média en ligne Business AM.

Jean Muls, numéro deux de Bpost pendant neuf moins, de début janvier à début octobre 2022, a quitté l’entreprise avec une indemnité de départ de plus de 619.000 euros, rapportent les journalistes de Business AM dans leur livre-enquête « Bpost Hold-Up ». Ce dernier évoque un « hold-up » de l’entreprise publique en lien avec les subsides des journaux. Les journalistes y parlent d’une forme d’aide d’Etat illégale, durant dix ans.

C’est en partie à cause de Jean Muls qu’une série de ces pratiques douteuses ont été mises au jour au sein de Bpost. 

Notre journaliste Olivier Mouton a lu le livre-enquête. Il en livre un des extraits. « Muls comprend immédiatement l’ampleur du problème, et celle-ci n’est pas minime. Il a déjà vécu quelque chose de similaire en Italie en tant que manager chez General Electric, avec la mafia. Cela s’appelle de la « formation de cartel » ou au moins une « collusion » entre concurrents, se rend compte Muls : faire des accords qu’il est interdit d’établir dans un marché libre, lors d’un appel d’offres public pour remporter un contrat de plusieurs millions. Donc illégal.

“Il avait compris”

Les versions concernant son licenciement varient. Selon des sources internes, Muls n’aurait pas été à la hauteur, se sentant lui-même mis à l’écart parce qu’il en savait trop, rapportent les journalistes dans leur enquête. Jean Muls était aussi considéré comme un confident de la présidente du conseil d’administration Audrey Hanard. L’enquête évoque ensuite les discussions houleuses qu’il a eues avec cette dernière, au moment de son éviction, sans doute justifiée par le fait qu’il avait « compris », avance Business AM.

Zéro euro pour le CEO Tirez

Les journalistes de Business AM mentionnent dans leur ouvrage un autre fait étonnant. Dirk Tirez, le CEO du groupe, a quitté l’entreprise « d’un commun accord » en décembre 2022 et cela sans toucher un seul euro. Pourtant, Dirk Tirez travaillait dans l’entreprise depuis 2003 et Muls depuis à peine un an. Tirez s’était vu proposer une indemnité de départ de 450.000 euros, mais il a finalement dû quitter l’entreprise sans compensation supplémentaire. Les versions divergent sur les compromis exacts qui ont été faits à ce niveau.

Le rapport annuel de Bpost indique que l’indemnité de départ de 619.461,53 euros octroyée à Jean Muls est “conforme à son contrat de travail”.

Jean Muls a été remplacé par Jos Donvil (ex-Base, ex-Anderlecht).

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