FN Herstal: Belle et Claessens ont démissionné, Levaux a été démis

Laurent Levaux: “Cela donne l’impression que je porte une responsabilité dans des détournements d’un employé d’un niveau inférieur, ce qui n’est pas le cas.” © Photo News
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Règlement de comptes à la FN, suite: le procès-verbal de l’assemblée générale du 13 février vient d’être publié au Moniteur belge. Un terme a été mis au mandat du président du comité d’audit. Un point final?

Règlement de comptes à la FN Herstal, suite et fin? Le Moniteur belge a publié ce 4 avril les extraits du procès-verbal de l’assemblée générale extraordinaire du 13 février dernier.

Ce texte confirme que deux administrateurs ont démissionné suite à l’affaire de fraude qui a secoué le géant de l’armement: Jean-Sébastien Belle, président du conseil d’administration, et Philippe Claessens, ex-CEO de l’entreprise.

Par contre, il est précisé que “l’assemblée générale extraordinaire décide de mettre un terme au mandat d’administateur de Laurent Levaux (président du comité d’audit – Ndlr), et ceci avec effet au 13 février 2023 à 18 heures”. Celui-ci avait explicitement refusé de démissionner et demandé que la question soit réglée en “bonne gouvernance”.

La critique de Laurent Levaux

Les trois hommes avaient avaient été poussés dehors sans ménagement par l’actionnaire unique du fabricant d’armes, la Région wallonne. Cet appel à démissionner était la conséquence d’un détournement de fonds à hauteur de 15 millions d’euros au service d’achats de l’entreprise. Leur responsabilité directe n’était pas en cause, mais leur “rôle” de contrôle avait été pointé du doigt.

Cette affaire, dévoilée dans la presse, avait fait immédiatement tressaillir les responsables de la Région wallonne et de Wallonie Entreprendre, l’Invest wallon qui venait à peine d’être créé (fruit de la fusion de la SRIW, de la Sogepa et de la Sowalfin). Le risque était grand que cela ne nuise à sa jeune réputation: il fallait donc couper des têtes, vite.

Laurent Levaux avait réagi, outré: “Il n’est pas question pour moi de démissionner. Ce serait indigne et porterait un dommage à ma réputation et à celle de mon entreprise”.

Interrogé par Trends Tendances, précisément le 13 février, il nous disait: “Le premier préjudice est porté à la Région wallonne car il s’agit d’un nouvel exemple de mauvaise gouvernance. Cette exigence de démission est irrespectueuse telle qu’elle a été exprimée et menée, surtout à l’encontre d’un entrepreneur qui investit énormément d’énergie au redressement d’entreprises publiques, notamment CBI et AMX. Depuis 2019, j’ai passé 40% de mon temps à redresser Nethys et à remettre l’éthique au centre des préoccupations avec son conseil d’administration, Renaud Witmeur et le management. Ce qui a ramené 1,5 milliard d’euros aux communes et à la Province. De manière plus générale, c’est un très mauvais signal pour les industriels qui souhaiteraient s’engager. A ce rythme, il n’y aura plus que des consultants juridiques ou des dirigeants retirés des affaires au sein des conseils d’administration. Et c’est mauvais pour l’entreprise: quand on dégomme des administrateurs comme ça, que doivent penser les acheteurs internationaux?”

Nous n’avons pas encore pu recueillir la réaction de Laurent Levaux à cette publication au Moniteur belge.

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